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La Bible Authentique

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La Bible Authentique: Quelle Version?

Par Jean Leduc

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Chapitre 6

Les Réformateurs rejettent la Bible de la Papauté





  La Papauté, vaincue, dans son espoir de contrôler la version de la Bible dans la monde Grec par la Bible de Constantin, adopta deux moyens pour garder l'Europe sous sa domination. Premièrement elle s'opposa à la diffusion de la littérature grecque dans l'Europe de l'Ouest. Tous les trésors classiques furent retenus à Constantinople, capitale de l'empire Byzantin. Pour environ mille ans, l'Europe de l'Ouest fut complètement étrangère à la culture et la langue Grecque; comme la Or. Hort dit:


 


 "L'Ouest devint exclusivement Latin et complètement séparé de l'Est... L'utilisation et la connaissance de la langue Grecque disparurent complètement de l'Europe de l'Ouest".


 


 Dans cette période tragique de l'histoire, toutes les archives des Grecs sur l'histoire, l'archéologie, la littérature et la science, ne furent point traduites et demeurèrent non disponible aux nations de l'Ouest. Cette opposition de la Papauté produisit les ténèbres du Moyen Age de l'an 476 à l'an 1453, période où l'ignorance et la superstition furent rampantes. Ces ténèbres prédominèrent jusqu'à vers la moitié du siècle précédent l'an 1453, lorsque des réfugiés fuirent des Turcs vers l'Ouest. Après la chute de Constantinople en l'an 1453, des milliers de précieux manuscrits grecs devinrent disponibles aux nations Européennes qui se les approprièrent. L'Europe se réveillait de la mort de son ignorance et surgissait dans une nouvelle vie, une renaissance intellectuelle et scientifique. Colomb découvrit l'Amérique, Érasme publia le Nouveau Testament Grec, Luther s'opposa à la corruption et à la domination de l'Église Romaine, des réveils se produisirent dans l'éducation et la Réforme suivit rapidement.


 


 Le deuxième moyen adopté par la Papauté pour maintenir en son pouvoir l'Ouest Latin, fut de tendre la main à Jérôme vers la fin du 411 siècle, pour implorer ce moine savant à composer une Bible en Latin dans la style de la Bible Grecque de Constantin. Jérôme, ermite de Palestine, dont la connaissance fut seulement surmontée par sa vanité, répondit à l'appel avec enthousiasme. On lui donna tous les fonds nécessaires pour accomplir ce travail d'usurpation, ainsi que l'assistance de plusieurs scribes et copistes.


 


1.L'Origènisme de Jérôme:



 Au temps de Jérôme, les barbares du nord qui fondèrent les royaumes de l'Europe moderne, envahissaient l'empire Romain. Les monuments érigés à la grandeur de l'empire Romain furent pour eux sans valeur et ils les réduisirent tous en poussière. Mais quoique l'aspect politique de l'empire Romain ne signifiait rien pour eux, ils furent stupéfié devant la pompe somptueuse et les rituels mystiques de l'Église Catholique-Mythraique Romaine. D'un physique robuste, leur niveau intellectuel fut celui d'un enfant. Depuis leur jeunesse ils furent traîné à se soumettre complètement, sur le champ même, à leurs dieux païens.  Ils prirent cette attitude envers la Papauté puisqu'elle fut transmis des empereurs Romains le titre païen de Pontifex Maximus ou Souverain Pontife des religions à mystères. Ainsi ils substituèrent leurs anciens dieux pour les saints, c'est à dire les martyrs, les statues et les images de cette religion solaire christianisée sous le nom de Église Catholique Romaine. Mais la Papauté réalisa le danger que la lumière de la Vérité puisse les réveiller et les détourner de son autorité.



Pour que la Papauté maintienne ses nouveaux enfants dans la soumission à ses doctrines pernicieuses comme la suprématie papale, la transsubstantiation, le purgatoire, le culte de Marie et des saints, le célibat de la prêtrise, les vigiles et l'adoration des reliques; elle devait offrir comme preuve de ses révélations une Bible en Latin du même type que la Bible Grecque de Constantin. Ainsi le Pape se tourna vers Jérôme pour produire une nouvelle version en Latin qui supporterait les hérésies du Catholicisme.


 


Jérôme fut dévoué entièrement à la Critique Textuelle d'Origène, "un admirateur des principes de la critique d'Origène" comme dit Swete dans son (Introduction à l'Ancien Testament Grec). Pour se diriger dans son travail, Jérôme se rendit à la célèbre librairie de Eusèbe et Pamphile à Césarée, où les manuscrits volumineux d'Origène furent préservés. Il y trouva une Bible Grecque du type Vaticanus et Sinaiticus. Ces deux versions contenaient les livres apocryphes que le Protestantisme rejeta. Ceci se voit en examinant ces manuscrits corrompus. Ces manuscrits d'Origène influencèrent plus Jérôme dans sa traduction du Nouveau Testament que celle de l'Ancien, puisqu'il utilisa finalement la Texte Hébreu pour ce dernier. Mais la Bible Hébreu ne contenait pas les livres apocryphes et Jérôme admit que ces sept livres - Tobit, Sagesse, Judith, Baruch, Ecclésiastique au Siracide, 1 et 2 Maccabées-, ne faisaient point partie des écrits de la Bible. Toutefois la Papauté les endossa et nous les retrouvons dans la Vulgate Latine, dans la Rheims-Douay et dans la Bible de Sacy.


 


L'existence de ces livres dans la Bible d'Origène est l'évidence qui nous indique que "la tradition" et "l'Écriture" furent sur un pied d'égalité dans l'esprit de ce théologien rusé. Ses autres doctrines, comme le purgatoire et la transsubstantiation, devinrent essentielles à l'impérialisme de la Papauté, de même que la tradition fut regardée comme ayant la même autorité que l'Écriture. Le Dr. Adam Clarke confirme la fait qu'Origène fut le premier à enseigner la fausse doctrine du purgatoire.


 


2.La Vulgate de Jérôme :


 


La Bible Latine de Jérôme, la Vulgate, exerça une influence autoritaire pour environ 1,000 ans. Le culte de l'Église Romaine se déroula en ce temps dans le Latin, une langue considérée sacré par le Catholicisme pour très longtemps.  Depuis très tôt Jérôme développa un sentiment d'hostilité envers le Texte Reçu connu comme la Vulgate Grecque. Le mot Vulgate signifie "commun" ou "courant" et fut approprié (volé) de la Bible Authentique à qui il appartenait, c'est à dire au Texte Reçu ou Texte Commun ou Courant. Par ceci on substitua la Texte Commun pour le Texte Ecclésiastique de Jérôme. Toutefois le peuple commun prit des centaines d'années à être conditionné pour nommer la Bible Latine de Jérôme, la Vulgate. Le fait indéniable que la Bible Grecque du temps de Jérôme, de laquelle est traduite la Bible Ostervald Française et la King-James Anglaise, fut nommée la Vulgate Grecque est la preuve en soi-même que son autorité fut suprême dans l'Église du Dieu vivant. L'empereur Dioclétien (302-312) avait furieusement recherché toutes les copies de cette Bible Authentique pour les détruire. L'empereur Constantin, chef suprême d'un Christianisme bâtardisé devenu la religion officielle de l'État autorisa, finança, et fit publié un texte grec rival. Mais le Texte Reçu fut tellement puissant, que même dans les jours de Jérôme, il portait le nom de "Vulgate".



L'hostilité que Jérôme avait pour la Texte Reçu Grec le rendit indispensable à la Papauté qui, dans le monde Latin, s'opposa avec véhémence à la Vulgate Grecque du peuple commun. Depuis longtemps avant cette période, le Texte Reçu Grec avait été traduit en Latin par les chrétiens du nord de l'Italie qui refusèrent de plier le genoux à l'autorité papale. A cause de ceci, la Papauté demanda de l'aide à Jérôme qui jouissait d'une grande réputation comme savant en ce temps. Nous savons en plus que Jérôme fut instruit dans les Écritures par Grégoire de Naziance, un théologien Cappadociens qui avait accepté sans réserve la doctrine de la Trinité du Concile de Nicée sous Constantin en l'an 325, et qui Fut un des responsables de restaurer la librairie d'Eusèbe à Césarée. Jérôme connaissait très bien cette librairie et se décrit lui-même comme un grand admirateur d'Eusèbe. Lorsqu'il étudiait sous Grégoire, il avait traduit du Grec en Latin les Chroniques d'Eusèbe; et rappelons-nous que Eusèbe fut celui qui publia la Bible de Constantin à partir des manuscrits corrompus d'Origène.


 


Jérôme aurait voulu nous transmettre toute la corruption du texte d'Eusèbe dans sa Bible Latine, mais il n'osa pas risquer cette imprudence plus loin que nécessaire. De grands savants de l'Ouest l'avait déjà exposé et s'opposèrent à son complot de polluer l'Écriture avec des manuscrits grecs corrompus. Dans l'Évangile de Luc 2:33, le Texte Reçu dit: "Et Joseph et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui"; mais Jérôme avait altéré le texte pour qu'il dise: "Son père et sa mère... lecture que nous retrouvons dans toutes les Bibles corrompues comme celles de Segond et de T.O.B. et toutes les versions modernes. La grand érudit Helvidius, probablement un Vaudois, est celui qui accusa Jérôme d'utiliser des manuscrits grecs corrompus. Ceci est la cause que nous trouvons certaines lectures de l'ancienne Itala dans la Vulgate de Jérôme qui dut cesser son activité subversive lorsqu'il fut découvert. Ces lectures authentiques furent utilisées par Érasme sous la providence de Dieu pour restaurer le Texte Reçu Grec des Réformateurs.


 


Quoique endossée et supportée par le pouvoir de la Papauté, la Vulgate Latine de Jérôme ne fut pas acceptée immédiatement partout; neuf cent années durent s'écouler avant que ceci se réalise. Des Bibles Latines plus pures que celle de Jérôme avaient déjà frayé leurs chemin dans le cœur des gens de l'Ouest. Mais progressivement à travers les années, l'Église Catholique persistait à rejeter uniformément la Texte Reçu Grec et Latin pour exalter la Vulgate de Jérôme, attrapant dans son filet de déception une multitude d'apostasiés. Ainsi pour 1,000 ans, durant le Moyen Age, tout l'Europe de l'Ouest, sauf les Vaudois, les Albigeois et d'autres groupes déclarés hérétiques par Rome, ne connaissait aucune autre Bible que la Vulgate de Jérôme. Ceci est même confirmé par un moine du nom de Simon qui exerça une puissante influence sur la Critique Textuelle de notre temps:



"Les Latins estimèrent tellement ce père (Jérôme), que pour 1,000 ans ils utilisèrent aucune autre version que la sienne".


 


Ainsi, mille années plus tard, lorsque les manuscrits Grecs furent rendus disponible de nouveau par la Renaissance littéraire, les lectures corrompues de la Vulgate furent démasquées. Même avant la naissance officielle du Protestantisme le 31 Octobre, 1517; des savants Catholiques réputés y découvrirent des milliers d'erreurs. Le Dr. Fulke, un Jésuite, avait dit quelques temps après la Réforme vers 1583:


 


"Les grands amis (de cette version) et de votre doctrine, Lindanus, évêque de Ruremond, et Isodore Clarius, moine de Cassin, ainsi que l'évêque Fulginatensis qui écrivit tout un livre au sujet des erreurs, des vices, des corruptions, des additions, des détractions, des mutations, des pollutions et des barbarismes contenus dans la traduction corrigée et réformée qui se nomme la Vulgate Latine; nous donne toutes sortes d'exemples qui paraissent dans plusieurs de ses chapitres. Même Isodore Clarius nous donne des raisons pour critiquer sévèrement cette traduction Latine, car il confesse lui-même qu'elle est pleine d'erreurs, au point qu'on ne peut les compter".


 


3.La Vulgate Latine de Wycliffe:


 


Deux cent ans avant la naissance de Luther, Jean Wycliffe, ce grand héros de Dieu nommé "l'étoile du matin de la Réforme", fut grandement béni dans sa modeste entreprise d'opposition à Rome. Ainsi nous dit J.M. Nicole :

"Wycliffe, professeur à Oxford, se borna pendant longtemps à s'élever contre l'immoralité des moines et l'avarice des papes. Le schisme d'Occident, à la fin du 1411 siècle, lui inspira des doutes sur l'autorité papale; il fut alors exclu de l'université d'Oxford, mais il resta curé du petit village de Lutterworth... Pour lui, la Bible seule fait autorité en matière de foi; il rejette la papauté et la tradition. Aussi a-t-il entrepris de traduire la Bible en anglais. Cet ouvrage ne Fut achevé qu'après sa mort".


 


Selon l'historien Will Durant (The Réformation), Wycliffe possédait tous les éléments de la Réforme. Il préconisait un retour de l'Église à la Bible, la double Prédestination contre le libre choix, le salut par la grâce de l'élection contre le salut par les oeuvres, et la séparation d'avec la Papauté qu'il considérait être l'Antichrist. Ces choses sont confirmé d'avantage par A.R. Kayayan:


 


"L'Église, dit-il (Wycliffe), devait se convertir et retourner à la pureté de la foi et à la simplicité de vie (la vie communale), celles qui la caractérisait à l'époque apostolique. Wycliffe appelait le pape l'antichrist et ne reconnaissait que la Bible comme seule autorité pour la foi, refusant celle de la tradition ecclésiastique. A l'époque, la Bible n'était connue que dans la version de la Vulgate, que le peuple chrétien ne pouvait lire au comprendre. Wycliffe entreprit de la traduire dans la langue de son peuple, c'est à dire en anglais".


 


Wycliffe traduisit le Nouveau Testament lui-même, laissant la traduction de l'Ancien Testament à Nicholas Hereford et à John Purvey. Cette traduction de la Vulgate, tout comme son modèle de base, contenait plusieurs erreurs. Le peu de lumière qui sortait de cette traduction de la Vulgate défectueuse retarda l'avènement de la Réforme. Il fallait attendre une traduction des Textes Originaux Grecs pour briser le lien avec Rome. Une telle entreprise fut rendue possible seulement par Érasme de Rotterdam qui restaura le Texte Grec des apôtres aux Réformateurs. Toutefois, Wycliffe avait dirigé plusieurs vers la Parole de Dieu si longtemps oubliée. Ses disciples, les Lollards, répandirent cette traduction défectueuse de la Bible, ainsi que les enseignements évangéliques de Wycliffe; ce qui ne fut pas apprécié du Pape ni du clergé Romain.


 


La doctrine de Wycliffe dépassa les frontières de l'Angleterre pour se répandre jusqu'en Europe centrale, en Bohême, où Jean Huss l'embrassa avec un grand enthousiasme. De nombreux Vaudois s'étaient réfugiés en Bohême et la prédication de Huss y trouva un terrain favorable. En 1414 il fut arrêté et emprisonné par le Pape sous l'accusation d'hérésie. Le 6 Juillet 1415, il fut attaché et placé sur un bûcher où les flammes enveloppèrent son corps et le consumèrent. Après la disparition de ce martyr courageux, une croisade fut organisée contre ses disciples qui s'enfuirent dans les montagnes et se joignirent aux Vaudois, formant le mouvement de "l'Unité des Frères".


 


4.Lefèvre d'Étaples détrône la Vulgate:


 


Né en 1435, Lefèvre d'Étaples, à la fais philosophe, mathématicien et versé dans les langues anciennes, commença par être professeur au collège du cardinal Lemoine à Paris. ses succès comme professeur, l'immense étendue de ses connaissances acquises dans de lointains voyages, attiraient sur lui et sur ses nombreux ouvrages l'attention de l'Europe savante et du roi Louis XII. Sa réputation balança, si même elle n'éclipsa un moment, celle d'Érasme. Avant même que Luther commence l'œuvre de la Réforme, il avait écrit:


 


"C'est Dieu seul qui, par sa grâce et par la foi, justifie pour la vie éternelle".



Les docteurs de la Sorbonne sentaient que leur règne finirait avec l'élimination de l'alliage humain apporté au texte de l'Écriture. Aussi leur colère fut grande lorsque, en 1512, Lefèvre d'Étaples détrônant la Vulgate, fit paraître une traduction latine des épîtres de Paul, avec un commentaire. Cette entreprise salua l'aurore de la Réforme. Le premier ouvrage biblique de Lefèvre avait été, en 1509, une édition d'un texte quintuple du psautier, accompagné d'un commentaire.


 


Voici ces cinq textes: Ramanum, première correction du psautier de la Vestus Itala par Jérâme. Sallicum, version Gauloise de l'Itala que plusieurs prétendent être traduite de la Vulgate de Jérôme. Hebraicum, version revue par Jérâme sur l'Hébreu. Vestus, psautier de la Vestus Itala. Concillatum, psautier de la Bible Gallicane corrigé par Lefèvre.


 


Les recherches minutieuses de James Townley (1842), nous indiquent que Lefèvre avait en sa possession plusieurs anciens manuscrits, dont un de l'ancienne Vestus Itala des Vaudois d'une valeur inestimable. Ce manuscrit était écrit en lettres majuscules d'or et d'argent sur du parchemin violet. Il fut la possession de Childebert I, roi des Francs vers l'an 542; et utilisé par Germanus, évêque de Paris, mort en l'an 576. Il faisait partie du butin de la ville de Tolède, ancienne capitale des Wisigoths en Espagne en l'an 554.


 


Townley est précis pour nous indiquer que Lefèvre spécifie dans ses commentaires que sa traduction Latine ne fut pas celle de Jérôme, mais celle de l'Itala corrigée sur le Grec. Cette restauration de l'ancienne version Latine de l'Itala renversa l'autorité de la Vulgate Latine de Jérôme que Lefèvre avait purgée de ces gloses innombrables qui, comme des plantes parasites, avaient envahi le champ des Écritures. Au 16" siècle, Thomas James, savant anglais, avait relevé dans la Vulgate quatre mille erreurs. De 1509 à 1541 il parut trente-six éditions des Écritures traduites par Lefèvre. Le rôle de sa traduction française dans la Réforme fut considérable. Elle fut classée dans l'appendice des livres défendus par le Concile de Trente sous la domination des Jésuites. Aussi tous les exemplaires de cette Bible furent détruits avec haine. Ceux qui subsistent sont très rares.


 


Dans l'hiver de 1525 à 1526, plusieurs disciples de Lefèvre: Guillaume Farel, Gérard, Roussel, Michel d'Arande Simon Robert et Vadasta, presque tous des Vaudois, avaient entrepris une traduction de la Bible sur les Originaux. Mais l'entreprise fut interrompue et les travaux durent être repris vers la fin de 1533 par un Vaudois du nom de Louis Olivier, disciple de Lefèvre d'Etaples et cousin de Jean Calvin. La Bible d'Olivetan de 1535, fut la première traduction des Écritures en Français sur les Originaux Hébreu et Grec. Nous retrouvons cet héritage glorieux dans ses révisions de la Bible Martin et la Bible Ostervald. Ainsi, Lefèvre d'Étaples détrôna la Vulgate Latine de Jérôme, et Olivetan lui administra le coup de mort parmi le Protestantisme de langue française.


 


Un des disciples et amis de Lefèvre d'Étaples, fut Briçonnet, évêque de Meaux. Il résolut de faire prévaloir ses idées dans son diocèse. Il réprima les abus de Rome et répandit la Nouveau Testament de Lefèvre. Mais devant l'opposition qu'il rencontra à la Sorbonne, et inquiet de voir ses adeptes pencher vers le luthéranisme, il revint en arrière et finit par interdire la lecture des Écritures en langue populaire. Ainsi chaque jardin a son serpent et chaque groupe son Judas.


 


5.Nécessité des Réformateurs de rejeter la Vulgate de Jérôme:


 


La Réforme ne fit aucun progrès significatif jusqu'à ce que le Texte Reçu Grec soit restauré au monde. Les Réformateurs n'étaient pas satisfait de la Vulgate Latine.



Les agents de la Papauté ne saisirent point l'intensité de la défection de la Vérité qu'ils créèrent, lorsqu'ils rejetèrent la direction des purs enseignements des Écritures. Les livres apocryphes de la Vulgate, nommés aussi "livres deutérocanoniques", ouvrirent la porte aux doctrines mystérieuses et obscures qui semèrent la confusion dans la pensée des anciens. Les lectures corrompues dans les livres authentiques, réduisirent la confiance des peuples dans l'inspiration des Écritures, et augmentèrent la puissance des prêtres et de toute la hiérarchie de la Jézabel Romaine. Le résultat est qu'ils furent tous projetés dans un labyrinthe ténébreux dans lequel il n'y a aucune possibilité d'échapper. Selon Brooke le célèbre Puritain, Cartwright, décrit ainsi la Vulgate:


 


"En ce qui concerne la Version de Rheims adoptée par les Jésuites, Mr. Cartwright observa que tout la savon et la nitre qui existent, ne sont pas suffisant pour purifier la Vulgate des souillures du sang dans laquelle elle fut conçue, et qu'elle accumula par les mains de moines ignorants qui n'avaient aucun accès aux manuscrits Grecs".


 


Il faut considérer en plus, que la Vulgate fut l'arme principale utilisée cour combattre et détruire la Bible des Vaudois.  Je cite de la Préface du Nouveau Testament de la Vulgate traduit en Anglais par les Jésuites en l'an 1582:


 


"Déjà 300 ans sont écoulés depuis que Jacques, archevêque de Genova, traduisit la Bible en Italien. Environ 200 ans passés, dans les jours du roi Français, Charles V, elle fut traduite fidèlement en Français et ceci, pour enlever le plus rapidement possible d'entre les mains d'un peuple déçu, la fausse traduction hérétiques de la secte nommée les Vaudois".


 


Telles furent les ténèbres et les nombreuses erreurs auxquelles les Réformateurs durent faire face au début de leur oeuvre. - "Une des erreurs la plus courante, la plus nuisible et la plus redoutable qui persiste jusqu'à nos jours, est l'acharnement de plusieurs historiens, théologiens, professeurs et pasteurs de méprendre la Vestus Itala pour la Vulgate Latine de Jérôme. Précisons une autre fois que la Vestus Itala, ou Version en vieux Latin, fut la Bible commune de l'Eglise Italique depuis l'an 157, lorsqu'elle fut traduite des Textes Originaux Grecs de la ville d'Antioche. Cette version fut traduite en Français et en langue Romanche par Pierre Valdo vers la fin du 12" siècle, et par Lefèvre d'Étaples au début du 16" siècle. Tandis que la Vulgate Latine de Jérôme est une Version Ecclésiastique qui porte par subterfuge le nom de Vulgate. Cette Version Latine ne fut pas traduite sur les Originaux Grecs, mais sur la 5" colonne de l'Hexapla d'Origène, la Septante Grecque, dans le but de polluer l'Itala et de tromper les peuples".

Les Réformateurs accueillirent la nouvelle connaissance du Grec que la Renaissance littéraire amena avec elle, mais l'Église Catholique y renonça et la condamna. Les agents de Rome déclarèrent que l'étude du Grec fut du diable et détruisirent tous ceux qui en favorisaient le développement. La gravité du cas nous est révélé par Érasme:


 


"L'obéissance est enseigné d'une manière subtile qui cache son application à Dieu seul. Les rois doivent obéir au Pape, les prêtres à leurs évêques, et les moines à leurs abbés. Des serments sont exigés afin que le manque de soumission soit condamné comme un parjure. Ils sont commandé non d'être chaste ou sabre, mais de ne point apprendre le Grec ni de chercher de s'instruire. Ils peuvent être plein de haine et de malice, n'avoir jamais connu l'Écriture, mais ils n'ont brisé aucun serment. Et s'ils désobéissent à ce commandement, le bûcher où la prison les attendent".


 


Il fut toutefois impossible de retenir la lumière de la nouvelle connaissance des Écritures. A travers les siècles, les Vaudois, ainsi que d'autres évangéliques, avaient semé le grain de la nouvelle moisson. Les ténèbres se dissipèrent graduellement dans l'Europe. La Bible Authentique qui avait été maintenue par la foi des Vaudois dans sa pureté et son intégrité, fut adoptée par d'autres qui ébranlèrent puissamment l'Europe au complet.


 


Malgré les efforts subversifs de la Papauté, la lumière de la pure Parole de Dieu se répandit et anticipait la Réforme. Le démon, Innocent III, fut le premier à s'attaquer aux rayons du jour qui se levèrent sur la crête des Alpes. Frappé d'horreur, ce vampire lança toutes les forces de l'enfer contre une foi purement biblique qui avait assujetti plusieurs de ses provinces, et qui menaçait de dissoudre la puissance de Rame dans son apogée. Ainsi pour empêcher la moitié de l'Europe de tomber dans cette hérésie, ce monstre infernal commanda que l'autre moitié périsse par l'épée et le bûcher.


 


Il faut considérer aussi qu'en ce temps, vers l'an 400, que l'empire Romain commença a se diviser en différents royaumes qui formèrent nos nations modernes. La langue Latine se transforma graduellement en Latin Espagnole, Français, Africain, et en plusieurs autres dialectes. Or la Bible fut traduite, au complet ou en parties, dans toutes ces différentes formes de Latin. Certaines de ces traductions, comme celle des Vaudois, avaient le Texte Reçu comme source directe et jouissaient d'une grande influence. Après 1,000 ans, leurs voix se firent entendre dans la choral céleste du premier Nouveau Testament Grec d'Érasme de Rotterdam. Alors suivit un siècle qui vu paraître les plus grands savants linguistiques et littéraires que le monde a jamais connu. D'entre ceux-ci, nous trouvons Robert Estienne et Théodore de Bèze, dont chacun d'eux contribua sa part pour établir et fortifier le Texte Reçu. Le monde fut émerveillé par ces deux érudits qui sortirent de leur refuge silencieux les précieux anciens manuscrits grecs de la Parole de Dieu.


 


6.Érasme restaure le Texte Reçu:


 


Érasme fut un géant intellectuel de la Renaissance, à un tel point qu'il fut dit: Érasme pondit l'oeuf et Luther la fit éclore. Doué par la nature d'un intellect qui pouvait faire dix heures d'ouvrage en une, il fut considéré comme le génie intellectuel de l'Europe au début du 16" siècle. Sans cesse il visitait les librairies, recherchant tout ce qui était avantageux à sa soif de connaître. Il collectait et comparait une multitude de manuscrits, en plus d'écrire et de publier tellement de livres, que l'Europe fut ébranlé lorsqu'il exposa l'ignorance des moines, les superstitions de la prêtrise, la bigoterie et la maladie infantile de la religion Catholique. Il fit la classification des manuscrits grecs et s'occupait à lire les oeuvres des prétendus Pères de l'Église Chrétienne, qu'il faut considérer plutôt comme les précurseurs de l'apostasie Catholique.



C'est la coutume aujourd'hui, de ceux qui sont hostiles aux purs enseignements du Texte Reçu, de se moquer d'Érasme, tout comme les pharisiens se moquèrent et diffamèrent l'apôtre Paul. Toutes les perversions imaginables furent utilisées pour déprécier son oeuvre monumentale qui nous restaura la pure Parole de Dieu. Toutefois, l'Europe fut à ses pieds lors de son vivant. A plusieurs reprises le roi d'Angleterre lui offrit n'importe quelle position dans son royaume, et cela au salaire qu'il désirait. L'empereur d'Allemagne fit de même. Le Pape même offrit de le faire Cardinal; mais il refusa toutes positions, car il ne voulu point compromettre sa conscience. En fait, s'il l'aurait désiré, il aurait pu probablement se faire lui-même Pape. La France et l'Espagne voulurent qu'il habite dans leurs domaines, et l'Hollande voulait le déclarer comme son citoyen le plus distingué.


 


Livres après livre sortirent de ses mains et la demande pour ses publications ne cessa point. Mais son chef-d'oeuvre fut le Nouveau Testament en Grec. Finalement, après mille ans, le Nouveau Testament fut publié dans sa langue originale en 1516. Le pur Évangile pénétra le monde avec ses superstitions et ses traditions, et la lumière de la Vérité en chassa les ténèbres. Immédiatement, tous reconnurent la grande valeur de cette oeuvre qui tient encore la place principale dans la domaine de la Bible, malgré les nombreuses tentatives de le discréditer et de le remplacer un texte fautif issu de la Critique Textuelle apostasiée. On en fit de nombreuses traductions en Allemand, en Français, en Anglais, etc. Le plan d'attaque des réprouvés, fut toujours de déprécier les manuscrits grecs qu'Érasme utilisa. Mais ses ennemis, ou plutôt les ennemis du Texte Reçu, rencontrèrent des difficultés insurmontables; comme nous voyons dans une lettre qu'Érasme écrivit à un nommé Pierre Baberius le 13 Août de l'an 1521:    "J'ai fait de mon mieux avec le Nouveau Testament, mais la réalisation de cette oeuvre a provoqué des querelles sans fin. Edward Lee prétendu y découvrir 300 erreurs. Ils nommèrent une commission qui professa en avoir trouvé un nombre illimité. Tout la monde parlait des gaffes d'Érasme; mais lorsque je leur demandait quelques exemples, ils ne purent en donner aucune".


 


Érasme scruta des centaines de manuscrits mais en utilisa seulement quelques uns dans sa rédaction du Nouveau Testament Grec.   La raison pour ceci est que la grande majorité des manuscrits grecs représentent tous un même texte, avec quelques différences superficielles. L'accord majoritaire de tous ces manuscrits grecs, se

nomme le Texte Byzantin ou Texte Majoritaire qui est représenté dans le Texte Reçu. Les quelques manuscrits qu'Érasme utilisa furent sélectionné attentivement après qu'il balança toutes les évidences dans la masse des manuscrits. En comparant et comptant les témoins d'un même texte, il arriva à une sélection honnête, précise et compréhensive; tout comme une investigation moderne arriverait au même résultat, si elle est faite par des gens intègres et chrétiens.


 


En plus, ce qui est le plus remarquable, est que les manuscrits qu'il choisit portaient un texte d'une histoire éminente dans les Églises Grecques, Syriennes, et Vaudoises; ce qui constituait une argument irrésistible en faveur de la providence de Dieu. Dieu n'est pas l'auteur d'une centaine de différentes Bibles, mais d'une seule; les autres ne sont que des approximations. En d'autres mots, la Nouveau Testament Grec d'Érasme, nommé le Texte Reçu, est le même que celui qui fut victorieux contre la rage et la haine de ses ennemis païens et papal.


 


Nous somme dit que le témoignage qui provient des rangs de l'ennemi constitue les plus grandes évidences. La déclaration suivante provient de deux membres de l'organisation la plus hostile au Texte Reçu, le Comité de Révision (1870-1881). Cette citation montre leur accord que les manuscrits d'Érasme représentaient la grande majorité des manuscrits:



"Les manuscrits qu'Érasme utilisa, diffèrent seulement en des détails insignifiants de la masse des manuscrits cursifs. Le caractère général de leur texte est identique. Par ces observations, la généalogie du Texte Reçu remonte au-delà des manuscrits individuels utilisés par Érasme, et représentent la grande masse des manuscrits qui datent du 9" siècle".


 


Après avoir cité le Dr. Hort, le Comité tire cette conclusion de sa déclaration: "Cette affirmation remarquable complète la généalogie du Texte Reçu qui remonte à l'antiquité. Les premiers ancêtres du Texte Reçu furent, comme le Dr. Hort nous a Fait remarquer consciencieusement, contemporain avec les plus anciens de nos manuscrits (4" siècle), si non encore plus vieux".


 


7.Le génie de Tyndale utilisé pour traduire Érasme en Anglais:



Dieu prépara d'avance des gens pour diriger le cours de la pensée du monde Anglais. Un de ces géants fut William Tyndale.


 


Le Texte Reçu, ayant résumé son ascendance dans l'Europe de l'Ouest comme il l'avait maintenu dans l'Est, laissa son héritage indispensable au peuple Anglais. Son futur fut garantie par la providence de Dieu qui n'a point manqué de réveiller un des plus grands héros de la Réforme Anglaise, William Tyndale.


 


L'Esprit de Dieu présidait sur l'appel et l'instruction de Tyndale. A l'université de Cambridge, il étudia le Grec sous la tutelle d'Érasme, et avait une aptitude naturelle pour les langues. Herman Buschius un ami d'Érasme, lui disait sur Tyndale:


 


"Il est tellement habile dans ces sept langues: le Hébreu, le Grec, le Latin, l'Italien, l'Espagnole l'Anglais et le Français; qu'il parle comme si chacune d'elle était sa langue natale".



Ses attaques contre les superstitions de la Papauté provoquèrent plusieurs réactions. Dans une discussion avec un Catholique qui lui disait- "Il vaut mieux être sans la loi de Dieu (la Bible), que d'être sans la loi du Pape"; Tyndale répliqua par ce vœu célèbre: "Si Dieu préserve ma vie pour plusieurs années, je vais faire qu'un enfant derrière la charrue connaisse plus les Écritures que toi".   A partir de ce moment, jusqu'à ce qu'il sait brûlé sur le bûcher, sa vie fut une de sacrifices et de persécutions.


 


Celui qui était pour unir des continents entier par sa traduction

de la Parole de Dieu, dû faire son chef-d'œuvre dans un pays étranger, parmi une autre langue que la sienne. Comme Luther traduisit le Nouveau Testament d'Érasme en Allemand, ainsi Tyndale s'occupa à la même entreprise pour traduire le Texte Reçu

Grec en Anglais. Il ne trouva aucun encouragement pour une traduction anglaise des Écritures en Angleterre. Avec le soutient financier d'un marchand Anglais, Humphrey Monmouth, il se rendit en Allemagne, où sous une atmosphère plus libre à cause de la Réforme de Luther, il se mit à l'œuvre.


 


Dans la ville de Cologne, centre administratif, intellectuel, financier, commercial et industriel située sur le Rhin, il rencontra Pierre Quentel dans le but de faire imprimer son Nouveau Testament. Mais à cause delà persécution dans cette ville, il dû achever son travail dans la ville de Worms oÙ 3,000 copies de sa traductions furent publié en 1525; et il les fit pénétrer en Angleterre par contrebande. Son Nouveau Testament, le premier à être traduit en Anglais à partir du Texte Original Grec, alluma le feu de la Réforme Protestante en Angleterre. Pendant ce temps, Tyndale demeura sur le Continent et s'occupa à une traduction de l'Ancien Testament, mais il fut arrêté avant d'achever son travail et condamné comme un hérétique. Le 6 Octobre 1536, il fut exécuté publiquement. Ses bourreaux l'étranglèrent et son corps brûlé sur le bÛcher. Ses dernières paroles furent une prière: "Seigneur, ouvre les yeux du roi d'Angleterre".

  

1.L'Origénisme de Jérôme


2.La Vulgate de Jérôme


3.La Vulgate Latine de Wycliffe


4.Lefèvre d'Étaples détrône la Vulgate

 

5.Nécessité des Réformateurs de rejeter la Vulgate de Jérôme


6.Érasme restaure le Texte Reçu


7.le génie de Tyndale utilisé pour traduire Érasme en Anglais


8.Le génie d'Olivetan utilisé pour traduire Érasme en Français.

table

Miles Coverdale prit la relève et termina son travail sur l'Ancien Testament. La Bible entière fut publiée en 1535 et une autre en 1537 "avec la permission du roi d'Angleterre". La Seigneur avait répondu à la prière de Tyndale.


 


Les traductions de la Bible en anglais, entreprisent par Tyndale et Coverdale, connurent une large circulation, et préparèrent la chemin pour la plus célèbre des Bibles, la King-James.


 


8.Le génie d'Olivetan utilisé pour traduire Érasme un Français:


 


Aucun nom ne devrait être plus populaire parmi les protestants Français que celui de l'homme modeste, consciencieux et savant, qui, traduisant le premier les Écritures en Français sur les Textes Originaux Hébreu et Grec, nous donna le précieux héritage de la pure Parole de Dieu. Si quelqu'un mérite la titre de "Père de la Réforme Française", c'est Olivetan. Et, chose étrange ou dissimulée par l'ennemi, son nom même est resté inconnu jusqu'à nos jours. On ne sait non plus pourquoi il échangea son nom de Louis Olivier à celui de Pierre Robert Olivetan.


 


C'est Olivetan qui, le premier, initia son cousin Jean Calvin à l'Évangile. Il lui fit "goûter quelque chose de la pure religion", dit Théodore de Bèze. Il lui conseilla de lire l'Écriture. "Calvin, ayant suivi ce conseil, commença à se distraire des superstitions papales". "Quand Olivetan, a dit M. Doumergue, n'aurait fait qu'initier Calvin à la Réforme, il mériterait un souvenir et une reconnaissance impérissable".


 


On sait peu sur Olivetan, mais nous savons que ce professeur était un savant de premier ordre. En 1528, la persécution l'oblige à s'expatrier. Il quitte Noyon, sa ville natale, et se réfugie à Strasbourg. Là, avec Martin Bucer qui avait été amené à la foi par Luther et Capiton pour maîtres, il étudie le grec et l'hébreu. En 1531, on le trouve à Neuchâtel, maître d'école, comme le fut Farel à Aigle.


 


Guillaume Farel, qui savait combien Olivetan était savant en Hébreu et en Grec, le pressa de se charger de la traduction de la Bible décidée à Chanforans, au Synode général des Églises Vaudoises. Les barbes Vaudois avaient montré à Farel et à Saunier les exemplaires manuscrits de l'Ancien et du Nouveau Testament en langue vulgaire, qu'ils conservaient précieusement. Les deux Réformateurs indiquèrent à l'assemblée que ces exemplaires, en petit nombre, ne pouvait servir qu'à peu de gens, et qu'une traduction ou une révision sur l'original, s'imposait pour l'honneur de Dieu, pour le bien des chrétiens de langue française et comme la meilleure arme contre l'erreur. La proposition de Farel et de Saunier fut votée avec enthousiasme. L'homme qui devait exécuter cette décision fut Pierre Robert Olivetan.


 


Disciple de Lefèvre d'Étaples, ami d'Érasme de Rotterdam, Olivetan, sous le conseil de Farel, se mit à l'oeuvre pour produire, non une révision, mais une nouvelle traduction sur le Texte Reçu Grec d'Érasme. Il date sa Préface des Alpes le "12 Février 1535". Le volume fut imprimé à Serrières près de Neuchâtel, par Wingle un imprimeur du premier ordre. En 1534, Wingle avait imprimé à Neuchâtel un Nouveau Testament, reproduction de celui de Lefèvre. Un seul exemplaire connu de ce Nouveau Testament se trouve à la Bibliothèque publique de Neuchâtel.


 


Olivetan publia sa Bible sur le Hébreu et le Grec, tout en consultant la Vestus Itala des Vaudois, ainsi que sa traduction en langue Romanche. Son travail fut facilité par le fait qu'il avait accès à tous les manuscrits de Lefèvre d'Etaples. Cette Bible Vaudoise d'Olivetan fut la résultat de la rencontre des Réformés d'avant la Réforme avec les enfants de la Renaissance littéraire et biblique. Ce fut pour Rome comme le rapprochement de deux nuages chargés d'électricité. Il en sortit des foudres divines qui, en fondant sur la cité pontificale, purifièrent l'atmosphère morale du 1611 siècle.


 


En 1538, Olivetan partit pour l'Italie. Il ne devait pas en revenir. La nouvelle de sa mort, survenue en août de la même année, peut-être à Rome, parvint à Genève en Janvier 1539. Il circula des bruits d'empoisonnement. La nouvelle de sa mort frappa Calvin et ses amis comme un coup de foudre. Dans la Préface d'une révision de la Bible d'Olivetan, Calvin appelle ce dernier un "fidèle serviteur de l'Église chrétienne, de bonne et heureuse mémoire".

Chapitre 6

Les Réformateur rejettent

 la Bible de la Papauté