Accueil
Le péché originel
La loi
La Grâce
La Grâce
Documents
Inspiration et Préservation
La Bible Authentique
Emancipation de la Religion
Annulation des Formes de Distinctions
La saisissante réalité du péché
Le mal le Diable et les Démons
La Pré-existence
Eglise Marginale
Comment vivre une vie de vaiqueur
Voyage au pays Vaudois
Histoire des Vaudois 1669
Le Christianisme Paganisé



Contact
Information
Confession de foi
Liens
Emancipation de la Religion

O-logos.com

  

Le mal, le diable, et les démons

par Jean leDuc

  


Chapitre 1. La source du mal


1.Dieu et le mal


2.Dieu, le Créateur du désastre


3.L'origine du péché



Chapitre 2. Le diable et Satan


1.Le mot "Satan" dans la Bible


2.Le mot "diable" dans la Bible


3.Le péché, Satan et le diable


4.La personnification


5.Le diable et Satan dans le contexte politique


  

Chapitre 3. Les démons


1.Dieu, la source de toute puissance


2.Les démons sont des idoles


3.Les "démons" de l'Ancien Testament étaient des idoles


4.Les démons du Nouveau Testament


5.Les démons dans le Nouveau Testament


6.La guérison des malades


7.Le langage du temps


8.Les démons causent-ils réellement la maladie ?


9.Les démons de la nature humaine


10.Les démons comme délires psychotiques


Chapitre 4. La possession démoniaque


1.Dérèglements de l'exorcisme


2.La possession comme phénomène de personnalité multiple




  

1. La source du mal


  Depuis des siècles il existe une grande confusion dans le christianisme concernant le mal, le diable, et les démons. En fouillant les archives théologiques des différentes églises dites chrétiennes, on réalise rapidement que les doctrines de la Satanologie et de la Démonologie sont entièrement fondées sur des spéculations sur ce que supposément dit la Bible, et sur des superstitions païennes absurdes qui n'ont aucun sens et dont la source provient des anciennes religions à mystères. On peut avec raison les qualifier comme des comptes de fées pour faire peur à des enfants ou pour stimuler l'imagination fertiles de mythomanes qui se disent chrétiens. Quand le christianisme institutionnalisé s'est imposé dans les premiers siècles, il a dû tenir compte des croyances païennes avec lesquelles, faute de pouvoir les éliminer, il a dû composer pour mieux les contrôler. Cette forme d'un christianisme illicite a emprunté à son profit des cadres mythologiques préchrétiens, totalement extérieurs à la Bible, dans lesquels il s'est inséré. Il a hérité de la mémoire « sauvage » des peuples du Moyen Orient comme européens, des inventions archaïques des traditions, superstitions et légendes qui formaient une mythologie sans justification biblique. Ces rites et croyances constituaient à l'époque le bagage culturel d'un peuple qui ne lisait pas la Bible, et qui se servait d'un cadre oral pour exprimer leurs pensées sur leurs croyances d'un monde dominé par la puissance des ténèbres. L'Église Constantinienne ou Catholique incorpora graduellement l'essentiel de cette matière pour créer une mythologie chrétienne, qui est en fait une mythologie christianisée, dans un compromis religieux. D'après Philippe Walter, éminent spécialiste du Moyen Âge : « Ces mythes, en partie légués par la mémoire, ont été altérés par le souci ecclésiastique de marginaliser la sacralité païenne qu'ils évoquent. Déformés par la christianisation, ils n'ont pas pour autant disparu... » C'est dans cette sphère obscure que se retrouve la séduction des idées courantes sur la source du sujet dont traite ce document.


1.Dieu et le mal


  Plusieurs sectes de la Chrétienté et même de plusieurs autres religions croient qu'il existe un être ou un monstre appelé le Diable, ou Satan, lequel serait le créateur des problèmes que l'on trouve dans le monde et dans nos propres vies, et qui serait responsable des péchés que l'on commet. La Bible enseigne clairement que Dieu est Tout-Puissant. Or nous savons que les Anges ne peuvent pas pécher car ils sont issus de la nature de Dieu, et la nature divine ne peut pas pécher, elle est parfaite et immortelle, elle est pleine de pouvoir et d'énergie, elle surabonde de grâce, de joie et de paix, et elle est comblée de merveilles sans fin. Il est impossible d'être éternellement dans la présence de Dieu et avoir la moindre pensée pour le mal. Nul part la Bible indique que les Anges seraient divisés en deux groupes, un bon, et l'autre pécheur. L'importance de bien comprendre la nature des Anges vient du fait que la récompense des fidèles sera de partager leur nature : « Mais ceux qui seront estimés conformes pour avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts, ne se marieront ni ne donneront en mariage. Car ils ne pourront non plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges, et qu'ils seront enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection. » (Luc 20:35-36). Alors, dire que les Anges peuvent pécher rend la promesse de Dieu de la vie éternelle insignifiante, étant donné que notre récompense est de partager la nature des Anges. La référence aux Anges, dans Luc 20:35-36, montre qu'il n'y pas de catégorisation des Anges en bons et pécheurs ; il n'y a qu'une seule catégorie d'Anges. Le mot Grec, "aggelos", que l'on traduit par "Anges", est aussi traduit par "messagers" lorsqu'on parle d'êtres humains — par exemple, Jean-Baptiste (Matthieu 11:10) et ses messagers (Luc 7:24) ; les messagers de Jésus (Luc 9:52), et les hommes qui exploraient Jéricho (Jacques 2:25). Il est possible, bien entendu, que des "anges", qui consistent de messagers humains, puissent pécher, et c'est exactement dans ce contexte que nous voyons l'apôtre Pierre s'exprimer : « Car si Dieu n'a pas épargné les anges (messagers) qui avaient péché, mais si, les ayant précipités dans l'abîme, liés avec des chaînes d'obscurité, il les a livrés pour y être gardés en vue du jugement. » (2 Pierre 2:4). Sans se donner à l'extrapolation d'hypothèses injustifiées comme le font les affabulateurs nombreux d'un pseudo-christianisme, il est clair et évident que le passage de 2 Pierre 2:4 ce rapporte à « des messagers humains » et cela est confirmé par son contexte immédiat qui nous indique qu'il s'agit ici « de faux prophètes et de faux docteurs » : « Or, comme il y a eu de faux prophètes parmi le peuple, il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront secrètement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Seigneur qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une perdition soudaine. Et plusieurs suivront leurs doctrines de perdition, et la voie de la vérité sera blasphémée à cause d'eux. Et par cupidité ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses ; mais depuis longtemps leur condamnation ne s'arrête point, et leur perdition ne sommeille point. » (2 Pierre 2:1-3). Si l'on croit vraiment ce que dit la Parole de Dieu, alors on ne peut admettre qu'il puisse y avoir un être surnaturel qui est à l'œuvre dans le monde et qui s'oppose au Dieu Tout-Puissant avec une troupe de ses semblables. Si l'on croit réellement qu'un tel être existe, alors nous mettons en question la suprématie du Dieu Tout-Puissant. Une bonne compréhension du diable ou de satan et conséquemment des démons est si importante qu'elle doit être considérée comme vitale. On nous dit dans Hébreux 2:14 que Jésus détruisit le diable par sa mort ; donc, à moins de comprendre ce qu'est le diable, on ne peut pas comprendre ni le travail, ni la nature de Jésus et on risquerait ainsi de s'opposer au sacrifice de la croix : « Puis donc que les enfants participent de la chair et du sang, il en a aussi de même participé, afin que par la mort il détruisît celui qui avait l'empire de la mort, c'est-à-dire, le diable ; Et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient toute leur vie assujettis à la servitude. Car assurément il n'a pas secouru les anges, mais il a secouru la postérité d'Abraham. » (Hébreux 2:14-16).


Dans le monde en général, et surtout dans le monde dit "Chrétien", on a l'idée que les bonnes choses de la vie viennent de Dieu, tandis que les mauvaises sont causées par le Diable ou Satan. Cette idée n'a rien de nouveau ; elle n'est même pas limitée au Christianisme apostat, traditionnel et évangélique. Les Babyloniens, par exemple, croyaient qu'il y avait deux dieux : le dieu du bien et de la lumière, et le dieu du mal et de l'obscurité ; et qu'ils étaient engagés l'un contre l'autre en combat mortel. On voit la même chose dans le Mazdéisme, religion Perse de laquelle est issue la religion à mystères du Mithraïsme si populaire dans l'empire Romain au temps de Constantin. Cyrus le grand, Roi de la Perse, croyait aussi exactement en cela. C'est pourquoi Dieu lui disait : « JE SUIS le SEIGNEUR, et il n'y a pas de Dieu hormis moi ; je t'ai ceint, bien que tu ne m'as pas connu ; Afin qu'ils sachent, depuis le lever du soleil et depuis l'ouest, qu'il n'y en a pas hormis moi. JE SUIS le SEIGNEUR, et il n'y en a pas d'autre. Je forme la lumière et crée l'obscurité ; je fais la paix et crée le mal ; moi, le SEIGNEUR fais toutes ces choses... Regardez vers moi et soyez sauvés, vous tous les bouts de la terre : Car JE SUIS Dieu, et il n'y en a pas d'autre. » (Ésaïe 45:5-7,22; King James Française). La Bible Ostervald porte au verset 7 : « qui fais la prospérité et qui crée l'adversité. » Dieu crée la paix, et Il crée le mal ou l'adversité. Cela est confirmé davantage dans Genèse 2:9 où nous voyons que Dieu « fit germer du sol... l'arbre de la connaissance du bien et du mal. » Il est clair que Dieu est l'auteur ou créateur du "bien" comme du "mal" et que cette connaissance est inhérente à Dieu seul et que l'homme s'en appropria illégitimement pour affirmer son indépendance et déclarer sa propre souveraineté sur sa vie, se faisant ainsi maître de son destin : « Et l'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Et maintenant prenons garde qu'il n'avance sa main, et ne prenne aussi de l'arbre de vie, et qu'il n'en mange, et ne vive à toujours. » (Genèse 3:22). On voit ainsi qu'il n'y a aucune différence entre le mal et le péché, car le péché est « l'adversité » même contre Dieu dans la tentative du pécheur de s'accaparer de la Souveraineté de Dieu en se déclarant maître de son propre destin. Par les efforts de la volition charnelle d'exercer son propre choix indépendamment de Dieu, il se fait un dieu, tout comme l'indique la tentation originale de son raisonnement rusé en Éden : « Mais Dieu sait qu'au jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3:5). Puisque Dieu est Souverain sur toutes choses, sur le bien comme sur le mal, il est évident qu'il a voulu que les choses soient ainsi pour l'accomplissement de ses desseins éternels qu'il avait prédéterminé, et pour la gloire de son nom. Quoique Dieu est la cause primaire du bien comme du mal ou du péché, l'homme en porte la responsabilité comme cause secondaire du fait qu'il est une créature et non le Créateur. Plusieurs déclarent que Dieu n'est pas la cause du péché, car selon leur philosophie dénaturée cela ferait de Dieu un pécheur. Ils n'hésitent pas à utiliser le passage de 1 Jean 1:5 dans leurs tentatives de justifier leur position : « Or, le message que nous avons reçu de lui, et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'en lui il n'y a point de ténèbres. » Mais le fait que Dieu a créé le mal, qu'il a prédéterminé la Chute et le péché dans son décret éternel, ne fait pas de lui un pécheur, pas plus que l'artiste qui créé un tableau serait lui-même le tableau. Dieu a créé le singe, et pourtant Dieu n'est pas un singe, il a aussi créé les réprouvés et Dieu n'est pas un réprouvé. Il n'y a « point de ténèbres » en Dieu, mais Dieu a créé toutes choses. Il est Maître sur tout, ou il n'est pas Maître du tout. Il est Dieu sur le bien et il est Dieu sur le mal, il est Dieu sur la lumière et il est Dieu sur les ténèbres, il est Dieu sur le ciel et il est Dieu sur l'enfer. Rien n'échappe à sa volonté souveraine et absolue, il est Dieu et il n'a pas besoin de la permission de personne pour agir, il fait ce qu'il veut dans le ciel comme sur la terre et ne cherche aucunement à plaire à l'homme pécheur qui cherche à lui dérober sa puissance en se l'attribuant à lui-même ou à un autre qu'il nommerait Satan. Dieu disait à Cyrus et au peuple de Babylone « qu'il n'y a pas (d'autre) Dieu que moi ». Le mot hébreu "el", traduit ici "Dieu", signifie fondamentalement "la force ou la source de puissance". Dieu dit donc qu'il n'existe aucune source de puissance à part Lui. Cela est la raison pour laquelle un vrai croyant en Dieu ne peut accepter l'idée d'un diable surnaturel ou des démons comme l'enseigne le christianisme traditionnel et évangélique avec ses fabulations grossières qui affirme l'existence d'une autre source de puissance surnaturelle.


2.Dieu, le Créateur du désastre


  La Bible regorge d'exemples où Dieu amène "le mal" dans la vie des gens et dans le monde. Amos 3:6 nous dit que s'il y a du mal dans une cité, c'est Dieu qui l'a fait. Si, par exemple, un tremblement de terre se produit dans une cité, on a souvent l'idée que le "diable" avait des desseins sur cette cité et il a donc occasionné le désastre. Mais le vrai croyant doit se rendre compte que c'est Dieu qui est responsable de cela. Ainsi, Michée 1:12 dit que « le mal descend de la part de YEHOVAH jusqu'à la porte de Jérusalem ». Dans le livre de Job, on nous raconte comment lui, un homme juste, perdait tout ce qu'il avait. Le livre nous enseigne que les "maux" que nous subissons dans la vie ne sont pas directement proportionnels à notre obéissance ou désobéissance à Dieu. Job reconnaissait que "Le Seigneur a donné, et le Seigneur a enlevé" (Job 1:21). Il ne dit pas : "Le Seigneur donnait, et Satan enlevait". Il observait à sa femme : "Devrions-nous recevoir du bien de la main de Dieu, et ne devrions-nous pas recevoir du mal (aussi) ?" (Job 2:10). À la fin du livre, les amis de Job le consolaient pour "tout le mal que le Seigneur lui avait occasionné" (Job 42:11; 19:21; 8:4). Ainsi, Dieu est la source du "mal" dans le sens que c'est Lui qui permet au fond les problèmes dans notre vie, c'est lui qui forme et détermine les occasions du mal car il est le Maître absolu sur tous les évènements et toutes les circonstances : « Car celui que le Seigneur aime, il châtie... Si vous endurez le châtiment... plus tard il produit le fruit paisible de la justice en ceux qui sont ainsi mis à l'épreuve. » (Hébreux 12:6-11). Cela nous montre donc que les épreuves de Dieu nous conduisent éventuellement à notre croissance spirituelle. La Parole de Dieu ne peut s'opposer à elle-même ; et pourtant, c'est ce qui arrive si l'on dit que le diable nous force au péché et à l'injustice, en même temps qu'il nous cause supposément des problèmes pour nous faire développer "le fruit paisible de la justice". L'idée orthodoxe au sujet du diable est en difficulté ici, surtout dans les passages qui parlent de délivrer un homme à satan « afin que l'esprit puisse être sauvé », ou « pour qu'il apprenne à ne pas blasphémer » (1 Corinthiens 5:5; 1 Timothée 1:20). Si Satan est quelqu'un de vraiment méchant qui nous force à pécher et qui a un effet spirituel négatif sur les gens, alors pourquoi en d'autres passages nous présente-t-on "Satan" sous un angle positif ? La réponse est le fait qu'un adversaire, ou un "Satan", ou une difficulté dans la vie peut avoir un effet spirituel positif sur nous. Si on accepte que le mal est voulu par Dieu, alors on peut prier Dieu de nous aider avec les problèmes qui nous affrontent ; par exemple, on peut demander qu'Il nous les enlève. S'Il ne les enlève pas, c'est qu'ils sont là pour notre propre bien spirituel. Mais si nous croyons qu'ils nous viennent d'un certain être malin appelé le diable ou Satan, alors il n'y a aucun choix mais de souffrir. L'infirmité, la maladie, la mort soudaine, ou la calamité n'ont plus qu'à être considérées comme de la malchance, car le diable est supposé être un Ange puissant et donc plus fort que nous, il serait même plus fort que Dieu qui est Souverain sur toutes choses. Par contraste, on est réconforté par le fait que, sous le contrôle de Dieu, « toutes choses (dans la vie) travaillent ensemble pour le bien » pour les croyants (Romains 8:28). Il n'y a donc rien laissé à la "chance" dans la vie du croyant, il a tout préordonné d'avance et tout est sous son contrôle.


3.L'origine du péché


  Il faut absolument se rendre compte que le péché vient de notre for intérieur et non d'un diable extérieur. C'est de notre faute si l'on pèche car on désire être maître sur nous-mêmes, et on veut ce que l'on veut quand on le veut, malgré ce que Dieu veut. Ce serait bien agréable de penser que nous ne sommes pas responsables de nos péchés. On pourrait alors pécher tant qu'on veut, ensuite croire que c'est de la faute du diable, et par conséquent le blâmer pour tous nos péchés. Il est assez fréquent de voir dans des cas de flagrants délits la personne coupable demander grâce parce qu'elle était possédée du diable à ce moment-là, et par conséquent non responsable. Mais pour bonne raison, une telle excuse est tenue comme insensée, et sentence est prononcée. Il faut se rappeler que « le prix du péché, c'est la mort » (Romains 6:23) ; le péché mène donc à la mort. Si le péché n'est pas de notre faute, mais celle du diable, alors un Dieu juste devrait punir le diable pas nous. Mais le fait que nous mourons montre que nous sommes responsables de nos péchés. L'idée que le diable est une personne spécifique autre que nous-mêmes est une tentative d'évasion de la responsabilité de nos péchés, et plusieurs utilisent cette échappatoire pour se justifier. Cela n'est qu'un autre exemple du refus de l'homme d'accepter ce que la Bible nous dit au sujet de notre nature ; qu'elle est en effet pécheresse et entièrement dépravée : « Rien de ce qui est hors de l'homme et qui entre en lui, ne le peut souiller ; mais ce qui sort de lui, voilà ce qui souille l'homme... Ce qui sort de l'homme, c'est ce qui souille l'homme. Car du dedans, c'est-à-dire, du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les larcins, la cupidité, les méchancetés, la fraude, l'impudicité, l'œil envieux, la médisance, la fierté, la folie. Tous ces vices sortent du dedans et souillent l'homme. » (Marc 7:15,20-23).

 L'idée qu'il y a quelque chose qui entre en nous et nous fait pécher est donc contraire à l'enseignement de Jésus ci-haut. C'est de l'intérieur, du cœur de l'homme, que toutes ces mauvaises pensées nous viennent. C'est pourquoi avant le déluge Dieu considérait que « ...la nature du cœur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse... » (Genèse 8:21). Jacques 1:14 nous explique comment vient la tentation : « Tout homme est tenté (et c'est la même chose pour tous) lorsqu'il est entraîné par sa propre convoitise (par ses mauvais désirs) et est séduit. » On est tenté par nos propres convoitises, par nos mauvais désirs ; et non par quoi que ce soit à l'extérieur de nous. « D'où viennent-elles, les luttes et les bagarres parmi vous ? », demandait Jacques ; « Ne viennent-elles pas de ceci : même de vos propres convoitises ? » (Jacques 4:1). Nous avons tous des tentations spécifiques et personnelles. Elles ne peuvent donc venir que de nos propres mauvais désirs. On entend souvent dire que nous sommes nos propres pires ennemis, et rien n'est plus vrai car satan ou l'adversaire est nul autre que la nature humaine. La lettre de Paul aux Romains concerne en grande partie le péché, son origine, et comment en triompher. Et il est très significatif que le diable et Satan ne sont à peine mentionnés dans tout le livre ; et dans le contexte où l'on parle de l'origine du péché on ne mentionne ni le diable ni Satan. "Le diable" est un concept du Nouveau Testament. Sûrement, s'il y avait un être extérieur à nous qui nous fait pécher, il serait mentionné encore plus dans l'Ancien Testament. Mais, au contraire, il y a silence absolu à ce sujet, ce qui est plutôt significatif. Pendant la période de l'Exode et des Juges, on nous dit qu'Israël péchait beaucoup. Mais jamais Dieu ne les avertissait au sujet d'un être surnaturel puissant ou d'une force qui pourrait entrer en eux et les faire pécher. Mais Il les encourageait plutôt à s'appliquer à Sa parole afin de ne pas suivre les voies de leur propre chair (par exemple Deutéronome 27:9-10; Josué 22:5).


  Paul se lamentait ainsi : « En moi (c'est-à-dire dans ma chair), n'y habite rien de bon... car le bien que je devrais faire, je ne le fais pas... si je fais ce que je ne devrais pas, ce n'est plus moi qui agit, mais le péché qui habite en moi. » (Romains 7:18-21). Il ne blâme donc pas un être extérieur à lui, appelé le diable, pour son péché. Il identifiait sa propre nature perverse comme source réelle du péché : « Ce n'est pas moi qui fait cela, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc une loi (en moi) telle que, lorsque je voudrais faire bien, le mal est présent avec moi (c'est-à-dire en moi). » Ainsi il dit que l'opposition à son action spirituelle vient de quelque chose qu'il appelle « le péché qui habite en moi ». Toute personne réfléchie et spirituelle en arrive à cette même connaissance d'elle-même. On devrait remarquer que même un Chrétien exemplaire comme Paul ne réussissait pas à changer sa nature après sa conversion, non plus ne pouvait-il se mettre à l'abri du péché. Le mouvement "évangélique" moderne prétend obtenir un tel abri pour ses membres, et donc place l'apôtre Paul parmi les "non-sauvés" vu sa déclaration dans Romains 7:15-21. Ces versets s'avèrent une grande difficulté pour leurs déclarations. David, un autre homme incontestablement juste, faisait des observations semblables à celles de Paul au sujet de l'inclination continuelle de sa propre nature au péché ; il disait : « Voilà, j'ai été formé dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché. » (Psaumes 51:5). La Bible est bien explicite au sujet de la nature de l'homme étant fondamentalement dépravée. Si on se rendait compte de cela, on n'aurait pas besoin d'inventer une personne imaginaire extérieure à notre nature humaine pour prendre la responsabilité de nos péchés. Jérémie 17:9 dit que le cœur de l'homme est si désespérément pervers et trompeur que l'on ne peut vraiment pas réaliser l'étendue excessive de sa pécheresse. Jésus notait aussi la nature humaine comme étant fondamentalement vilaine dans Matthieu 7:11 : « Si donc vous, qui êtes mauvais... ». Ecclésiaste 9:3 (texte hébreu) "ne saurait être plus clair" « Le cœur des fils de l'homme est rempli de vilaines choses ». Selon Éphésiens 4:18, les hommes sont aliénés naturellement de Dieu « Ayant leur intelligence obscurcie, étant éloignés de la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur. » C'est à cause de notre cœur aveugle et ignorant spirituellement et de notre façon de penser que l'on commet le péché et sommes séparés de Dieu. Galates 5:19 parle aussi de nos péchés comme étant « les œuvres de la chair » ; c'est donc notre propre chair, notre propre nature qui nous fait commettre le péché. Aucun de ces passages explique que le péché nous vient du diable ; notre tendance au péché est quelque chose qui est en nous à la naissance ; elle est une partie fondamentale de notre constitution humaine depuis la Chute. Paul nous dit que « le raisonnement charnel est hostile contre Dieu... » (Romains 8:7), et qui dit « hostilité » dit aussi « adversité ». Or il est très significatif que le mot « satan » signifie « adversaire » dans une de ses nuances, ce qui nous indique que l'ennemi de notre âme est nul autre que « l'esprit de la chair », c'est-à-dire « l'esprit de vie » que Dieu mit en l'homme et qui se rebella contre l'Esprit de Dieu : « Et YEHOVAH Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines un esprit de vie ; et l'homme devint une âme vivante. » (Genèse 2:7). L'apôtre Paul clarifie le point en disant : « Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à la chair, et ces deux choses sont opposées l'une à l'autre ; de telle sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez. » (Galates 5:17). Dans 1 Corinthiens 2:11-12, nous voyons que « l'esprit de l'homme » est le même que « l'esprit du monde » : « Car qui est-ce qui connaît ce qui est en l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Pour nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses qui nous ont été gratuitement données de Dieu. ». Il importe aussi de souligner que depuis la Chute l'esprit de la chair est un esprit d'autojustification par lequel l'homme cherche à se justifier par les œuvres de la loi, c'est-à-dire par les efforts de sa chair de plaire à Dieu, par ses choix individuels qui sont captifs de la chair et du péché. Ainsi nous voyons que le libre-choix est une illusion, un effort de la volonté charnelle par lequel l'homme pense contribuer quelque chose à son salut, lorsque l'esprit qui est en l'homme est un esprit de mort, et cela depuis la Chute en Éden.




2. Le diable et Satan


  Dans la Parole de Dieu, les mots « diable » et « satan » sont des termes variés qui portent différentes significations dépendant du contexte dans lequel ils sont utilisés, et jamais ils ne se rapportent à un ange déchu. Souvent les mots originaux hébreu ou grec de la Bible sont laissé non traduit. "Mammon", par exemple, dans Matthieu 6:24, est le mot original aramaïque qui signifie « richesse ». Il n'est pas un nom propre mais un qualificatif. Il n'existe aucun être surnaturel nommé « Mammon », il indique plutôt le caractère qui renferme une abondance de biens, de produits ou de valeurs. Ainsi il serait complètement absurde de dire qu'un être surnaturel nommé Mammon est celui qui tente les gens à posséder des richesses. Une telle interprétation serait un viol de la Parole de Dieu. De même, le mot "satan" est le même mot hébreu qui signifie "adversaire". Ce même mot porte différentes nuances dans le Grec : « contradicteur, ennemi, antagoniste, détracteur, malfaisant, concurrent, rival. » Il se rapporte à un grand nombre d'applications à travers le texte des Écritures. Intérieurement il se rapporte à la nature humaine, l'esprit de la chair qui est en l'homme et qui est l'adversaire de l'Esprit de Dieu, mais extérieurement il se rapporte aux Juifs qui s'opposent à l'Évangile de la grâce souveraine avec véhémence en persistant à se justifier par les œuvres de la loi, et ainsi à tous ceux qui persistent à vouloir se justifier par leurs efforts ou leurs mérites qui se nomme aussi « la justification par le choix ». La justification par les œuvres ou par les efforts d'un choix personnel est « le rival », « le concurrent », « le détracteur » qui déforme le salut par la grâce pour enjôler les gens en valorisant leurs actions. Au niveau de la « souveraineté de la loi », l'Apocalypse nous indique que le mot « satan » porte la désignation de « dragon » dont le terme signifie « souverain ou souveraineté » (Apocalypse 12:3). Cela est confirmé davantage dans Apocalypse 12:4 où nous voyons que « ...le dragon (la suprématie) s'arrêta devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son enfant quand elle aurait enfanté. », se rapporte au roi Hérode qui chercha à faire mourir l'enfant Jésus : « Après qu'ils furent partis, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et lui dit : Lève-toi ; prends le petit enfant et sa mère, et enfuis-toi en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je te le dise ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire mourir. » (Matthieu 2:13). Le mot « satan » ne se rapporte aucunement à la fausse notion d'une chute des anges fictives dans laquelle un Lucifer fut rejeté du ciel et devint l'ange déchue qui serait la source de la tentation et du mal. Le mot « diable », qui rejoint celui de satan dans ses désignations, est aussi une dérivation du mot original grec "diabolos", lequel signifie « calomnie ou calomniateur, mensonge ou menteur, enchantement ou enchanteur, accusation ou accusateur ». Dans sa décomposition, ce terme porte aussi les notions de « concurrence séductrice » et de « contradiction complaisante », indiquant une attitude de rébellion d'une personne qui est obstinée contre la grâce de la délivrance en Christ. Les mots « diable » et « satan » sont employés dans la Bible comme de simples adjectifs ordinaires, décrivant des gens ordinaires. Ce fait rend donc impossible leur description comme être surnaturel puissant et méchant en dehors de nous.


1.Le mot "Satan" dans la Bible


  Le passage de 1 Rois 11:14 nous raconte que « Le Seigneur agitait un adversaire (satan en hébreu) contre Salomon, Hadad l'Édomite ». « Dieu agitait un autre adversaire (satan en hébreu)... Rézon... il était un adversaire (satan en hébreu) contre l'Israël. » (1 Rois 11:23,25). Cela ne voulait pas dire que Dieu soulevait une personne surnaturelle ou un ange comme adversaire (ou satan) contre Salomon ; non, ce sont des hommes ordinaires que Dieu agitait contre lui. Matthieu 16:22-23 nous fournit un autre exemple. Pierre avait essayé de dissuader Jésus d'aller à Jérusalem afin de ne pas mourir sur la croix. Jésus se tournait et disait à Pierre : « ...Arrière de moi, satan (contradicteur) ! tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. » Jésus appelait donc Pierre un satan. Il est bien clair que Jésus ne s'adressait pas à un Ange ou à un monstre lorsqu'il exprimait ces paroles ; c'était à Pierre qu'il s'adressait. Comme le mot "satan" ne veut dire qu'adversaire, n'importe qui peut être appelé ainsi — par exemple, une bonne personne, ou même Dieu. On pourrait dire ainsi que l'Esprit de Dieu est l'adversaire de l'esprit de la chair, et que l'esprit de la chair est l'adversaire de l'Esprit de Dieu. Essentiellement, il n'y a rien de mal dans le mot lui-même. Les connotations vilaines attribuées au mot "satan" viennent en partie de l'imagination fertile de mythomanes, et du fait que notre propre nature pécheresse est notre plus grand adversaire, ou "satan" ; et aussi à notre habitude d'associer le mot au péché. Dieu Lui-même peut être notre adversaire, ou un satan, lorsqu'Il nous éprouve ou essaie de nous ramener dans la bonne voie. Mais le fait que Dieu peut être appelé un "satan" ne veut certainement pas dire qu'Il est Lui-même un pécheur.


  Les livres de Samuel et des Chroniques sont des récits parallèles des mêmes incidents, tout comme les 4 récits évangéliques sont des exposés des mêmes événements mais sous des aspects différents. Dans 2 Samuel 24:1 on dit donc ceci : « Le Seigneur... incitait David contre l'Israël » en l'induisant à faire un recensement. Le récit parallèle dans 1 Chroniques 21:1 nous dit que « Satan s'opposait à l'Israël, et provoquait David » à faire le recensement. Dans le premier passage, c'est Dieu qui est le provocateur ; dans l'autre, c'est Satan. Il faut donc conclure ici que Dieu agissait en "satan", ou comme adversaire, contre David. Il faisait de même contre Job en lui emmenant des épreuves ; de sorte que Job disait à Dieu : « Tu es devenu cruel pour moi ; tu t'opposes à moi avec toute la force de ton bras. » (Job 30:21) ; ce que Job disait vraiment est ceci : « Tu agis comme un satan envers moi ». Il est mention aussi dans Job du satan qui se présente devant l'Éternel : « Or, il arriva un jour que les fils de Dieu étant venus se présenter devant l'Éternel, Satan (le contradicteur) vint aussi au milieu d'eux ; Et l'Éternel dit à Satan (au contradicteur) : D'où viens-tu ? Et Satan (le contradicteur) répondit à l'Éternel, et dit : De courir çà et là sur la terre et de m'y promener. » (Job 1:6-7). La notion populaire est que l'expression « fils de Dieu » dans ce passage signifie « les anges » et que ce « satan » serait un des « fils de Dieu » qui s'est rebellé contre à Dieu et rejeté du ciel lors d'une guerre angélique. Cette position est insoutenable pour plusieurs raison :


 1. Si Satan est un ange déchu rejeté du ciel dans un abîme sans fin dès le début de l'histoire de la race humaine, comment ce fait-il qu'il se retrouverait dans le Jardin d'Éden sous la forme d'un serpent ? et que fait-il dans la présence de Dieu au début du livre de Job ?

 2. Dans la langue hébraïque, le terme pour « fils de Dieu » est « ben ah Elohim » et celui pour « ange » est « malak ». Nous avons ici deux mots différents qui signifie deux différentes choses. À moins que le rédacteur du livre de Job était un ignorant et ne connaissais pas de quoi il parlait, et cela est impensable, il est évident qu'un « fils de Dieu », un « ben ah Elohim » n'est pas un ange, un « malak », autrement le même terme serait utilisé pour les deux, ce qui n'est pas le cas. En donnant le sens original de « contradicteur » au mot satan qui porte aussi le sens de « accusateur » dans le premier chapitre de Job, on comprend mieux l'enjeux de l'histoire qui s'y déroule. Que « les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel » nous indique tout simplement une réunion d'enfants de Dieu tout comme nous voyons dans un culte d'adoration. Le peuple Hébreu se réunissait sous Moïse pour adorer l'Éternel tout comme les vrais chrétiens se réunissent souvent dans un même but. Dans les deux cas on y voit parfois des « accusateurs » qui se donnent de tout cœur à fustiger leurs semblables, et c'est exactement ce qui se produisit ici. On y voit que certains étaient jaloux de la position de Job et se plaignirent à Dieu à cause qu'il le protégeait et le bénissait (Job 1:9-11). Certains diront : « Mais on voit que Satan avait la puissance d'amener des malheurs sur Job ». Il faut vraiment que les gens apprennent à lire attentivement, le « satan » dans Job n'avait aucunement une telle puissance et ont voit clairement que Dieu lui interdit de « porter la main sur lui » (Job 1:12). Le seul qui détient une telle puissance est Dieu lui-même et non pas un ange déchu mythique qui est le fruit d'une imagination débridée d'un grand nombre.


2.Le mot "diable" dans la Bible


  Et c'est ainsi avec le mot "diable". Jésus déclarait : « Ne vous ai-je pas choisis, vous, les douze (disciples), et un de vous est un diable ? Il parlait de Judas Iscariot... » (Jean 6:70-71), un homme ordinaire et mortel. Il ne parlait donc pas d'un être personnel avec cornes, ou d'un prétendu "être spirituel". Le mot "diable" ici ne se réfère qu'à un homme méchant, un menteur et un voleur qui trahit le Seigneur Jésus à la « concurrence séductrice », c'est-à-dire à ceux qui détenaient la souveraineté de la loi dans le temple à Jérusalem, les Pharisiens et les Sadducéens qui étaient sous l'autorité du roi Hérode. Nous avons un autre exemple dans 1 Timothée 3:11. Les femmes des aînés de l'église ne devaient pas être des « calomniatrices » ; dans le grec original, le mot ici est « diabolos », que l'on a traduit par "diable" en d'autres endroits. Paul avertissait donc Tite que les femmes âgées dans l'ecclésia ne devaient pas être des "accusatrices" ou des "diables" (Tite 2:3). Encore, il disait à Timothée que « Dans les derniers jours... les hommes seront... des accusateurs (ou diables) » (2 Timothée 3:1,3). Cela ne veut pas dire que les humains vont devenir des surhumains, mais tout simplement qu'ils deviendront de plus en plus méchants. Après tout ce qu'on vient de voir, il devrait être tout à fait claire que les mots "diable" et "satan" ne se réfèrent pas à un Ange déchu ou à un être méchant et pécheur en dehors de nous.


3.Le péché, Satan et le diable


  Les mots "satan" et "diable" sont employés figurativement pour décrire notre nature humaine et nos tendances naturelles au péché, ce qui fait que nos attitudes néfastes contre la grâce de la Souveraineté absolue de Dieu sont ce que la Bible nomme des « démons ». En d'autres mots, les « démons » sont les caractéristiques de notre nature humaine déchue. Ces tendances naturelles de notre nature humaine constituent notre "satan", ou adversaire, principal et ses caractéristiques variées sont nos travers ou « démons » qui s'opposent à l'autorité de Dieu.

Et comme ces tendances sont personnifiées aussi comme tel, on peut en parler comme étant "le diable" — notre ennemi, ou calomniateur de la vérité. C'est à cela que notre "homme" naturel ressemble — le diable lui-même. La relation entre le diable et nos mauvais désirs — le péché en nous — est explicite dans plusieurs passages : « Comme les enfants (c'est-à-dire nous-mêmes) sont faits de chair et de sang, lui aussi (Jésus), lui-même, l'était pareillement aussi ; de sorte que, par (sa) mort, il pût détruire ce qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable. » (Hébreux 2:14). Le diable est considéré ici comme celui qui est responsable de la mort. Mais on dit aussi que « le prix du péché, c'est la mort. » (Romains 6:23). Le péché et le diable sont donc parallèles. Encore, dans Jacques 1:14, on dit que nos mauvais désirs nous tentent, nous menant au péché, et par conséquent à la mort ; mais Hébreux 2:14 nous dit aussi que le diable amène la mort. Le même verset dit aussi que Jésus possédait notre nature, sauf le péché, afin de détruire le diable. Comparons cela avec Romains 8:3 : « Dieu, envoyant Son propre Fils à la ressemblance de la chair pécheresse, (c'est-à-dire, muni de notre nature humaine), condamnait le péché dans la chair. ». Cela montre que le diable et les tendances pécheresses naturellement en nous sont la même chose. Il est d'une importance vitale de comprendre que Jésus était tenté tout comme nous. Mal comprendre la doctrine du diable veut dire qu'on ne peut apprécier correctement la nature et l'œuvre de Jésus. C'est seulement si Jésus avait notre nature humaine — c'est-à-dire le "diable" en nous — que nous pourrions avoir l'espoir du salut (Hébreux 2:14-18; 4:15). Le Seigneur Jésus avait donc notre nature de « diable » en lui, car il avait pris sur lui notre « satan » qui est notre nature humaine en s'incarnant dans la chair. Comprenons toutefois que la nature humaine de Christ était pure, elle était libre du péché, c'est pour cela qu'il fut tenté par le péché en toutes choses mais il y résista jusqu'à sa mort sur la croix. Ainsi donc en réalité on peut dire que satan a été crucifié sur la croix et qu'il n'a plus de puissance sur nous et que nos travers ou « démons » ont été vaincus une fois pour toutes. En triomphant des désirs de sa propre nature, c'est-à-dire du diable de la Bible, Jésus détruisait le diable sur la croix (Hébreux 2:14). Si le diable est un être personnel, il ne devrait plus exister car il a été mis à mort par Jésus sur la croix. Hébreux 9:26 dit que le Christ est venu au monde afin « d'enlever le péché par le sacrifice de lui-même. » Hébreux 2:14 confirme cela en déclarant que par sa mort le Christ détruisait le diable en lui-même. En perspective, Jésus détruisait par sa mort « le corps de péché » (Romains 6:6) c'est-à-dire la nature humaine, ou le péché qui a pris la forme du corps humain. « Celui qui commet le péché est du diable » (1 Jean 3:8) parce que le péché est le résultat de céder à nos propres mauvais désirs naturels (Jacques 1:14-15), ce que la Bible appelle "le diable". « Le fils de Dieu était manifesté dans ce but : qu'il puisse détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3:8). Si on est correct en disant que le diable et nos mauvais désirs sont la même chose, alors les œuvres de nos mauvais désirs, c'est-à-dire leurs résultats, sont nos péchés. 1 Jean 3:5 confirme cela : « Il (Jésus) était manifesté pour enlever nos péchés ». Cela démontre que "nos péchés" et "les œuvres du diable" sont la même chose. Actes 5:3 nous fournit un autre exemple de cette relation entre le diable et nos péchés. Pierre demandait à Ananias : « Pourquoi Satan t'a-t-il rempli le cœur ? » Ensuite, dans le verset 4, Pierre dit : « Pourquoi as-tu conçu cette chose en ton cœur ? ». Concevoir quelque chose de mal est donc la même chose que Satan remplissant notre cœur. Si nous concevons quelque chose, par exemple un plan pécheur, alors c'est en nous qu'il commence. Lorsqu'une femme conçoit un enfant, c'est en elle-même que l'enfant commence. Jacques 1:14-15 emprunte ce procédé pour décrire comment nos désirs charnels conçoivent et amènent le péché, lequel conduit à la mort. Les Psaumes 109:6 met en parallèle une personne pécheresse et "satan" : « Établis sur lui un méchant, et qu'un adversaire (un satan) se tienne à sa droite ! », c'est-à-dire qu'il soit sous le pouvoir de Satan. Dans le Psaumes 110:1, nous voyons une différente application du terme « satan » qui se rapporte aux ennemis de Christ comme le roi Hérode, les Pharisiens et les Sadducéens, de même que tous ceux qui se justifient par leurs œuvres ou leurs choix personnels : « YEHOVAH a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis (tes satans) le marchepied de tes pieds. »


4.La personnification


  Cependant, vous pourriez répondre avec raison : "Mais on parle réellement du diable comme d'une personne !" Cela est tout à fait correct ; Hébreux 2:14 parle de "celui qui a le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable". Dès que l'on commence à lire la Bible, on s'aperçoit qu'elle utilise beaucoup la personnification — par exemple parlant d'une idée abstraite comme si elle était une personne. Ainsi, Proverbes 9:1 parle d'une femme appelée "Sagesse" construisant une maison ; et Romains 6:23 compare le péché à un payeur qui donne le salaire de la mort. Notre diable, le "diabolos", représente souvent nos mauvais désirs. Mais on ne peut pas avoir de diabolisme abstrait ; les mauvais désirs qui sont dans notre cœur ne peuvent pas exister séparément de nous ; par conséquent, "le diable" est personnifié. Le péché est souvent personnifié comme quelqu'un en autorité (par exemple, Romains 5:21; 6:6,17; 7:3). Il est donc compréhensible que "le diable" soit personnifié aussi car "le diable" réfère aussi au péché. De la même façon, Paul dit qu'il y a deux êtres en nous, pour ainsi dire, dans notre chair (Romains 7:15-21) : l'homme de la chair, c'est-à-dire "le diable", lutte contre l'homme de l'Esprit. Mais il est évident qu'il ne se trouvent pas deux personnes réelles qui se battent en nous, nous avons ici la représentation de deux natures en nous. Cette partie pécheresse de notre nature est personnifiée comme "le vilain" (Matthieu 6:13; R.V.) — le diable de la Bible. La même expression grecque traduite "le vilain" ici est traduite par "personne méchante" dans 1 Corinthiens 5:13 ; montrant que, lorsqu'une personne cède au péché, son "vilain", ou lui-même, il est un "diable". De même lorsqu'une personne a des travers, des façons d'agir qui défient et déforment la vérité, ceux-ci sont des « démons ».



5.Le diable et Satan dans le contexte politique


  Ces mots "le diable" et "satan" sont utilisés aussi pour décrire les autorités méchantes et pécheresses du monde. Les hiérarchies sociales, politiques et pseudo-religieuses dans le monde peuvent aussi être considérées comme étant "le diable". Le diable et satan, dans le Nouveau Testament, réfèrent souvent aux pouvoirs politiques et sociaux des systèmes juifs et romains. Ainsi lit-on au sujet du diable qui jette les croyants en prison (Apocalypse 2:10), faisant allusion aux autorités romaines emprisonnant les croyants. Dans ce même contexte, on dit que l'église dans Pergamos était située là où Satan siégeait, ou régnait — c'est-à-dire que le gouvernement d'une colonie romaine était là à Pergamos, où il y avait aussi un groupe de croyants. On ne peut pas dire que Satan lui-même, s'il existait, avait personnellement un trône à Pergamos.


  On définit le péché individuel comme étant la transgression de la loi de Dieu (1 Jean 3:4). Mais le péché exprimé collectivement par une force politique et sociale opposée à Dieu est une force plus puissante que l'individuelle ; c'est cette puissance collective qui est parfois personnifiée et appelée le diable. C'est dans ce sens que l'Iran et d'autres pays Islamiques appellent les États-Unis "le grand Satan" — c'est-à-dire le grand adversaire de leur cause au point de vue politique et religieux. C'est dans ce sens aussi que les mots "le diable" et "satan" sont souvent utilisés dans la Bible.


 En conclusion, il est probablement vrai de dire que, à ce sujet plus qu'à tout autre, il est vital de baser notre compréhension sur une considération balancée de toute la Bible, plutôt que d'élaborer de grandes doctrines sur quelques versets qui contiennent des slogans qui semblent faire allusion aux croyances populaires au sujet du diable. Relisez cette section de même que la précédente avec attention et invocation, et cela vous remboursera au centuple. On affirme que la position doctrinale esquissée dans ces deux sections est la seule qui soit capable d'expliquer raisonnablement tous les passages qui réfèrent au diable et à satan. Ces deux mots peuvent être utilisés comme adjectifs ordinaires ou comme référant au péché que l'on trouve dans notre propre nature humaine. Ceux qui ont des difficultés à accepter nos conclusions ont besoin de se poser ces deux questions :


1. Le péché est-il personnifié ? Il l'est très clairement.

2. Est-ce vrai que "satan" peut être utilisé comme adjectif seulement ? Oui, c'est vrai.

Pourquoi alors ne peut-on pas accepter que le péché soit personnifié comme notre ennemi, ou satan ?

Le monde est souvent personnifié dans les lettres et l'Évangile de Jean ; et quel meilleur titre peut-il y avoir pour cette personnification que "satan" ou "diable" ?





3. Les démons


  Les deux sections précédentes ont expliqué pourquoi on ne croit pas que le diable, ou satan, puisse représenter un être personnel ou un monstre. Si nous acceptons qu'il ne puisse y avoir de tel monstre, alors il s'ensuit que les démons, qui sont considérés comme les serviteurs du diable, n'existent pas non plus. Beaucoup de gens semblent penser que Dieu est celui qui nous donne tout ce qu'il y a de bon dans la vie, tandis que le diable et ses démons sont responsables pour tout ce qu'il y a de mauvais, et nous enlève même les bonnes choses que Dieu nous donne. La Bible nous enseigne clairement que Dieu est la source de toute puissance, et qu'Il est responsable des bonnes et des mauvaises choses dans la vie :


    « Je forme la lumière, et crée l'obscurité ; Je fais la paix, et crée le mal ;

    Moi, le Seigneur, fais toutes ces choses. »

    (Ésaïe 45:7)


    « Du mal descendait du Seigneur à la porte de Jérusalem. »

    (Michée 1:12)


    « Est-ce qu'une trompette va sonner dans la ville, et les gens n'auront pas peur ?

    Y aura-t-il du malheur dans une cité, et le Seigneur n'en sera pas responsable ? »

    (Amos 3:6)


  Par conséquent, lorsque nous subissons des épreuves, on devrait accepter qu'elles viennent de Dieu, et non les blâmer sur un diable ou des démons imaginaires issus d'une théologie putride qui déforme la vérité, comme nous voyons surtout chez les Évangéliques où nous retrouvons un grand nombre de charlatans qui disent chasser des démons (voir : 1.- Les Démons Évangéliques ; 2.- La Sorcière de la Vigerie, Michelle d'Astier ; 3.- Menaces de Michelle d'Astier). Job perdaient plusieurs des bonnes choses que Dieu lui avait données, mais il ne disait pas : "Ces démons m'ont enlevé tout ce que Dieu m'avait donné". Mais non ; écoutez plutôt ce qu'il disait :


    « Le Seigneur a donné, et le Seigneur a enlevé ; béni soit le nom du Seigneur. »

    (Job 1:21)


    « Va-t-on recevoir du bien de la main de Dieu, et ne va-t-on pas recevoir du mal ? »

    (Job 2:10)


  Une fois que l'on comprend que toutes choses viennent de Dieu, alors lorsque nous avons des problèmes dans la vie, on peut prier Dieu qu'Il nous les enlève ; et s'Il n'en fait rien, on peut être assuré alors qu'Il nous les impose afin de développer notre caractère et pour notre bien ultime : — « Mon Fils, ne méprises-tu pas le châtiment du Seigneur, et ne te décourages pas non plus lorsque tu es réprimandé par Lui ; car celui que Dieu aime, Il (et non les démons) châtie, et passe au fouet tout fils qu'Il reçoit. Si vous endurez le châtiment, Dieu vous traite comme des fils ; car quel fils est-il dont le Père ne châtie pas ? Mais si on ne vous châtie pas, comme tous le sont, alors êtes-vous des bâtards et non des fils » (Hébreux 12:5-8).


1.Dieu, la source de toute puissance


  Dieu est la source de toute puissance, il n'y a aucune puissance qui réside hors de Lui, il n'existe aucun être, aucun ange, aucun Satan, aucun Diable, aucun Démons qui détient une puissance sur notre âme et notre vie que le Seigneur Jésus-Christ lui-même :


    « Je suis le Seigneur, et il n'y en a pas d'autre, et il n'y a pas de Dieu à part Moi »

    (le mot hébreu pour "Dieu" signifie "puissance").

    (Ésaïe 45:5)


    « Y a-t-il un Dieu à part Moi ? Oui, il n'y a pas de Dieu, Je n'en connais aucun », Dieu dit.

    (Ésaïe 44:8)


    « Le Seigneur, c'est Lui qui est Dieu ; il n'y en a pas d'autre à part Lui. »

    (Deutéronome 4:35)


De tels versets se présentent à tout bout de champ à travers la Bible. Dieu étant la source de toute puissance et le seul Dieu, Il est par conséquent un Dieu jaloux, comme Il nous le rappelle souvent (par exemple, Exode 20:5; Deutéronome 4:24). Dieu devient jaloux lorsque Son peuple commence à croire en d'autres dieux et ils Lui disent : "Vous êtes un grand Dieu, un Dieu puissant, mais en réalité on croit qu'il y a d'autres dieux à part Vous, même s'ils ne sont pas aussi puissants". C'est pourquoi on ne devrait pas croire qu'il y a des démons ou un diable qui existent en même temps que Dieu. C'est justement l'erreur d'Israël. L'Ancien Testament passe son temps à leur reprocher qu'ils contrariaient Dieu grandement par leur croyance en d'autres dieux en même temps qu'en Lui-même. La Bible nous montre que les "démons" en qui nous croyons aujourd'hui sont tout comme les faux dieux d'Israël.


2.Les démons sont des idoles


  Paul nous explique dans 1 Corinthiens pourquoi les Chrétiens devraient n'avoir rien à faire avec l'idolâtrie ou la croyance en de telles choses. Dans le temps de la Bible, les gens croyaient que les démons étaient de petits dieux qu'ils pouvaient adorer afin de se faire aider dans leurs problèmes. Ils s'en faisaient donc de petits modèles, qui étaient le même que des idoles, et les adoraient. Ceci explique pourquoi Paul utilise les mots "démon" et "idole" indifféremment dans cette lettre aux Corinthiens : « Les choses que les Gentils sacrifient, ils les sacrifient aux démons, et non à Dieu ; et je ne voudrais pas que vous ayez aucune association avec les démons... Si quelqu'un vous dit : Cela est offert en sacrifice aux idoles, n'en mangez pas par égard pour lui... » (1 Corinthiens 10:20,28). Alors effectivement, les idoles et les démons sont la même chose. Remarquez que Paul dit qu'ils sacrifiaient « aux démons (idoles) et non à Dieu » — les démons n'étaient pas Dieu, et comme il n'y a qu'un seul Dieu, il s'ensuit que les démons n'ont aucun pouvoir réel, ils ne sont pas des dieux. Paul nous en fait réellement comprendre le point dans 1 Corinthiens 8:4 :« Concernant... ces choses qui sont offertes en sacrifice aux idoles, on sait qu'une idole (ou démon) n'est rien dans le monde, et qu'il n'y a aucun autre Dieu mais un seul ». Une idole, ou démon, n'a absolument aucune existence. Il n'y a qu'un seul vrai Dieu, ou puissance, dans le monde. Paul continue dans 1 Corinthiens 8:5-6 avec ceci : « Car quoiqu'il y en ait qui sont appelés des dieux... (comme il y a plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, [tout comme les gens croient en plusieurs sortes de démons aujourd'hui — un démon qui nous fait perdre notre emploi, un autre qui fait que notre épouse nous quitte, et cætera]). Mais à nous, (les vrais croyants), il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses (bonnes et mauvaises, comme on a vu dans les citations précédentes) ».

 Une autre preuve à l'effet que les gens dans le temps du Nouveau Testament croyaient aux démons comme étant des idoles ou des "dieux" se trouve dans Actes 17:16-18 ; on nous y raconte la prédication de Paul à Athènes, laquelle était une "cité entièrement donnée à l'idolâtrie", adorant donc plusieurs différentes idoles. Après avoir entendu Paul prêcher l'Évangile, les gens disaient : « Que veut dire ce discoureur ? Et les autres : Il semble qu'il annonce des divinités (démons) étrangères. Car il leur annonçait la bonne nouvelle de Jésus et de la résurrection. ». Les gens pensaient donc que "Jésus et la résurrection" étaient de nouveaux démons, ou idoles, qui leur étaient expliquées. Si on lit le reste du chapitre, on voit que Paul continuait à enseigner la vérité à ces gens ; et au verset Actes 17:22, il leur disait : « Hommes athéniens, je remarque qu'en toutes choses vous êtes dans la crainte des obscurcissements (crainte des démons). », ou comme certaines versions le traduisent : « Vous êtes trop superstitieux. » (c'est-à-dire trop dévoués à l'adoration des démons) ; et il leur expliquait comment Dieu n'était pas présent dans ces démons, ou idoles. Souvenez-vous que Dieu est la seule source de puissance. S'Il n'est pas dans les démons, alors les démons n'ont aucune puissance, parce qu'il n'y a aucune autre source de puissance dans l'univers — donc ils n'existent pas. Comme anges déchus ou entités monstrueuses, les démons sont simplement des éléments fictifs qui servent à causer « la crainte » dans les esprits de gens susceptibles à de tels radotages insensés afin que des manipulateurs puissent obtenir le monopole de leur conscience. L'homme a toujours eu la crainte des monstres sanguinaires et autres créatures démoniaques qui, tapis dans les ténèbres, le surveillent constamment. Dans tout les folklores, dans chaque petit patelin, il y a toujours une légende ou une anecdote insolite nous rappelant de ces créatures mythiques. Ces récits se sont transmis de génération en génération et existent encore malheureusement de nos jours, même dans l'esprit de personnes superstitieuses qui se disent chrétiennes nés de nouveau. Il n'y a aucun doute que ceux qui sont déclarés comme étant possédés par de tels démons souffrent de délires psychotiques, de même que ceux qui disent détenir un ministère d'exorcisme.


3.Les "démons" de l'Ancien Testament étaient des idoles


  Retournant à l'Ancien Testament, on y trouve encore plus de preuves que les "démons" sont la même chose que les idoles. Dans Deutéronome 28:28, on prédisait que les maladies mentales seraient une des punitions pour l'adoration des idoles, ou démons : « YEHOVAH te frappera de frénésie, d'aveuglement et d'égarement d'esprit. » Ceci explique l'association des démons aux aliénations mentales dans le Nouveau Testament. Mais qu'on remarque bien que ce langage au sujet des démons a souvent rapport à la maladie. On ne nous raconte pas que le Christ chassait les démons de l'envie, du meurtre, etc.. On doit remarquer aussi que la Bible parle des gens comme ayant un démon, ou maladie, et non que des démons causaient la maladie. Toutefois lorsqu'une personne a des travers, des façons d'agir qui défient ou déforment la vérité, ceux-ci sont qualifiés comme étant aussi des « démons ». Il est significatif que la version grecque de l'Ancien Testament (ou Septante), emploie le mot "daimonion" pour "idole" dans Deutéronome 32:17 et le Psaumes 106:37 ; c'est ce mot qui est traduit "démon" dans le Nouveau Testament. Le Psaumes 106:36-39 nous décrit les erreurs d'Israël, et compare les idoles de Canaan aux démons : « Ils (Israël) servaient leurs idoles ; lesquelles étaient un piège pour eux. Oui, ils sacrifiaient leurs fils et filles aux démons, et versaient le sang des innocents, même le sang de leurs fils et filles, lesquels ils sacrifiaient aux idoles de Canaan... Ainsi, ils se souillaient par leurs propres œuvres, et se prostituaient au moyen de leurs propres inventions. »


  Il est bien clair que les démons n'étaient qu'un autre nom pour les idoles. Dieu décrit leur adoration des démons comme étant l'adoration de leurs « propres œuvres... leurs propres inventions », parce que leur croyance aux démons était le résultat de leur imagination ; les idoles qu'ils créaient étaient leurs « propres œuvres ». Ainsi, ceux qui croient aux démons aujourd'hui croient en des choses qui ont été imaginées par l'homme, c'est-à-dire créées par l'homme, et non des choses que Dieu nous a enseignées. Deutéronome 32:15-24 nous décrit comment Dieu se fâchait lorsque Son peuple croyaient aux démons ; Israël « estimait légèrement le Rocher de son salut. Ils Le provoquaient à la jalousie avec leurs dieux inconnus ; par leurs abominations, ils Le provoquaient à la colère. Ils sacrifiaient aux démons, mais non à Dieu ; à des dieux qu'ils ne connaissaient pas... que vos pères ne craignaient pas... Et Il (Dieu) disait : Je vais Me cacher le visage d'eux... car ils sont une génération très insoumise, des enfants en qui il n'y a aucune foi. Ils M'ont incité à la jalousie avec ce qui n'est pas Dieu ; ils M'ont provoqué à la colère avec leurs vanités... Je vais les combler de malheurs. » Dieu décrit donc les démons comme étant la même chose que les idoles, les abominations et les vanités — des choses à quoi on se fie en vain, n'ayant aucune existence. De nos jours, la croyance populaire aux démons comme entités extérieure à l'homme, démontre un manque de foi envers Dieu et indique la contagion d'une psychose mondiale au niveau d'un christianisme contrefait. Il n'est pas facile de croire que tout ce qui arrive dans la vie, en bien ou en mal, nous vient de Dieu. On trouve plus facile de penser que les mauvaises choses nous viennent d'une autre source ; parce que dès que l'on admet qu'elles viennent de Dieu, il nous faut croire que Dieu peut nous les enlever, sinon, c'est qu'elles sont soit pour éprouver notre foi afin de nous fortifier dans la vérité, ou comme signe de jugements envers les réprouvés.


4.Les démons du Nouveau Testament


  Les communautés chrétiennes des premiers siècles devaient en effet lutter pour survivre et à l'instar du pouvoir romain qui leur prête les mœurs les plus choquantes, elles sont très tôt amenées à utiliser la figure du démon pour discréditer leurs adversaires. Le processus de diabolisation naît donc vers la fin du premier siècle avec le christianisme. L'Empire romain, premier persécuteur est donc naturellement le premier à se voir qualifier de légion du démon. La pratique se généralise progressivement pour s'étendre au sein même de l'Église institutionnalisée à tous ceux dont la vision ne coïncide pas avec celle que l'on souhaite promouvoir. La même technique perverse est utilisée de nos jours par les sectes dites Évangéliques, surtout par les Pentecôtistes et les Charismatiques qui s'y donnent à cœur de joie. Mais peut-être allez-vous dire : "Que doit-on penser des passages du Nouveau Testament qui nous parlent clairement des démons ?" Il y a une chose qu'on doit se mettre dans la tête : la Bible ne peut pas se contredire, elle est la Parole du Dieu Tout-Puissant. Si on nous dit clairement que c'est Dieu qui nous amène tous nos problèmes, et que c'est Lui qui est la source de toute puissance, alors la Bible ne peut pas nous dire en même temps que les démons — ces petits dieux opposés à Dieu — nous amènent ces problèmes. Il semble significatif que le mot "démon" n'apparaît que 4 fois dans l'Ancien Testament, et décrit toujours l'adoration des idoles ; tandis qu'il apparaît plusieurs fois dans les 4 récits de l'Évangile. La raison est que, dans le temps de ces récits, c'était la coutume de blâmer les démons pour toute maladie inexplicable. Si les démons existaient réellement et étaient responsables de nos maladies et de nos problèmes, alors l'Ancien Testament en aurait certainement beaucoup plus parlé. En fait il n'en parle même pas du tout dans ce contexte. Sous les termes « démons » ou « esprits impurs », le Nouveau Testament désigne les esprits mauvais responsables de diverses maladies, et surtout de maladies nerveuses. Il est très important de remarquer que l'expression « esprits impurs » correspond avec précision à celle de « esprits troublés », ce qui nous indique un déséquilibre psychique dans la nature dépravée de certaines personnes obsédées de pensées maléfiques ou de pratiques malsaines issus d'une attitude de rébellion tenace contre Dieu et la vérité. Pour la Septante et le Nouveau Testament les "démons" sont fondamentalement des forces maléfiques internes qui proviennent du cœur de l'homme, source de maladie et de mort, de perturbations physiques ou psychiques déshumanisantes : « Écoutez, et comprenez ceci : Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme... Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux témoignages, les blasphèmes. » (Matthieu 15:11,19). Ce passage des paroles de Jésus est très révélateur pour nous indiquer qu'il n'existe aucune puissance surnaturelle hors de l'homme qui déstabilise sa nature humaine, Jésus ne dit pas que c'est de Satan ou des Démons que viennent les choses qui souillent l'homme, mais « du cœur ».


5.Les démons dans le Nouveau Testament


  Lorsqu'on disait que des démons étaient chassés de quelqu'un, on voulait dire qu'il était guéri d'une maladie mentale, ou d'une maladie qu'on ne pouvait pas comprendre dans le temps. Au premier siècle, les gens avaient tendance à blâmer tout ce qui était incompréhensible sur des êtres imaginaires appelés "démons". Les maladies mentales étant difficiles à comprendre, même aujourd'hui, les gens disaient de ceux atteints qu'ils étaient « possédés du démon ». Dans le temps de l'Ancien Testament, un esprit malin ou immonde, c'est-à-dire « un esprit troublé », se référait à un état mental troublé (Juges 9:23; 1 Samuel 16:14; 18:10). Dans le Nouveau Testament, l'expression d'esprit malin ou de possession du démon en était venue à représenter la personne souffrante elle-même. L'association entre les démons et la maladie est démontrée par ce qui suit : « On lui amenait (à Jésus) plusieurs qui étaient possédés du démon ; et il chassait les esprits par sa parole...afin qu'il pût s'accomplir ce que le prophète Ésaïe disait (dans l'Ancien Testament) : Lui-même prenait nos infirmités, et portait nos maladies. » (Matthieu 8:16-17). Ainsi, les infirmités et les maladies humaines sont la même chose que d'être possédé des "démons" ou des "esprits malins". Les gens pensaient que Jésus était fou, et disait donc que cela devait être parce qu'il avait un démon — « Il a un démon, et il est fou. » (Jean 10:20; 7:19-20; 8:52). Le texte sacré indique clairement qu'ils croyaient que les démons causaient la folie.


6.La guérison des malades


  Lorsqu'ils étaient guéris, les gens "possédés du démon" étaient dits avoir retrouvé leur "raison" — Marc 5:15; Luc 8:35. Cela implique qu'être "possédé du démon" était une autre façon de dire que quelqu'un était mentalement souffrant — c'est-à-dire qu'il avait perdu la raison. On dit que ceux qui étaient « possédés des démons » étaient « guéris » ou « soulagés » — Matthieu 4:24; 12:22; 17:18 — laissant sous-entendre que la possession d'un démon était une autre façon de décrire la maladie mentale qui affectait le corps des obsédés de rébellion contre l'autorité de Dieu. Dans Luc 10:9, Jésus disait à ses 70 disciples de sortir et d'aller « guérir les malades » ; et c'est ce qu'ils faisaient. Ils retournaient donc, et disaient, dans Luc 10:17 : « même les démons nous étaient soumis en ton nom » — de nouveau, les démons et les maladies se remplacent l'un par l'autre. Parfois, les apôtres guérissaient les gens au nom de Jésus, et nous en avons un exemple ici (voyez aussi Actes 3:6; 9:34). Ainsi il est clair que la façon d'être guéri du déséquilibre de la rébellion est par la soumission à la Souveraineté de Dieu, et cette grâce est un don de Dieu : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous ou de votre choix, c'est le don de Dieu ; Ce n'est point par les œuvres méritoires, afin que personne ne se glorifie. » (Éphésiens 2:8-9). La prière, un des éléments important à ne pas négliger, peut encourager l'être souffrant, l'aidant à se sécuriser au fur à mesure qu'elle entre en relation avec le Seigneur Jésus-Christ par la foi qu'elle reçoit du don de grâce. Il y a un passage important dans l'Évangile de Luc qui nous indique avec précision comment Jésus chassa un démon du fils d'un homme, qui en avait fait auparavant la requête à ses disciples qui ne purent le chasser. Toutefois, il est écrit que Jésus « reprit fortement l'esprit immonde, et guérit l'enfant » et non « il chassa le démon de l'enfant ». Dans le Grec original, l'expression « esprit immonde » porte la notion de « esprit troublé » et cela est beaucoup plus précis pour nous indiquer qu'il s'agit ici d'un déséquilibre psychique et non d'un démon mythique. Aussi, l'expression « reprit fortement » peut se traduire selon le Grec original « attiré de l'estime » et cela est l'indice le plus important pour nous indiquer la procédure que Jésus utilisa pour chasser des démons, comme nous voyons dans la Bible de l'Épée : « Amène ici ton fils. Et comme il approchait, l'insubordination indomptable (le démon) le terrassa, et l'agita violemment ; mais Jésus attira l'estime de l'esprit troublé, et apaisa l'enfant, et le rendit à son père. » (Luc 9:42). Dans le contexte de ce passage, « attirer de l'estime » signifie « occasionner une appréciation, amener une attitude favorable, appeler à la grâce » et cela demande de la douceur et de la compassion de celui qui occasionne une telle appréciation ou une telle grâce dans une personne dérangée psychiquement et physiquement. En d'autres mots, c'est en amenant avec douceur et compassion une personne à l'appréciation de la grâce en Jésus-Christ qu'elle est délivrée de ses tourments, car nous sommes sauvé « par la grâce, par le moyen de la foi », et non par la séduction du charme des mots auxquels on donnerait quelque autorité sous prétexte que Jésus aurait donné la permission d'utiliser son nom pour chasser des démons.


7.Le langage du temps


  Ainsi voit-on que dans le Nouveau Testament, c'était le langage du temps de décrire quelqu'un comme étant possédé du démon s'il était malade mentalement ou de toute autre façon qui ne pouvait s'expliquer. La croyance culturelle romaine et grecque contemporaine était que les démons possédaient les gens, leur causant des maladies mentales. Les "chrétiens" qui croient en l'existence des démons mythiques disent effectivement que ces anciennes croyances païennes étaient parfaitement correctes. La Bible est écrite dans un langage que les gens peuvent comprendre. Parce qu'elle utilise le langage actuel, cela ne veut pas dire qu'elle-même ou Jésus croyaient aux démons comme des entités hors de l'homme. De la même façon, nous avons le mot "lunatique" qui décrit quelqu'un porté à la folie. Littéralement, le mot signifie que quelqu'un est dans la lune. On utilise ce mot aujourd'hui pour décrire quelqu'un qui est fou ; mais cela ne veut pas dire que l'on croit que la folie est causée par la lune. Si ces paroles étaient enregistrées et relues 2,000 ans plus tard, les gens pourraient penser que nous croyions que la lune causait la folie ; mais ils auraient tort, parce qu'on ne fait qu'utiliser le langage du temps, comme Jésus faisait il y a presque 2,000 ans. De la même façon, on décrit un certain trouble nerveux héréditaire par "la dance de Saint-Vitus", lequel n'est ni causé par "Saint-Vitus", ni une "Dance" ; mais, utilisant le langage du temps, on l'appelle la "dance de Saint-Vitus". Il est aussi évident que Jésus-Christ n'est pas né le 25 décembre ; mais j'utilise quand même l'expression "le jour de Noël" quand je parle de ce jour-là, quoique je ne crois pas que nous devrions observer ce jour-là comme étant le jour de sa naissance. Les noms des jours de la semaine sont basés sur l'adoration païenne des idoles — par exemple "dimanche" signifie le jour du Seigneur et était consacré à l'adoration du soleil ; "samedi" était le jour où l'on devait adorer la planète Saturne ; Lundi, la lune ; Mardi, la planète Mars ; etc.. Lorsqu'on utilise ces noms, cela ne veut pas dire que l'on partage les croyances de ceux qui ont inventé notre langage. "L'influenza", ou la grippe, est de même une expression d'usage courant ; elle signifie, proprement, "influencé par les démons". Lorsqu'on changeait le nom de Daniel en celui de "Beltéshazzar", un nom qui reflétait un dieu païen, le récit inspiré dans Daniel 4:19 l'appelle "Beltéshazzar" sans faire remarquer que ce nom représente un faux dieu.


 Il y avait un mythe dans le temps d'Ézéchiel qui disait que la terre d'Israël était responsable des malheurs de ses habitants. Cela n'était pas vrai, mais Dieu raisonnait avec Israël utilisant quand même cette idée qui était alors populaire : « Ainsi dit le Seigneur Dieu : Parce qu'ils disent de toi : Toi la terre, tu dévores les hommes, et as privé tes nations ; par conséquent, tu (la terre) ne vas plus dévorer les hommes...dit le Seigneur Dieu. » (Ézéchiel 36:13-14). Il y avait une notion païenne populaire à l'effet que la mer était un monstre immense qui voulait engouffrer la terre. Même si cela était évidemment faux, la Bible emploie souvent cette façon de parler afin d'aider ses lecteurs à saisir l'idée présentée : voyez Job 7:12; Amos 9:3; Jérémie 5:22; Psaumes 89:9; Habacuc 3:10; Marc 4:30. La mythologie assyrienne appelait ce monstre insubordonné de la mer "Rahab" ; et c'est exactement le nom que l'on donne au monstre de la mer en Égypte dans Ésaïe 51:9-10 : « N'est-ce pas toi qui mis en pièces Rahab, qui transperças le dragon ? N'est-ce pas toi qui fis tarir la mer, les eaux du grand abîme ; qui fis des profondeurs de la mer un chemin pour y faire passer les rachetés ? » Vu que la Bible est inspirée de Dieu, il est impossible qu'elle ne veuille que refléter les influences païennes du temps. Dieu doit faire allusion à ces croyances par exprès afin de montrer que c'est Lui qui est la source ultime de toute puissance ; qu'Il est Celui qui contrôle le "monstre" de la mer, pour qu'il agisse selon Sa volonté. Dieu corrigeait donc ainsi une erreur fondamentale dans leurs croyances ; cette erreur était qu'il y avait des forces au travail dans le monde qui n'étaient pas sujettes au contrôle de Dieu, et étaient donc considérées comme mauvaises implicitement. Cependant, dans ce cas-là, la Bible ne prend pas la peine de dénigrer leur folie de croire qu'il puisse y avoir un monstre énorme qui se cache dans la mer, ou que la mer soit un monstre.

 Un autre exemple est de parler de l'éclair et des nuages comme d'un "dragon fugitif" (Job 26:13). Cela fait évidemment allusion à la croyance du temps à l'effet que l'éclair et la formation effrayante des nuages étaient réellement un énorme serpent. Ces passages de la Bible ne dénoncent pas la folie d'une telle idée, et n'essaient pas non plus de l'expliquer scientifiquement. Au lieu de cela, ils font ressortir le point que c'est Dieu qui contrôle ces choses. L'attitude du Christ envers la croyance très répandue des démons en son temps est identique à cet égard ; ses miracles démontraient clairement que la puissance de Dieu était absolue et complète, non limitée par les superstitions des hommes concernant de prétendus "démons". Ceux qui croient que la mention des "démons" dans le Nouveau Testament prouve que de tels dieux existent réellement sont obligés d'accepter que la mer est réellement un monstre, et que l'éclair est vraiment un énorme serpent. Cela est certainement un puissant argument ; on doit reconnaître que la Bible utilise le langage du temps de sa composition sans nécessairement accepter les croyances qui en sont à la base. On a montré que nous-mêmes faisons la même chose. Mais la Bible se sert de cela afin de confirmer les vérités fondamentales que nous avons considérées dans les sections précédentes — que Dieu est tout puissant, qu'Il est responsable de nos épreuves, et que le péché a sa source en nous-mêmes — toutes ces choses ne peuvent avoir de sens que si on apprécie la grande puissance de Dieu à sauver. Les soi-disants "critiques supérieurs" sont constamment après découvrir des liens entre le langage de l'Écriture et les croyances et les conceptions des cultures environnantes du temps de sa composition. Ces liens sont bien compréhensibles une fois que l'on réalise que la Bible utilise ces croyances locales dans le but de faire ressortir le point que Yahweh, le seul vrai Dieu, est bien au-dessus de toutes ces croyances superstitieuses.


 On peut trouver de même dans le Nouveau Testament un tas d'exemples où le langage courant est utilisé tel quel sans effort de correction. En voici quelques uns :


 1. Les Pharisiens accusaient Jésus de faire des miracles par la puissance d'un faux dieu appelé Béelzébub. Jésus leur répondait : "Si moi je chasse les démons par Béelzébub, par qui vos enfants les chassent-ils ?" (Matthieu 12:27). Dans 2 Rois 1:2, on nous dit clairement que Béelzébub était un faux dieu des Philistins. Jésus ne leur disait pas : "Écoutez, 2 Rois 1:2 dit que Béelzébub est un faux dieu, alors votre accusation ne peut pas être vraie". Non, il répondait comme si Béelzébub existait, parce qu'il n'était intéressé qu'à faire comprendre son message aux gens à qui il prêchait. Et il en était ainsi lorsque Jésus parlait de chasser les démons — il ne passait pas son temps à leur dire : "en réalité, ils n'existent pas" ; il ne voulait que leur prêcher l'Évangile. Il y a aussi le fait que Jésus et plusieurs autres comprenaient le sens des mots, car Béelzébub signifie littéralement « le seigneur des mouches », c'est-à-dire « le seigneur de l'agitation », se rapportant au désordre de la nature humaine déchue qui se révolte contre la Souveraineté de Dieu. Ainsi nous voyons qu'il est extrêmement important à un chrétien de faire très attention au mots qu'il lit dans la Parole de Dieu afin d'obtenir la vérité de l'enseignement donné.


 2. Dans Actes 16:16-18, nous avons ces paroles inspirées de Luc : « une servante qui avait un esprit de Python (divination), et qui procurait un grand profit à ses maîtres en devinant, nous rencontra. » Dans la mythologie Grecque, Python, est le nom du serpent ou dragon qui demeurait au pied du Mont Parnasse, qui, dit-on, gardait l'oracle de Delphe, et fut tué par Apollon. Comme on l'explique dans la version Diaglotte, Python était le nom d'un faux dieu du premier siècle, possiblement le même dieu qu'Apollo. Python sans doute n'existait pas, mais Luc ne disait pas que la fille était "possédée de l'esprit de Python, lequel, en passant, est un faux dieu qui n'existe pas réellement...", il utilise ce terme pour décrire un esprit de divination, c'est-à-dire « une attitude de rébellion intense » qui cause un déséquilibre dans le psyché, car la divination est interdite et porte un jugement sévère : « Vous n'userez point de divinations et ne pratiquerez point de magie (le charme des mots). » (Lévitique 19:26) ; « Car la rébellion est autant que le péché de divination, et la résistance autant que les idoles et les théraphim. » (1 Samuel 15:23). De la même façon, les récits Évangéliques ne disent pas que Jésus "chassait les démons, lesquels, en passant, n'existent pas réellement ; ce n'est que le langage du temps pour désigner certaines maladies".


 3. Dans Luc 5:32, Jésus s'adressait ainsi aux méchants Juifs : « Je ne suis pas venu pour appeler les justes... » Il sous-entendait donc ceci : "Je ne suis pas venu pour appeler ceux qui pensent être justes". Jésus les adressait donc en leurs propres termes, même si techniquement son langage n'était pas précis grammaticalement. Dans Luc 19:20-23, on nous montre Jésus utilisant les paroles fausses de l'homme au seul talent afin de raisonner avec lui, mais sans les corriger.


 4. La Bible nous parle souvent du "levé du soleil" et du "couché du soleil" ; cela est notre façon de parler pour indiquer que le soleil tourne autour de la Terre et non l'inverse selon la science moderne de l'héliocentrisme. De la même façon, on parlait de certaines maladies dans le langage techniquement "incorrect" des "démons".


 5. On a plusieurs exemples dans la Bible où un langage est utilisé qui était bien compréhensible dans le temps, mais qui est aujourd'hui peu familier ; par exemple, "peau pour peau" (Job 2:4) faisait allusion à l'ancienne pratique d'échanger des peaux de valeurs équivalentes ; un prostitué est appelé un "chien" dans Deutéronome 23:18. Le langage des démons est un autre exemple.


 6. Les Juifs du temps de Jésus pensaient qu'ils étaient justes parce qu'ils étaient les descendants d'Abraham. Par conséquent, il les appelait "les justes" (Matthieu 9:12-13), et s'adressant à eux, il disait : "Je sais que vous êtes de la descendance d'Abraham" (Jean 8:37). Mais il ne croyait pas qu'ils l'étaient, comme il le faisait bien comprendre ; et il leur démontrait même, par son raisonnement dans Jean 8:39-44, qu'ils n'étaient pas de la descendance d'Abraham. Ainsi, Jésus acceptait leurs idées telles quelles en premier, sans les contredire immédiatement, mais il leur démontrait la vérité à la place. On a montré que c'était là la méthode de Dieu de traiter les croyances païennes qui étaient courantes dans le temps de l'Ancien Testament. L'attitude du Christ envers les démons était la même ; ses miracles, qui provenaient de Dieu, leur faisaient bien comprendre que les maladies venaient aussi de Dieu, et non d'aucune autre force, car c'était Dieu qui avait le pouvoir de les guérir.


 7. Paul citait les poètes grecs, lesquels étaient célèbres pour leurs nombreuses absurdités non-Bibliques, pour confondre ceux qui croyaient en eux (Tite 1:12; Actes 17:28). Ce qu'on a suggéré jusqu'ici peut se résumer par la réaction de Paul à sa découverte d'un autel dédié à l'adoration du "Dieu Inconnu c'est-à-dire toute déité païenne qui puisse exister mais qui leur avait échappée jusqu'à maintenant. Mais au lieu de les réprimander pour adorer un tel dieu, Paul en profitait pour leur introduire le seul vrai Dieu, lequel ils ne connaissaient pas (Actes 17:22-23).


 8. Dans Éphésiens 2:2, on parle du "prince de la puissance de l'air". Cette expression fait clairement allusion aux concepts mythologiques de Zoroastre — ce à quoi les lecteurs de Paul croyaient avant leur conversion. Paul leur disait qu'autrefois ils vivaient sous "le prince de la puissance de l'air". Dans le même verset, Paul définit cela comme l'esprit (ou manière de penser), c'est-à-dire l'attitude ou obsession à la rébellion de la nature humaine déchue qui..." travaille" dans l'homme naturel : « selon le prince de la puissance de l'attitude, de cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. » Autrefois, ils croyaient en ce concept païen d'un prince-esprit céleste ; mais Paul leur faisait maintenant comprendre que la puissance à quoi ils étaient autrefois assujettis n'était autre que leur propre mauvaise pensée. Ainsi, l'idée païenne est mentionnée et discutée sans être réfutée spécifiquement, tandis que la vérité concernant le péché est révélée.


 9. Dans Actes 28:3-6 on nous raconte comment un serpent mortel s'attaquait à Paul en s'attachant à son bras. Les indigènes qui étaient autour de lui concluaient donc qu'il devait être un meurtrier que « la vengeance ne souffrait pas qu'il vive ». Leur jugement de la situation était complètement faux. Mais Paul ne prenait pas la peine de leur expliquer en détail pourquoi ; il leur faisait plutôt un miracle — il secouait le serpent de son bras sans être affecté par son venin mortel. On ne conseille pas aux Évangéliques à tendances extatiques d'essayer une telle chose, car le résultat ne serait pas le même. Dieu ne protège pas les réprouvés qui seraient assez insensés pour le tenter de cette façon.


 10. Les miracles de Jésus révélaient la fausseté des idées locales, par exemple celle des démons, mais sans les corriger en termes propres. Ainsi, dans Luc 5:21, les Juifs faisaient deux fausses déclarations : que Jésus était un blasphémateur, et que Dieu seul pouvait pardonner les péchés car ils ne reconnaissaient pas que Jésus était Dieu manifesté dans la chair (Jean 1:14; 1 Timothée 3:16). Jésus ne les corrigeaient pas verbalement ; mais il opérait plutôt un miracle qui prouvait la fausseté de leurs affirmations.


 11. On peut donc voir clairement que Jésus avait la conviction que les actes en disent plus long que les paroles. Il dénonçait rarement les fausses notions directement ; par exemple, il ne condamnait pas la loi de Moïse comme étant incapable d'offrir le salut ; mais il faisait voir par ses actes, comme par ses guérisons le jour du Sabbath, ce qu'était la Vérité. Lorsqu'il était faussement accusé d'être un Samaritain, Jésus ne le déniait pas (Jean 8:48-49; cf. 4:7-9), même si sa descendance d'Abraham était essentielle au plan Divin de salut (Jean 4:22).


 12. Même lorsque les Juifs tiraient la conclusion que Jésus "se faisait l'égal de Dieu" (Jean 5:18) dans le but de l'accuser de blasphème, Jésus ne le déniait pas explicitement ; mais il soutenait plutôt de façon convaincante que ses miracles démontraient qu'il agissait au nom de Dieu et qu'il était lui-même Dieu incarné dans un corps charnel semblable au nôtre. De la même façon, les miracles de Jésus démontraient aussi l'erreur de croire aux démons mythiques comme étant des entités externes à l'homme. Sa guérison de l'homme boiteux à la piscine avait pour but de faire voir l'absurdité du mythe à l'effet que, le jour de la Pâque, un ange touchait l'eau de la piscine de Béthesda et lui donnait ainsi le pouvoir de guérir. Ce mythe est mentionné sans démenti direct de sa vérité ; le récit du miracle de Jésus démontrait sa fausseté (Jean 5:4).


 13. Dans 2 Pierre 2:4, Pierre parle des gens méchants, « les messagers réprouvés », comme allant à Tartarus ou « l'abîme » (traduit "enfer" dans plusieurs versions). Tartarus était la place mythologique des enfers ; cependant Pierre ne corrigeait pas ce faux concept, mais il l'utilisait plutôt comme symbole du châtiment du péché dans le feu éternel, « Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. » (Hébreux 12:29). Le Christ faisait aussi un emploi semblable de la Géhenne.


8.Les démons causent-ils réellement la maladie ?


  Tous ceux qui croient aux démons devraient se poser la question suivante : "Les démons sont-ils la cause de ma maladie ?" Si vous pensez que les allusions aux démons dans le Nouveau Testament ont rapport à de petits dieux ou de petits monstres qui circulent autour et font du mal, alors vous devez répondre "oui" à la question. Et dans ce cas-là, comment expliquez-vous le fait que plusieurs de ces maladies du démon peuvent être maintenant guéries ou contrôlées au moyen de drogues ? La malaria est l'exemple classique. La plupart des Africains croyaient autrefois que la malaria était causée par les démons ; mais maintenant on sait qu'elle peut se guérir au moyen de la quinine et d'autres drogues. Allez-vous dire alors que, lorsque les démons voient le petit comprimé jaune, ils sont apeurés et s'envolent ? Quelques-unes des maladies que Jésus guérissait, et qui étaient dites le résultat de la possession du démon, sont maintenant identifiées comme le tétanos et l'épilepsie — les deux peuvent maintenant se guérir au moyen de drogues. Une personne d'un village juste en dehors de Kampala, dans l'Uganda, racontait que les gens avaient l'habitude de croire que la malaria était causée par les démons ; mais après qu'ils voyaient qu'une drogue la contrôlait si facilement, ils ne blâmaient plus les démons. Cependant, lorsque quelqu'un devenait atteint de la malaria cérébrale (qui cause des troubles mentaux sérieux), on blâmait de nouveau les démons. Un docteur venait donc de la ville voisine et leur offrait une forte drogue anti-malaria comme remède ; mais ils la refusaient disant que dont ils avaient besoin était quelque chose pour combattre les démons, et non la malaria. Le docteur revenait donc plus tard et leur disait : "J'ai ici une drogue qui va chasser les démons" ; le patient prenait la drogue avec empressement, et devenait mieux. Les derniers comprimés étaient exactement les mêmes. Le docteur ne croyait pas aux démons, mais il utilisait leur langage pour se faire comprendre — tout comme le "Grand Médecin", le Seigneur Jésus d'il y a 2,000 ans. Soulignons aussi le fait que certaines maladies mentales ont des effets nocifs sur le corps humain, les écumages, les tremblements et les contorsions de prétendus possédés que nous voyons surtout chez les sectes dites Évangéliques à tendances extatiques, en sont l'évidence. Il est prouvé hors de tout doute que l'influence de suggestions exacerbées par le magnétisme des mots, par la musique, ou par toutes autres procédures de manipulations, produit des effets de contagion psychiques transférable d'une personne à l'autre dangereuses pour la santé physique et mentale des victimes.


9.Les démons de la nature humaine


  On a vu que Dieu décrit l'adoration des démons par Israël comme étant « l'adoration de leurs propres œuvres », parce que leur croyance aux démons était le résultat de leur imagination ; les idoles qu'ils créaient étaient leurs « propres œuvres » et cela est très significatif par rapport aux idoles de la nature humaine déchue. L'idolâtrie est de tous les péchés le plus détestable à Dieu, parce que c'est au fond une diffamation de son caractère divin. L'idolâtrie tient une basse opinion de Dieu, et quand elle publie cette opinion, elle se rend coupable de diffuser de mauvais bruits sur la Majesté céleste. Ainsi, l'idolâtrie calomnie la Divinité. Ce n'est pas étonnant que Dieu l'ait en horreur. Nous devons nous garder de l'habitude confortable de supposer que l'idolâtrie ne se trouve que dans les pays païens et que les gens civilisés en sont libres. C'est là une erreur qui résulte de l'orgueil et d'une réflexion superficielle. En réalité, l'idolâtrie est présente partout où il se trouve des hommes. Dieu a toujours mis son peuple en garde contre la tentation des idoles, l'idolâtrie, que ce soit sous l'Ancienne Alliance avec Israël, depuis sa sortie d' Égypte, ou sous la Nouvelle Alliance avec l'Église de Christ : « Vous ne vous ferez point d'idoles, et vous ne vous dresserez ni image taillée, ni statue, et vous ne mettrez pas de pierre ornée de figures dans votre pays, pour vous prosterner devant elle ; car JE SUIS YEHOVAH, votre Dieu. » (Lévitique 26:1) Voilà un texte sans ambiguïté  qui décrit très précisément, mieux encore que le dictionnaire, ce qu'est l'idolâtrie : du grec eidôlom = image  et latreuein = servir. On assiste aujourd'hui de plus en plus à ce culte mixte de gens qui veulent  croire en Christ, mais aussi garder leurs traditions religieuses ou autres et les idoles de leurs cultes et de leurs cœurs, oubliant l'exhortation que l'apôtre Paul adressait aux Corinthiens qui pratiquaient la mixité : « Ne vous mettez pas sous un même joug avec les infidèles ; car qu'y a-t-il de commun entre l'intégrité et l'iniquité ? et quelle union y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre Christ et la déchéance ? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle ? Et quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit : J'habiterai au milieu d'eux et j'y marcherai ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur, et ne touchez point à ce qui est impur, et je vous recevrai. » (2 Corinthiens 6:14-17).

Puisque « satan » est la nature humaine déchue rebelle contre Dieu, il est évident que ses démons en sont les caractéristiques de rébellions ou attitudes du cœur, comme nous avons vu dans Matthieu 15:11,19. Les pires formes d'idolâtrie viennent du cœur de ténébreux de l'homme qui se veut l'égal de Dieu. Les Démons de la nature humaine sont légions, ils prennent des formes variées dans son imagination extravagante dont la plus populaire au sein d'un christianisme contrefait est l'Arminianisme. Par cette doctrine perverse du libre-choix, ils déforment la vérité et veulent contribuer quelque chose à leur salut comme leurs décisions personnelles, leur obéissance, ou leurs conjectures de ce que supposément dit la Bible sur un sujet ou un autre. Ils transforment la justification par la foi en une justification par le choix dans le but de valoriser leurs efforts et tirer quelque gloire de leur salut, s'élevant ainsi comme des dieux (Genèse 3:5; 2 Thessaloniciens 2:4). Ils adorent au pied de l'autel de leur propre érudition, se vouant au Culte de l'Intelligence, et créent Dieu et Satan à leur propres images chimériques inspirés d'en bas, du gouffre ténébreux de leur cœur tortueux. Nous voyons ainsi que les idoles ou « démons » ne sont pas toujours des statues faites de mains d'hommes, nous pouvons aussi nous faire des images mentales de Dieu qui peuvent être tout aussi asservissantes, et là, nous aurions beau jeu de dénoncer cette idolâtrie chez tous les fanatiques et extrémistes de toutes les religions, qui transforment leurs doctrines et leurs mœurs en absolus et qui cherchent à l'imposer aux autres par la subtilité ou par la violence physique ou verbale. Nous pouvons aussi nous tourner vers notre société de spectacle et découvrir que de nos jours les idoles ne sont plus tellement religieuses, ce sont les sportifs, les stars, les "people" (les gens), comme on dit, qui font rêver et vibrer tant de monde, et nous pouvons alors être satisfait de ne pas nous laisser contaminer trop par cette nouvelle forme d'idolâtrie... Il y a quelques années, il y avait toutes les idéologies politiques qui fonctionnaient aussi comme des formes d'enfermement, aujourd'hui, c'est plutôt au nom de l'économie que l'on "sacrifie" tant de personnes sur l'autel du rendement et de la productivité.


  Certes, il est toujours utile de discerner et de critiquer toutes les formes d'idolâtrie, pour tenter le plus possible ne pas se laisser piéger, de ne pas se laisser enfermer dans une forme ou l'autre d'idolâtrie qui viendrait nous asservir. Car l'idolâtrie dans la Bible est ce qui rend les hommes esclaves, esclaves de démons ou divinités oppressantes, esclaves de religiosités contraignantes, esclaves d'idéologies totalitaires, esclaves de nos pulsions ou de nos phantasmes de gloire et de grandeur humaine. Si la Bible dès le livre de l'Exode lutte tellement contre l'idolâtrie, c'est au Nom d'un Dieu qui veut libérer ses élus de tous ces esclavages de la nature humaine déchue. La première Parole du décalogue, cette grande charte de la liberté humaine, affirme en effet : « Je suis l'Eternel ton Dieu qui t'ai libéré du pays d'Égypte, pays de la servitude » et c'est au nom de cette libération que sont proclamés les commandements, comme des balises de liberté, dont le deuxième est justement l'interdiction de se faire des images, physiques ou mentales, et l'apôtre Paul défend la même idée quand il affirme aux Galates tentés de se remettre sous le joug d'un légalisme asservissant : « C'est pour la liberté que Christ nous a libérés. Demeurez donc fermes et ne vous remettez pas sous le joug de l'esclavage ! ». En fait la lutte des prophètes, de Jésus et des apôtres CONTRE l'idolâtrie est une lutte POUR la liberté toujours plus grande des enfants de Dieu dans l'amour de la vérité. Et là, il nous faut prendre conscience, avant de dénoncer l'idolâtrie chez les autres, que cette forme d'esclavage est aussi la nôtre du temps que nous demeurons dans ce corps de chair, et que l'idolâtrie est une réalité pour chacun de nous ! Avant donc de vouloir jouer aux prophètes, comme le font plusieurs Évangéliques névrosés, peut-être vaut-il la peine de "purifier notre temple intérieur" et d'identifier nos propres tentations idolâtres (démoniaques). Calvin affirmait, en bon connaisseur de l'âme humaine : "Chaque cœur humain est une vaste fabrique d'idoles", c'est-à-dire « de démons ». C'est peut-être donc la caractéristique de l'être humain que de sans cesse se fabriquer des idoles ou démons auxquelles sacrifier une part de sa liberté. La vie croyante est alors sans cesse une lutte contre ces idoles ou démons qui nous empêchent d'être pleinement libres. Toute notre vie chrétienne est dans ce dynamisme.


  Si nous regardons bien le récit du veau d'or, les Israélites ne veulent pas un autre dieu, ils ne cherchent pas à adopter les dieux païens. Non, c'est bien pour représenter symboliquement le Dieu qui les a fait sortir d'Égypte qu'ils fabriquent leur veau d'or ; c'est bien en l'honneur de l'Eternel, le Dieu de leurs pères, qu'ils font une fête et qu'ils sacrifient ! Ce serait trop simple de dire : Ils oublient Dieu et ils se tournent vers les idoles. Non, leur drame, c'est qu'ils croient bien faire, qu'ils croient agir par piété et fidélité, qu'ils pensent sincèrement honorer Dieu, alors qu'en fait ils transforment le Dieu Vivant en une idole d'or ! C'est bien donc une mise en garde pour chaque croyant : Ne regardez pas à gauche et à droite pour dénoncer l'idolâtrie d'autrui, regardez plutôt comment vous risquez de transformer votre relation au Dieu Vivant en une idolâtrie qui vous asservit ! Il est légitime d'exposer ces abominations commises par un grand nombre d'Évangéliques, mais nous devons premièrement être honnête avec nous-mêmes. Pour aller plus loin, essayons de comprendre le mécanisme de l'idolâtrie et là notre texte au sujet du veau d'or deviendra très riche d'enseignements. Le récit commence par cette remarque : « Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne... » et c'est pourquoi ils demandent à Aaron de fabriquer la statue. On peut dire que l'idolâtrie commence par un sentiment d'être abandonné, par une peur du vide, par le désir d'avoir une réalité tangible, visible de Dieu. Moïse est sur la montagne, et le peuple se sent désorienté, il est impatient, il ne supporte pas ce temps d'attente où Dieu semble ne pas se manifester, faire silence. Alors, ils veulent une réalité visible pour en quelque sorte "figer" Dieu, pour l'avoir à leur disposition, à leur portée. Un rabbin disait : "L'idolâtrie commence avec l'impatience. L'impatience est idolâtrie. Elle veut "savoir", saisir, avoir sous la main tout de suite la figure de son Dieu. Vouloir "tout tout de suite" aboutit à tout figer : Dieu tout de suite, Dieu pétrifié, Dieu mort, veau d'or ! L'impatience : refus de donner la possibilité au temps d'être temps. De laisser à l'autre l'espace dont il a besoin pour vivre, pour être. Volonté de supprimer ou impossibilité de supporter le vide, impossibilité de faire place à l'autre, au neuf". Le danger est donc de figer Dieu pour se rassurer à bon compte. Nous ne supportons plus le silence de Dieu, sa non-manifestation ! Et il y a des moments dans notre vie où nous aimerions vraiment voir plus clair, comprendre pourquoi tel événement tragique nous arrive. Nous aimerions que Dieu se manifeste dans Sa Puissance et que nous puissions enfin connaître le pourquoi de chaque chose. Nous aimerions déjà être arrivés au but, dans ce Royaume où nous verrons tout dans la Lumière de Dieu. Alors l'impatience, la peur du silence et du vide fait que nous nous construisons une image de Dieu qui nous permet d'avoir réponse à tout. Une parcelle de vérité devient ainsi la Vérité avec un grand V ; une expérience spirituelle forte devient le Modèle de toute expérience par quoi chacun doit passer. Ou alors, nous renonçons à chercher une réponse religieuse, et nous comblons le vide par toute sorte d'occupations où nous plaçons tout notre être, tout notre confiance, tout notre investissement affectif. L'idole ou le démon, pourrait-on dire, c'est ce qui comble notre manque, alors que Dieu lui vient toujours à nouveau creuser notre désir, pour nous faire toujours plus avancer et grandir ! En fait, créer une idole ou un démon, c'est enfermer Dieu ou l'Absolu dans quelque chose de relatif, c'est l'enchaîner et ne plus lui laisser alors la liberté d'être Dieu, capable de nous étonner, de nous émerveiller, de réaliser du neuf dans notre histoire. L'idole ou le démon, c'est toujours le déjà connu, que nous figeons, et ce qui fait alors que nous nous enfermons dans des formes de pensée rigides, des mœurs qui ne peuvent évoluer, des rituels répétitifs. Nous avons enfermé Dieu dans une image, une statue, un code, un rite, un dogme, une doctrine, ou que sais-je encore, et nous nous enfermons nous-mêmes dans la répétition.


  Mais allons encore plus loin, pourquoi nous complaisons-nous dans cet enfermement ? N'est-ce pas au fond par peur, par angoisse par rapport à un avenir que nous sentons comme très incertain ! Figer Dieu et se figer soi-même, c'est en fait vouloir figer le temps, penser qu'on peut en avoir la maîtrise et tenter ainsi de se sécuriser! C'est en quelque sorte vouloir abolir le temps, comme disait justement notre rabbin, effacer l'histoire. Nous l'avons dit, cela est très humain : « le cœur de l'homme est une fabrique d'idoles », « une machine à produire des démons », et il ne peut en être autrement vu que notre nature humaine est satan. Ce n'est pas toujours facile de vivre avec un Dieu qui se dérobe, un Dieu que souvent l'on ne comprend pas, un Dieu qui se manifeste de façon invisible et pas toujours perceptible. Nous aimerions tellement du palpable, du visible, du concret. L'essentiel est de ne pas être dupe de cela, et de ne pas nous fixer dans nos schémas ou nos images toujours provisoires. Pour cela, il faut préserver le caractère Invisible de Dieu, ce qu'on appelle sa Transcendance, le fait qu'Il nous dépasse infiniment et que nous ne pourrons jamais en faire le tour. Laisser Dieu, le Dieu vivant détruire lui-même les idoles ou démons que nous ne cessons de nous fabriquer, le laisser être Dieu imprévisible, surprenant, le laisser nous surprendre, et nous ouvrir à l'émerveillement ! Si Dieu ne veut pas que nous le figions dans une statue, c'est qu'il veut demeurer le Dieu Vivant : « JE SUIS qui JE SUIS » dit-il à Moïse ; « "JE SUIS" avec vous jusqu'à la fin du monde » dit Jésus. Ce Dieu qui nous accompagne dans chacune de nos histoires de vie, et qui nous ouvre à l'avenir, nous qui avons tendance à figer le temps. Alors la réponse à la peur créatrice d'idolâtrie est la confiance en cet accompagnement invisible de Dieu. Si Dieu ne veut pas que nous nous fassions une image de lui, c'est parce que la vraie Image de Dieu, c'est chacun de nous ses élus en Jésus-Christ, lorsque nous nous laissons modeler par son Esprit ! Le risque est de toujours nous arrêter, figer le temps, transformer le Dieu Vivant en idole morte, Dieu veut toujours nous redonner le dynamisme de la vie, de l'histoire, de la relation, et nous verrons alors qu'Il a toujours de quoi nous surprendre ! Il ne faut donc pas se créer de fausses représentations de Christ comme c'est la coutume dans le christianisme contrefait des Évangéliques : « Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est plongé dans le mal. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable ; et nous sommes en ce Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui JÉSUS qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des fausses représentations de Christ ! Amen. » (1 Jean 5:19-21).


10.Les démons comme délires psychotiques


  Nous avons déjà expliqué lorsqu'une personne a des travers, des façons d'agir qui défient et déforment la vérité, ceux-ci sont des « démons », que ceux-ci se rapportent au désordre de la nature humaine déchue qui se révolte contre la Souveraineté de Dieu, en d'autres mots ils sont des manifestations ou attitudes du cœur ténébreux de l'homme. Ces désordres, reconnus comme étant de nature psychotique, produisent des délires de tous genres, particulièrement au niveau de croyances religieuses. Sous la dénomination de folie religieuse on a décrit des faits disparates qu'unissait le lien factice des préoccupations sur les démons. On distinguait une forme expansive ou théomanie et une forme dépressive ou démonomanie suivant que le ciel ou l'enfer intervenaient dans le délire et lui donnaient une apparence glorieuse ou abjecte, euphorique ou mélancolique : les illuminés rentraient dans la première catégorie, les possédés du démon dans la seconde. Les cas de prétendue « folie religieuse » se répartissent aujourd'hui dans les psychoses les plus différentes ; nous décrivons uniquement ceux qui relèvent du délire d'interprétation. Les interprétateurs mystiques ne sont en général que des ambitieux auxquels leurs tendances et leur éducation impriment des traits particuliers. On trouve parmi eux certains thaumaturges, prophètes et messies. Les plus humbles et les moins tarés se contentent d'exalter leurs vertus et de propager leurs concepts d'égarements qu'ils prennent pour la vérité même ; les plus orgueilleux et les plus débiles se proclament comme ayant un ministère de délivrance sous l'ordre de Dieu. À l'origine de leur délire n'est souvent qu'une interprétation délirante. Des troubles sensoriels surviennent presque toujours chez ce genre de mystique qui, parfois, cherche lui-même à les provoquer par de longues prières et des jeûnes prolongés. L'hallucination peut donc résulter de la dépression physique ou de l'inanition. D'ailleurs, elle n'est jamais qu'un épisode bref auquel le malade accorde, en raison de ses croyances, une valeur surnaturelle. Les hallucinations de la vue, les plus fréquentes, reproduisent sous un jour éblouissant divers spécimens de l'imagerie religieuse. Souvent, le mystique sent la présence d'un être surnaturel, sans le voir ni l'entendre, d'après les modifications de sa cénesthésie : un frémissement, une chaleur interne lui donnent l'illusion d'un souffle divin. Une illusion de l'odorat (odeur de soufre) peut révéler l'approche du diable et certains comportements et doctrines seraient les agissements de démons mythiques ou anges déchus. Ces troubles sensoriels se combinent maintes fois en une scène de durée plus ou moins longue, sorte de « rêve éveillé » auquel est donné le nom d'hallucinations oniriques. Ces sujets, capables d'obéir à une interprétation ou a une hallucination impérative, peuvent devenir dangereux : manipulations, violences, auto-mutilations, meurtres. Tous en effet conforment leurs actes à leurs pensées, leur vie à leur mission divine. Quelques-uns, se croyant persécutés, deviennent rapidement agressifs. D'autres se contentent de se livrer à mille excentricités comme le parler en langues, la prophétie, l'exorcisme, etc.


  D'après Pierre-Yves Brandt et Claude-Alexandre Fournier, « Fonctions psychologiques du religieux », « ...les expériences néfastes vécues lors des décompensations psychotiques peuvent aussi éloigner du religieux, qui est alors vécu comme dangereux, rendant malade. Ainsi les symptômes psychotiques positifs, la recherche de guérison, la mobilisation de ressources religieuses ou même la réorientation de toute la vie vers le spirituel contribuent à expliquer pourquoi la religion est si importante chez les patients soutirant de psychose chronique. La mobilisation de ressources religieuses peut se faire soit en investissant le cadre de référence hérité de l'enfance, ou en adoptant un nouveau cadre de référence, de nouvelles croyances spirituelles qui peuvent s'accompagner de conversion ou de changement d'affiliation religieuse. Ceci expliquerait en partie les différences d'affiliation religieuse que l'on constate entre cette population et la population générale. La maladie n'affecte pas l'individu seulement aux niveaux personnel, interpersonnel et social, mais aussi au niveau de la religion. Cette dimension devrait donc être incluse dans la définition même de la schizophrénie. La définition de la maladie met en lumière des dysfonctionnements qui peuvent se situer au niveau individuel de la religion (contenu des croyances) comme au niveau collectif (pratiques religieuses en communauté). Le dysfonctionnement au niveau des croyances spirituelles et religieuses s'exprime chez les psychotiques positifs, sous la forme de délires mystiques et d'hallucinations avec un contenu religieux. Différencier les croyances pathologiques des attires croyances est une tache ardue car les croyances se situent sur un continuum. Par exemple, 28% des sujets attribuent un sens spirituel a leur maladie, due au diable, aux démons, aux esprits malins, aux forces spirituelles néfastes. Pfeifer (1999) a montré que la croyance en une origine maléfique des troubles psychiatriques n'est pas spécifique aux personnes souffrant de psychose, et qu'elle dépend fortement du milieu religieux... Selon Wilson (1998), les contenus des délires mystiques sont habituellement de type « persécution (être persécuté par le diable ou les démons), de type « grandeur » (se prendre pour Dieu, Jésus ou un ange) ou de type « mélancolie (avoir commis un péché impardonnable)... »

En psychopathologie, en neurologie et en psychiatrie, le délire est une perturbation globale, parfois aiguë et réversible, parfois chronique du fonctionnement de la pensée. Il représente un symptôme, et en ce sens peut prendre des significations très diverses selon le contexte dans lequel il apparaît, et selon son type. Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la permanence d'idées délirantes. Les idées délirantes sont des idées manifestement en désaccord avec les faits observés et les croyances habituellement partagées dans un contexte culturel donné. Ces idées emportent l'adhésion du patient au moment où le patient délire, mais elles peuvent faire l'objet d'une critique de la part du sujet lorsque les symptômes retombent. Nous obtenons ainsi un bref aperçu des différents types de conflits psychiques sous-jacents dans un discours de possession démoniaque qui contribue à la réflexion sur le rôle du trauma réel dans le début d'une pathologie psychique.




4. La possession démoniaque


  La possession démoniaque est en vogue de nos jours, elle attire de nombreuses personnes affamées d'un sensationnalisme débridé qui demande pas mieux que d'être reconnue comme l'expérience normative du christianisme face à des désordres d'ordre psychiques et même mythiques qui trahissent le déséquilibre d'une psychose collective. Prenant ici appui sur une ethnographie réalisée parmi des Églises évangéliques de la région genevoise, on montre comment le combat contre les démons, en vogue dans les milieux charismatiques, constitue une extension des pratiques habituelles d'évangélisation propres à un supposé évangélisme. Dans les deux cas, il s'agit de délivrer des individus ou des collectifs de l'emprise d'un diable et de démons imaginaires qui se rapportent aux mythes d'anciennes religions à mystères. L'efficacité rituelle du charismatisme tient au fait qu'il use de la louange comme d'une arme spirituelle afin de manipuler et influencer les gens, ce qui lui permet dans sa folie d'exorciser des territoires et des institutions, ou encore de délivrer leurs membres des péchés de leurs ancêtres. Dès lors, la démonologie ordinaire de l'évangélisme est susceptible de donner lieu à une théologie politique appelant à des formes particulières d'investissement des symboles et de l'imaginaire nationaux. L'exorcisme est ainsi devenu le nouveau mode populaire parmi des groupes de retardés qui s'imaginent avoir la puissance de chasser des mauvais esprits de personnes instables et superstitieuses. En fait, ne pas croire au Diable et aux démons comme des entités distinctes de l'homme, est considéré comme un blasphème et un sérieux affronts aux croyances groupales illusoires de ces sectes d'embobineurs qui s'imagine détenir le monopole de la vérité.


  Dans nombre des traditions associées aux démons mythiques, ces derniers auraient la capacité de prendre possession des humains pour les faire agir à leur guise, ou pour s'exprimer par leur bouche. La notion de possession se retrouve ainsi dans le judaïsme comme dans le christianisme et l'islam. La possession démoniaque, quelle que soit la religion considérée, présente plusieurs traits communs. Elle se traduit généralement par des crises comprenant notamment des convulsions incontrôlables secouant le corps des possédés alternant avec des phases « asymptomatiques » au cours desquelles les possédés retrouvent à la fois leur piété et leur personnalité normale. Ces crises sont identifiées positivement par la médecine moderne comme des crises d'épilepsie, des manifestations psychotiques, ou encore « des symptômes dissociatifs sévères » de multiples personnalités. Autre point commun aux cas de possession, les démons s'expriment par la bouche des possédés, de laquelle sort une voix qui ne semble pas être la leur mais qui provient de leur démence hallucinatoire, hurlent des insultes et des obscénités, blasphèment, etc. De surcroît, nombre de possédés se trouvent capables de comprendre et de parler diverses langues étrangères, dont ils n'avaient auparavant aucune connaissance. Cela est significatif au niveau du parler en langues chez les sectes dites Évangéliques à tendances extatiques. Ces derniers reçoivent un baptême des esprits qu'ils qualifient dans leurs délires psychotiques de Baptême du Saint-Esprit et se mettent à parler en des langues insensées, à interpréter ce charabia, à prophétiser des pressentiments axiomatiques ou a rire à grand éclats souvent en se roulant par terre. Enfin, les possédés font souvent montre d'une force physique extraordinaire, qui dépasse largement leurs capacités habituelles tout comme nous voyons des gens agir en cas de danger qui reçoivent une surdose d'adrénaline. Bien que plus proches des farfadets que des démons, les djinns ont eux aussi la capacité de prendre possession des humains. Selon le judaïsme, le christianisme et l'islam, le seul moyen de chasser un démon ayant pris possession d'un humain est l'exorcisme, pratiqué par un ministre de Dieu (rabbin, prêtre, pasteur, imam) au nom de celui-ci. Dans les milieux dit Évangéliques, l'exorcisme est souvent pratiqué par de simples croyants imprégnés des extravagances de la secte, ou par des charlatans qui exploitent la misère des gens afin de s'enrichir, et nombreux sont ces derniers.


  Les signes affectifs sont moins évidents, moins connus et moins classiques que les signes physiques et intellectuels. Ce sont eux qui sont à la base des névroses et des psychoses de la possession démoniaque. Esquirol dans son étude sur la démonomanie parue en 1814 à montré que la possession évolue par accès. Cette ancienne observation permet de dégager de l'ensemble des faits de deux obsessions fondamentales chez les possédés. C'est en premier lieu l'obsession de solitude morale liée à l'obsession d'infériorité fréquente chez les vieilles filles, chez les veuves, chez les gens qui vivent en marge de la vie et n'ont ni famille ni foyer, chez certains religieux et religieuses mal adaptés au cloître où ils sont entrés, non par vocation, mais par déception. Tous ces êtres isolés moralement fournissent un contingent relativement important à la possession diabolique. Les obsessions de solitude et d'infériorité prédisposent à la possession. Les obsessions de culpabilité déterminent celle-ci. Le sentiment obsédant d'être coupable d'une faute et de devoir le subir en châtiment peut exister en dehors de toute faute connue par l'intelligence. Il exprime une souffrance profonde de l'inconscient. Le possédé du pays des Gadaréniens dans l'Évangile de Luc 8:27-36, quoique l'Évangile de Matthieu 8:28-32 nous indique qu'ils étaient deux, en est l'exemple typique. Ces récits se comprennent mieux lorsque nous considérons que l'élevage de pourceaux était interdit en Israël, car cet animal était considéré comme une chose abominable selon la loi mosaïque (Nombres 14:1-8). Cet homme, ou plutôt ces deux hommes, étaient fortement tourmenté par l'obsession d'un sentiment de culpabilité pour avoir brisé la loi, ce qui les rendait très violent vers ceux qui les accusaient. Leur rage est décrite d'une manière figurative comme « une légion » de soldats romains. Jésus leur permit de se défouler parmi le troupeau de pourceaux maudit qui s'affola et tous périrent noyer dans la mer. Il n'est aucunement question ici d'un transfert d'esprits de ces hommes troublés dans des animaux, mais d'un défoulement purificateur qui rectifia et soulagea leurs pensées troublées afin qu'ils recouvrent leur bon sens. En d'autres mots ils se reconnurent coupables devant Jésus et rejetèrent leur péché, ce fut un genre de repentance à salut. Dans la maladie que l'on nomme la possession, le sentiment de culpabilité peut être intense au point d'envahir tout le psychisme. Il est à la base des scrupules banaux, des peurs des enfants, du trac et de mille états qui apparaissent comme des incidents de la vie psychologique ordinaire. Le dogme du péché originel exprime l'universalité du sentiment de culpabilité considéré du point de vue religieux. Il faut observer que le sentiment de culpabilité quand il est prolongé trop longtemps et entretenu avec une certaine complaisance peut devenir dangereux, comme nous avons vu plus haut avec les Gadaréniens. Le Seigneur Jésus-Christ dit au pécheur qu'il absout : « allez en paix » ou « allez et ne péchez plus » ; il ne s'attarde pas à de longues formules pour montrer dans le détail l'horreur du péché et, il relève le pécheur pour lui montrer le chemin de la vie ; nous devons retenir son enseignement. En effet le sentiment de culpabilité devenu obsédant prépare les rechutes des fautes. On peut considérer qu'à ce moment il devient un élément de la tentation en ramenant sans cesse l'esprit à la pensée de la faute, en l'épuisant et en diminuant sa résistance.


  L'orgueil, péché du Diable, n'a qu'une importance secondaire chez les supposés possédés, par exemple quand il justifie les obsessions de culpabilité, et cela se voit souvent parmi des personnes de renom qui se donnent un ministère de délivrance. Dans le domaine moral, les aspects du Diable interne de la nature humaine déchue sont plus particuliers aux psychopathes qui souffrent du délire de possession. Le tentateur subtil, l'esprit de la chair, qui multiplie les ruses et les habiletés de sa dialectique pour séduire un Faust, diffère du diable des possédés classiques imaginaires autant que le Lucifer mythique orgueilleux qui entreprend avec ses démons la lutte contre Dieu. Les diables des possédés sont plus familiers et plus vulgaires. Ils restent à la mesure de l'homme. Comme tels, ces diables apparaissent non pas comme des hôtes nouveaux mais comme des hôtes anciens qui se sont enhardis jusqu'à occuper toute la maison du corps humain. Ils ont gardé le mensonge et l'orgueil, l'habileté à s'insinuer, la malignité et l'agressivité du diable classique mythique mais ils sont plus étroitement mêlés à la personnalité de leur hôte. Il arrive souvent qu'au cours des impulsions par contraste ils s'attaquent à des objets ou à des personnes qui ont joué un rôle à un moment donné dans la formation des complexes personnels. Ces impulsions apparaissent alors comme tentatives de libération des conflits résultant de ces complexes.


  En psychiatrie, la possession n'est pas envisagée comme un phénomène religieux, quoique le patient en détient généralement un certain formatage, mais comme une forme de délire au cours duquel le malade se croit habité par un être surnaturel qui parle par sa bouche, mobilise sa langue malgré lui et dirige ses mouvements (Henri Aubin, Manuel alphabétique de psychiatrie). Cette forme de délire se retrouve dans différentes affections organiques (encéphalites, intoxication), ou non organiques : mélancolie, schizophrénie. Il semble se produire comme moyen d'expression occasionnel d'un désarroi organique ou culturel en Afrique et peut aussi révéler des phénomènes d'acculturation lors d'une émigration. On définit le trouble « personnalité multiple par la coexistence, chez un même individu de deux ou plusieurs états de personnalités distincts qu'ils aient une mémoire propre, des modalités comportementales spécifiques et leurs propres styles de relation sociale ou qu'ils partagent une partie de ces différents items. Les deux esprits se combattent dans un même champ qui est le corps, et l'âme est comme partagée ; selon une partie de soi, elle est le sujet des impressions diaboliques, et, selon l'autre, des mouvements qui lui sont propres et que Dieu lui donne ». Ce type de trouble commence à s'installer dès l'enfance mais n'est, le plus souvent, remarqué par les cliniciens que beaucoup plus tard ; il s'agit presque toujours de filles ou de femmes (60 à 90%), car elles sont plus susceptibles à ce genre de déséquilibre du psyché. Le passage d'une personnalité à une autre est généralement brusque (quelques minutes). La transition est sous la dépendance du contexte relationnel. Les transitions peuvent survenir également lorsqu'il y a conflit entre les différentes personnalités ou lorsque ces dernières ont mis au point un plan commun. Les personnalités peuvent être diamétralement opposées dans leurs caractéristiques et différer même quant aux tests psychologiques et physiologiques : elles peuvent nécessiter par exemple des verres correcteurs différents, répondre de manière différente au même traitement et avoir des QI différents. On décrit l'existence de complications éventuelles, telles que suicide, automutilation, agression, viol, toxicomanie, etc. La schizophrénie peut aboutir elle aussi au sentiment d'être possédé. Dans ce cas l'entourage discerne plus facilement qu'il s'agit d'un trouble de la personnalité et non d'un phénomène mystique.


  Une autre croyance relative aux démons est le pacte démoniaque : en échange de la damnation éternelle de son âme, offerte au diable, un humain reçoit des pouvoirs particuliers, souvent la puissance et l'argent. Selon la Bible cette pratique est complètement insensée puisque tous sont perdus, leur âme est déjà condamné à la damnation éternelle ; seulement les élus seront sauvé. Si les exemples de culte démoniaque sont légion dans l'histoire des religions, les relations de pactes démoniaques sont moins nombreuses. Dans la tradition chrétienne, la plus célèbre est celle, qui connaît son âge d'or aux 12e et 13e siècle, de Théophile, diacre, au VIe siècle, d'une église de Cilicie (actuelle Turquie) : démis de ses fonctions par un évêque jaloux de ses compétences, celui-ci pactise avec Satan lui-même, qui lui offre la richesse. Cependant, Théophile ne tarde pas à se repentir amèrement et à s'adresser à Marie, qui détruit le pacte qu'elle a arraché au diable et rétablit le diacre dans ses fonctions. Le catholicisme est plein de ce genre de superstitions insensées. La croyance en l'acharnement du diable à faire signer aux justes un pacte destiné à entrer en possession de leurs âmes au moment de leur mort a donné naissance au mythe de Faust — savant qui, lui, accepte la damnation (avant toutefois de se repentir) en échange de l'accès à la connaissance —, apparu au 16e siècle, ainsi qu'à l'expression « vendre son âme au diable ».


1.Dérèglements de l'exorcisme


  En général, l'exorcisme est un rituel religieux destiné à expulser une entité psychique maléfique qui se serait emparée d'un être animé (humain ou animal). Cette pratique est probablement universelle, elle est largement attestée sur le continent eurasien : chamanisme, taoïsme, hindouisme, bouddhisme, ainsi que les monothéismes (islam, judaïsme, christianisme). À l'origine du comportement de l'Église institutionnalisée, il y a l'exemple et le commandement du Christ : « Guérissez les malades et chassez les démons. » L'exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l'emprise démoniaque et cela par l'autorité spirituelle que Jésus aurait confié à son Église ou à certains individuels. L'entité la plus connue censée provoquer la possession est la force que les chrétiens nomme Satan ou le Diable que nous avons identifié positivement comme étant la nature humaine déchue en chacun de nous.


  Le terme « exorcisme » vient du nom grec « exorkistes ». Il est généralement attribué à une personne qui supposément chasse les démons ou  esprits du mal. La forme verbale « exorkizo » signifie « mettre quelqu'un sous serment », « adjurer » « obliger une personne à faire une promesse, à demeurer fidèle à sa parole, son engagement, sa foi » : « Alors le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit : Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit : Tu l'as dit ; et même je vous le déclare : Dès maintenant vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. » (Matthieu 26:63-64). Malheureusement, avec le temps, ce terme fut employé dans un contexte qui ne lui appartient pas, et il en est venu à exprimer l'idée d'obliger quelqu'un à faire quelque chose en invoquant une puissance surnaturelle « exorciser », ce qui convient très bien à un grand nombre de détraqués et fanatiques religieux prétendument chrétiens, de sorciers et de sorcières évangéliques modernes qui recherchent une gloire personnelle en chassant des démons imaginaires de personnes qui souffrent de psychose. Toutes les évidences indiquent qu'il n'y a aucune différences entre les pratiques des sorciers et sorcières et celles de ceux qui pratiquent l'exorcisme. Ces extracteurs de chimères mythiques sont généralement des névrosés dangereux qui subissent eux-mêmes les délires de leur psyché déséquilibré par des traumatismes obsessionnels, ou des charlatans extorqueurs qui manipulent les gens pour s'enrichir sur le dos des crédules et des pauvres qui sont susceptibles à de telles aberrations à cause du formatage religieux qu'ils ont reçu dans leur vie. Il est à remarquer que le synonyme primaire du mot « adjurer » est « apostasier » et cela est très significatif dans le fait que les sectes dites Évangéliques sont tous infectées de l'apostasie de l'Arminianisme ou « doctrine du libre-choix » qui valorise les efforts des individuels dans le salut. Dans le Nouveau Testament, le verbe n'est jamais utilisé pour se référer à l'exorcisme, et le nom s'applique seulement une fois à des exorcistes juifs : « Alors quelques-uns des exorcistes juifs, qui couraient de lieu en lieu, essayèrent d'invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits troublés, en disant : Nous vous conjurons (implorer, demander) par Jésus, que Paul prêche. Ceux qui faisaient cela, étaient sept fils de Scévas, Juif, l'un des principaux sacrificateurs. Mais l'esprit impétueux leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? Et l'homme qui était possédé (stimulé) de cet esprit impétueux, se jeta sur eux, et s'en étant rendu maître, les maltraita tellement, qu'ils s'enfuirent de la maison nus et blessés. » (Actes 19:13-16). Le contexte immédiat nous indique que l'homme en question était troublé en voyant les miracles de l'apôtre Paul (versets 11-12) et qu'il fut rempli de colère lorsque des prétentieux imbéciles insistaient que se questionner sur cela était signe de la présence d'un esprit qu'ils s'imaginaient être un démon. Il leur administra ainsi une bonne raclée qu'ils n'oublièrent point si aisément pour l'avoir offensé et insulté publiquement, ce qui devrait arrivé plus souvent avec les exorciseurs évangéliques afin de les mettre à leur place. Le Nouveau Testament utilise le verbe « chasser » (ekballo) les démons plutôt que « exorciser ». Pourquoi ? Sans doute parce que l'exorcisme s'associait avec la magie, l'accomplissement de certains rituels hautement symboliques, et l'utilisation de formules religieuses léthargiques spécifiques pour transférer des suggestions envoûtantes afin de manipuler les victimes. Ce n'est pas ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament. Ce qui signifie que l'exorcisme n'est pas un don ou une pratique biblique enseignée par Jésus à ses disciples, comme le prétendent plusieurs qui se donnent à toutes sortes d'égarements, il est plutôt une déformation de la vérité et un viol de la Parole de Dieu.

On peut parfois assimiler la possession et l'exorcisme qui s'y oppose à un facteur univoque collectif, tel l'hystérie, la culpabilité, la contestation, l'injonction paradoxale ; il est clair que la possession se présente comme un état dissociatif tel qu'il est décrit dans les psychoses schizophréniques ; mais il se manifeste aussi dans une vague de psychose comme une contagion collective, toutefois il n'est jamais dissociée du contexte culturel et religieux dans lequel elle apparaît. Ainsi l'histoire des "possédées de Loudun" ne peut être rapportée à une schizophrénie présentée par toutes les religieuses d'un même couvent ; il en est de même des cas de possession présentée au sein même du territoire africain à comparer aux bouffées délirantes présentées par des africains transplantés en Europe par exemple et subissant les effets pathogènes de l'acculturation. Il y a toutefois un déferlement commun sur un ensemble de gens qui sont envoûtés d'une décharge psychique générale qui les envahit tous, comme nous voyons dans certains groupes dit chrétiens comme le Vignoble, ou manipulé par des professionnels en mesmérisme suggestif comme des prédicateurs de la trempe de Benny Hinn qui charme des foules entières. Mis à part sa signification théologique (ou culturelle) particulière, ainsi que les éventuels phénomènes parapsychologiques qui pourraient lui être associés, la crise de possession ne se distingue pas d'une crise d'hystérie au sens de Charcot ou des phénomènes de spasmophilie, de transe, voire des états de rebirth (nouvelle naissance) provoqués dans certaines thérapeutiques. La possession est une forme de trouble psychopathologique ou de mécanisme psychophysiologique dont les conséquences pourraient même être très dangereuses si les personnes dites possédées sont soumise à des exorcismes de la part d'évangéliques névrosés. Déjà plusieurs personnes sont mortes à cause de telles aberrations pratiquées même sur des jeunes enfants innocents.


  Parmi ces déséquilibrés évangéliques, nous retrouvons une névrosée du nom de Michelle d'Astier, surnommée aussi « la sorcière de la Vigerie » et « la reine des démons » du fait qu'elle résume parfaitement les extravagances de ces milieux de démences obsessionnelles. Un frère en Christ, rempli d'une grande sagesse, déclara factuellement concernant cette réprouvée : « Avec Michelle d'Astier et ses acolytes, nous assistons à des sacrifices humains d'enfants à la moderne. » Le viol de consciences innocentes est d'actualité régulière parmi ces gens détraqués de la réalité qui exorcisent des nourrissons sans le consentement même de leurs parents. Le témoignage honteux d'une psychopathe cinglée, Laurence Vannypen, nous indique comment dangereux sont ces gens, surtout avec des enfants :


    « En 2002, j'acceptais d'accueillir un bébé de 8 mois, Etienne, dans le cadre de ma profession. L'enfant paraissait peu éveillé, mais je ne m'en inquiétais pas : tous les enfants ne sont pas vifs et précoces. Etienne avait souvent le regard hagard, réagissait lentement aux interpellations et un air idiot était régulièrement son expression de visage... Il présenta rapidement un très net retard psychomoteur qui s'accentuait avec l'âge. Le plus troublant chez Etienne, était son incapacité à se servir de ses mains, qui étaient constamment maintenues vers le haut, les doigts rigides, collés les uns aux autres sans jamais former la pince entre le pouce et l'index, le pouce restant irrémédiablement collé à l'index. À l'inverse des enfants de son âge, Etienne n'avait jamais cherché à attraper son biberon ou à appréhender quoi que ce soit pour le porter à la bouche à cause du handicap que présentaient ses mains.   Le plus difficile à gérer était le moment du changement de couche. Etienne était constamment en érection, ce qui engendrait automatiquement un sentiment d'impureté que je ne pouvais pas encore définir... Petit à petit, les manifestations démoniaques s'accentuèrent (cris de bête sauvage, paniques intempestives, masturbation ou tentative de masturbation alors qu'il ne tenait pas son biberon !). J'avais beau essayer me rappeler tous les « faux » enseignements inculqués dans mon assemblée concernant la démonologie, je ne pouvais plus nier que cet enfant était fortement squatté. Tout au début, je n'avais pas saisi que j'avais, par délégation professionnelle, toute autorité pour prier pour la délivrance d'Etienne. Aussi, je me contentais, après que sa mère me l'ait confié et qu'elle soit partie au travail, de lier les démons en leur ordonnant de ne pas se manifester tant qu'Etienne était chez moi. Le résultat était efficace : l'enfant était calme et il y avait peu ou plus de manifestations démoniaques. Alors que la sœur et moi étions tranquillement installées au salon pour boire notre café, Etienne se jeta complètement paniqué dans le rideau en poussant un cri semblable au brame du cerf . Je plaçais mes yeux dans les yeux d'Etienne, mon nez sur son nez, et entre les dents, je dis aux démons à voix basse, inaudible pour la sœur, à peu près ceci : « Tenez-vous tranquilles au Nom de Jésus ! »


  Et quoi ? Bientôt ils diront qu'un nourrisson était possédé car il manifestait clairement qu'il voulait une relation sexuelle avec l'évangélique exorciste qui l'avait en charge ? Comment peut-on apporter un tel crédit à quelqu'un qui visiblement est déséquilibré et prête des intentions, des comportements qu'elle imagine, à un nourrisson !!!! Cela est extrêmement grave !!! D'autant plus qu'il est évident que des évangéliques côtoyaient cette personne, et, étant au courant de telles pratiques odieuses n'ont rien dit ! La nourrice exorciste de la Vigerie, Laurence Vannypen, témoigne également d'un événement particulier au cours duquel une petite fille de 18 mois, qui lui avait été confiée, jouait avec un poisson mécanique dans un jeu de mimétisme, tandis que la psychopathe y vit là un signe de possession démoniaque :


    « Julie avait environ dix-huit mois quand elle prit dans ma caisse à jouets un poisson articulé dont la queue frétille quand on tire sur une ficelle. Le jouet en lui-même n'a rien de démoniaque. Toutefois, le frétillement de la queue provoqua une réaction de l'esprit de sirène que Julie avait reçu « en héritage ». Elle fut projeté au sol et son corps ondula d'une telle façon, qu'elle traversa la pièce en un temps record, comme un dauphin l'aurait fait dans l'eau. Je lui « sautais dessus » , imposant les mains sur son corps, en priant en langues de combat, ce qui arrêta immédiatement le déplacement sur le sol et les ondulations. L'esprit méchant sortit d'elle, et Julie secoua la tête comme pour « revenir à elle ». Elle me regarda, soulagée, apaisée, me fit un large sourire et reprit ses activités ludiques comme si de rien n'était. »


  Ceci est le genre de saloperies écœurantes que nous retrouvons sur le Blog de Michelle d'Astier de la Vigerie. Il n'y a aucun doute que ces gens sont une menace réelle pour les enfants et pour la société en générale. Ils doivent être rapporté aux autorités afin d'être incarcéré pour le bien être du publique. Ce genre d'ordure ne peut être toléré par personne, chrétien ou non. Mieux qu'il leur soit fait comme le Seigneur Jésus dit : « En vérité je vous dis, que si vous n'êtes changés, et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux. C'est pourquoi quiconque deviendra humble, comme est ce petit enfant, celui-là est le plus grand au Royaume des cieux. Et quiconque reçoit un tel petit enfant en mon Nom, il me reçoit. Mais quiconque scandalise un de ces petits qui croient en moi, il lui vaudrait mieux qu'on lui pendît une meule d'âne au cou, et qu'on le jetât au fond de la mer. » (Matthieu 18:3-6).


2.La possession comme phénomène de personnalité multiple


  La possession démoniaque est en réalité un état de dédoublement de la personnalité dans la nature humaine, le satan réel de chaque individuel, et il y a souvent associé un délire de possession corporelle, par des entités mythiques comme des démons, ou des animaux (dans les syndromes mélancoliques, dépressions psychotiques et dans les délires hypochondriaques). Le thème correspond au sentiment d'indignité dans la personne qui s'obstine à vouloir se valoriser, aux idées sacrilèges et fausses doctrines qui surviennent dans l'esprit des personnalités très soucieuses de moralité et de spiritualité, d'ordre et de scrupules. Il peut s'y associer des hallucinations visuelles et auditives, des conduites agitées, angoissées et un désarroi très intense, ou bien une anxiété très forte entraînant des troubles ou déséquilibre du comportement, des faits d'agressivité, parfois violente, conduisant même au désir de meurtre ou de suicide. Il faut de toute façon toujours prendre en compte la souffrance parfois très intense de ces personnes.


  Selon Jean-Pierre Lentin, « Le Mystères des Personnalités Multiples », celle-ci est décrite comme étant « ...plusieurs "moi" qui partagent un même corps, chacun prenant le contrôle à tour de rôle, de façon plus ou moins volontaire ou chaotique, selon les cas. Un Multiple peut être composé de deux personnalités (c'est évidemment le minimum requis) ou de plusieurs dizaines — la moyenne se situant à onze. Chaque personnalité ou "alter" possède ses propres souvenirs et ne les partage pas : pour la personnalité d'origine, les moments où un alter se manifeste correspondent généralement à des périodes d'amnésie. L'origine du syndrome, dans au moins 80% des cas traités par la psychiatrie, réside dans des traumatismes de l'enfance — des agressions physiques, sexuelles ou émotionnelles, le plus souvent répétées, qui provoquent chez l'enfant un éclatement de la personnalité comme structure de défense, pour pouvoir supporter l'insupportable. Dans la foulée, on estime que 25% des enfants victimes d'agressions développeront des personnalités multiples. Cela dit, il reste une minorité de Multiples sans traumatismes infantiles, et le pourcentage est sans doute plus important qu'on ne croit, car un certain nombre de Multiples bien intégrés se contentent de dissimuler leur état et ne consultent jamais un psychiatre. Il y aurait donc, peut-être, une composante génétique dans la Multiplicité. »


  Dans notre société occidentale, industrialisée, on constate l'accroissement de l'émergence des phénomènes étranges et irrationnels. Diverses études sociologiques constatent l'accentuation des phénomènes de possession de divers types. Sur le plan thérapeutique, on ne peut éviter l'usage des concepts de dissociation et de personnalité multiple. Le dédoublement de la personnalité est une dissociation de l'identité. Le démon qui tourmente quelqu'un représente en réalité une partie de la personnalité qui s'est clivée et autonomisée en une autre personnalité. La possession démoniaque est identifié hors de tout doute comme étant une dissociation de l'identité, et non comme la pénétration d'entités externes imaginaires que nous retrouvons généralement dans le formatage religieux de chaque personne. En outre, pour que quelqu'un entre en transe et en état de possession, il lui faut mobiliser une capacité dissociative lui permettant de laisser une autre personnalité émerger en lui le temps de la danse infernale de possession. Au niveau de la croyance religieuse, particulièrement dans les désordres et frénésies de groupes extatiques qui se disent chrétiens, les choses se compliquent quoiqu'elles finissent tous dans un même cadre du désordre de personnalité multiple. Dans ce genre de groupes, la voyante ou sorcière évangélique, celle qui se donne le ministère de délivrance des entités mythiques nommés des démons, car ce sont généralement des femmes névrosées dans ce milieu quoiqu'il s'y trouve aussi plusieurs hommes, est celle qui fait monter les différentes personnalités dans les victimes ensorcelées qui sont sous le charme de leurs illusions doctrinales. La possibilité de cela se produit du fait qu'elle-même est possédée et que l'esprit en l'un reconnait l'esprit en l'autre. L'exorciste lui-même a besoin d'être exorcisée de ses propres démons. Elle est supposée hériter de son savoir-faire, quoique plusieurs disent dans leurs illusions l'avoir reçu en don directement de Dieu, mais en réalité sa vocation ou appel à ce ministère chimérique lui vient souvent de sa « maladie initiatique » qui provient de ses délires psychotiques. Elle comporte des fugues dissociatives d'arrogances, de mépris, de condescendance, qui la dirige dans toutes ses voies, ainsi que des troubles liés à des cauchemars, etc. Pour traiter les cas de personnalités multiples, la thérapie occidentale tente de synthétiser la personnalité, mais dans d'autres endroits, ils apprennent plutôt à gérer la dissociation sans l'éliminer.


  Certains psychiatres se sont regroupés en association sous la dénomination de : Multiple Personnality Disease (MPD). Les personnes atteintes présentent des symptômes de personnalités dissociées. Ils sont même très inquiets pour la santé de ces personnes, car cette affection est très grave. Ils les reconnaissent à leurs changements radicaux de comportements, à des amnésies pouvant durer presque un an, à des maladies différentes selon la personnalité affichée pour un même corps, et à une allergie variable au même produit. Autant les personnes borderline elles-mêmes que leurs proches ont très souvent une fausse conception d'un trouble de la personnalité, accentuant inutilement la peur et le découragement. Ainsi, le trouble de la personnalité, particulièrement borderline, est souvent associé à la folie (genre schizophrénie), à la personnalité multiple (qui est plutôt un trouble dissociatif sévère), à la psychopathie, à la délinquance, voire à la « possession diabolique » imaginaire dans le cadre du formatage religieux, ou encore tout simplement à de la mauvaise volonté et de la méchanceté. Il est donc important d'expliquer, le plus simplement possible, que la personnalité d'un individu regroupe l'ensemble de ses façons de penser, de réagir émotivement et de se comporter dans ses relations interpersonnelles et vis-à-vis du défi de la vie. En partie innés, avec des degrés de vulnérabilité variables (prédispositions génétiques et biologiques), ces traits de personnalité vont se développer et se structurer selon les expériences psychosociales vécues dès la naissance. Ainsi, plus un individu est fragile et vulnérable et vit des expériences psychosociales traumatisantes et néfastes, plus ses traits de personnalité risquent de devenir excessifs et rigides, développant ce qu'on appelle un trouble de la personnalité pouvant nuire à ses relations interpersonnelles et à sa capacité d'adaptation aux situations de la vie. On peut donc situer l'individu sur un continuum entre le fonctionnement optimal et le trouble de la personnalité. L'objectif poursuivi sera toujours de permettre à l'individu d'utiliser de la façon la plus optimale possible les éléments positifs de sa personnalité, quelle qu'elle soit. Ainsi, avoir une personnalité borderline n'est pas une pathologie en soi. Au contraire, au degré optimal de fonctionnement, la personnalité borderline peut manifester les caractéristiques suivantes : sensibilité, intuition, perspicacité, introspection, honnêteté, authenticité, passion, créativité, sens artistique, conscience sociale, sens de la justice, humour, énergie, compassion, spontanéité, curiosité, ouverture d'esprit, joie de vivre. Il est donc important de reconnaître ce potentiel et de le transmettre autant à la personne elle-même qu'à son entourage.



    « Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons ; À Lui soit la gloire de l'appel à renaître en Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles ! Amen. » (Éphésiens 3:20-21)




À Christ seul soit la Gloire