Accueil
Le péché originel
La loi
La Grâce
La Grâce
Documents
Inspiration et Préservation
La Bible Authentique
Emancipation de la Religion
Annulation des Formes de Distinctions
La saisissante réalité du péché
Le mal le Diable et les Démons
La Pré-existence
Eglise Marginale
Comment vivre une vie de vaiqueur
Voyage au pays Vaudois
Histoire des Vaudois 1669
Le Christianisme Paganisé



Contact
Information
Confession de foi
Liens

O-logos.com

Préface à l’ Ancien Testament (1523)

 MARTIN LUTHER



  

  

  

  


Préface à l’ Ancien Testament (1523)

 MARTIN LUTHER

 

  De l'Ancien Testament, certains font peu de cas, au motif que, donné au seul peuple juif, il serait désormais fini et ne rapporterait que des histoires du passé. Ils pensent que le Nou­veau Testament leur suffit et prétendent ne rechercher dans l'Ancien que du sens spirituel, comme l'ont aussi soutenu Origène, Jérôme et bien d'autres gens importants. Mais le Christ dit, Jean 5 [39] : « Scrutez l'Écriture, car celle-ci donne témoignage de moi. » Et Paul ordonne à Timothée [ l. Tim. 4,13] de persévérer dans la lecture de l'Écriture, loué, Rom. 1 [2], l'Évangile promis par Dieu dans l'Écriture, et écrit. 1. Cor. 15 [3-5], que c'est selon les termes de l'Écriture que le Christ est issu de la lignée de David, qu'il est mort et ressuscité d'entre les morts. Plus d'une fois saint Pierre lui aussi nous engage plus avant dans l'Écriture. Par là, ils nous enseignent à chaque fois à ne pas mépriser le texte de l'Ancien Testament, mais à mettre au contraire tous nos efforts à le lire, puisque eux-mêmes fondent et prouvent si puissamment le Nouveau Testament par l'Ancien et se récla­ment de celui-ci. De même, saint Luc, Actes 17 [II], écrit que les gens de Thessalonique scrutaient chaque jour l'Écriture pour voir s'il en allait comme Paul l'enseignait. Il faut donc estimer précieux l'Ancien Testament, dans la mesure même où il ne faut pas mépriser le fondement et la démonstration du Nouveau. Et qu'est-ce que le Nouveau Testament, sinon une annonce et un prêche publics des paroles mises dans l'Ancien Testament et accomplies par le Christ ?

 

 Afin cependant que ceux qui ne le connaissent pas plus que cela reçoivent des instructions et un enseignement pour le lire avec profit, j'ai rédigé cette préface avec les capacités que Dieu m'a données, et je prie et avertis loyalement tout pieux chrétien de ne pas s'offusquer de la simplicité qu'il rencontrera souvent dans ce discours et dans cette histoire, mais bien plutôt de ne pas douter d'avoir là, tout modestes qu'ils apparaissent, les pures paroles, œuvres, jugements et histoires de la haute majesté de Dieu, de son pouvoir et de sa sagesse. Car c'est là le texte qui transforme en fous tous les sages et savants et qui n'est ouvert qu'aux petits et aux simples, comme le dit le Christ, Matth. 11 [25]. Oublie par conséquent ton arrogance et tes sentiments, et tiens ce texte pour le plus haut et le plus noble des sanctuaires, pour la plus féconde des mines, celle qui ne peut jamais être assez creusée. Ce faisant, tu trouveras la sagesse divine, que Dieu présente ici d'une manière si simple et modeste qu'il en étouffe tout orgueil. Ici tu trouveras les langes et la crèche dans lesquels couche le Christ et vers lesquels l'Ange guide les ber­gers ; ce sont là des langes modestes et sans valeur, mais pré­cieux en est le trésor, le Christ qui couche dedans.


 Sache à présent que ce livre est un livre de lois qui enseigne ce qu'on doit faire et ne pas faire, et qui montre à côté de cela des exemples et des histoires de la manière dont ces lots ont été observées ou transgressées, tout comme le Nouveau Testament est un Évangile ou livre de grâce, qui enseigne d'où l’on doit tirer de quoi accomplir la Loi. Mais tout comme dans le Nou­veau Testament il y aura, à côté de l'enseignement de la grâce, bien d'autres enseignements qui sont des lois ou des comman­dements pour gouverner la chair (car en cette vie l'Esprit n'atteint pas la perfection, pas plus que ne peut gouverner la seule grâce), de même y a-t-il dans l'Ancien Testament, à côté des lois, un certain nombre de promesses et de paroles de grâce par lesquelles les saints Patriarches et Prophètes, tout en vivant sous la Loi, ont été maintenus dans la foi du Christ comme nous le sommes. Toutefois, de même qu'en réalité l'enseigne­ment principal du Nouveau testament est d'annoncer la grâce et la paix par le pardon des péchés, de même l'enseignement principal de l'Ancien Testament est-il en réalité d'enseigner la Loi, de montrer le péché et d'exiger le bien. C'est à cela que tu dois t'attendre dans l'Ancien Testament.

 

 Et pour en venir d'abord aux livres de Moïse : celui-ci enseigne dans son premier livre comment furent créées toutes les créatures et (c'est le principal motif qui l'a porté à écrire) d'où sont venus le péché et la mort, à savoir de la chute d'Adam due à la malice du Diable. Mais très vite, avant que ne vienne la Loi de Moïse, il enseigne d'où devrait revenir l'aide pour chasser le péché et la mort (Gen 3.15), à savoir non pas de la Loi ni des œuvres de chacun, puisqu'il n'y avait pas encore de Loi, mais de la descendance de la Femme, du Christ promis à Adam et Abraham. Dès le début et d'un bout à l'autre de l'Écriture, la foi est donc glorifiée au-dessus de toutes les œuvres, lois et mérites. Ainsi donc, le premier livre de Moïse ne contient presque que des exemples de foi et d'incroyance, ainsi que de leurs fruits, et c'est presque un livre évangélique.

Ensuite au second livre, à un moment où le monde désor­mais peuplé se trouvait noyé dans un aveuglement tel qu'on ne savait quasiment plus ce qu'était le péché ni d'où la mort était venue, Dieu fait apparaître Moïse avec la Loi et élit un peuple particulier afín d'illuminer de nouveau le monde par celui-ci et de révéler le péché par la Loi. Et c'est ainsi qu'il dote ce peuple de toutes sortes de lois et qu'il le sépare de tous les autres peuples.Il lui fait construire un tabernacle et institue un culte divin, nomme des princes et des ministres, en un mot il pourvoit son peuple à la fois en lois et en hommes, et ce de la plus parfaite manière, tel qu'il doit être gouverné à la fois corporellement devant le monde et spiri­tuellement devant Dieu.


 Au troisième livre, c'est le clergé qui se trouve en particu­lier investi, avec ses lois et ses droits, en fonction desquels les prêtres doivent agir et enseigner au peuple. On voit ici qu'un ministère ecclésiastique n'est établi qu'à cause du péché, pour qu'il le fasse connaître au peuple et expier devant Dieu, de sorte que tout son travail consiste à frayer avec le péché et les pécheurs. C'est pour cette raison que les prêtres ne se voient impartir aucun bien temporel, pas plus qu'il ne leur est ordonné ou permis de gouverner physiquement ; il ne leur revient que de s'occuper du peuple dans ses péchés.

 Au quatrième livre, à présent que les lois sont données, que prêtres et princes sont établis, que les tabernacles et le culte divin sont institués et que tout ce qui fait le peuple de Dieu est en place, c'est alors que commencent les œuvres et exer­cices et qu'on essaie de voir comment cet ordre va fonction­ner, comment il va convenir. C'est pourquoi ce livre rapporte tant d'actes de désobéissance et de calamités venus du peuple, et c'est pourquoi un certain nombre de lois s'y trou­vent expliquées et complétées. Car cela se passe toujours ainsi : on est prompt à donner des lois, mais dès qu'elles doi­vent démarrer et entrer en vigueur, on ne rencontre que des obstacles, et rien ne va comme l'exige la loi. Ce livre consti­tue ainsi un remarquable exemple montrant qu'il ne rime à rien de vouloir rendre les gens justes avec des lois, la Loi ne faisant au contraire, comme le dit saint Paul, que provoquer péché et colère.

 

 Au cinquième livre, à présent que le peuple est puni pour sa désobéissance et que Dieu se l'est quelque peu acquis par sa grâce, au point de l'inciter, par le bienfait qui lui a fait lui don­ner les deux royaumes, à observer la Loi par attirance et par amour, Moïse répète la Loi tout entière avec toutes les his­toires arrivées à son peuple (à l'exception de ce qui concerne le clergé), et explique ainsi de nouveau tout ce qui relève du gouvernement à la fois corporel et spirituel d'un peuple. De sorte que Moïse, en bon précepteur des lois, semblerait en tous points remplir son ministère : il ne ferait pas que donner la Loi, mais serait également là quand il faut l'appliquer, l'expli­quant et la réinstituant là où elle est défectueuse. Cependant, cette explication du cinquième livre ne contient à proprement parler rien d'autre que la foi en Dieu et l'amour du prochain, car c'est à cela que se résument toutes les lois de Dieu. C'est pourquoi Moïse repousse par ses explications tout ce qui peut corrompre la foi en Dieu jusqu'au chapitre 20 inclus et tout ce qui fait obstacle à l'amour jusqu'à la fin du livre.


 Là-dessus, il faut remarquer en premier lieu que Moïse dote son peuple de lois d'une précision telle qu'il ne laisse aucune place à la raison pour choisir quelque œuvre ou inventer quelque culte que ce soit. Car il n'enseigne pas seulement à craindre Dieu, à lui faire confiance et à l'aimer, mais il indique aussi pour son culte tant de dispositions extérieures, compre­nant sacrifices, vœux, jeûnes, disciplines, etc., que personne n'a besoin de choisir autre chose. De même il enseigne comment cultiver, construire, prendre épouse, mener litige, gouverner enfants, domestiques et foyer, comment acheter et comment vendre, emprunter et prêter, bref tout ce qu'il convient de faire à l'extérieur et à l'intérieur, à tel point que certaines prescriptions apparaissent presque absurdes et sté­riles. Très cher, pourquoi fait-il cela ? S'il s'est chargé du peuple, c'est en définitive pour que celui-ci soit son peuple à lui et pour qu'il soit son Dieu, et c'est pourquoi il a voulu le gouverner de manière à être cer­tain que toute l'action de ce peuple serait droite à ses yeux. Car lorsque quelqu'un fait quelque chose que la Parole de Dieu ne lui a pas préalablement donné à faire, cette action ne vaut pas aux yeux de Dieu, elle est perdue. Car il interdit aussi aux chapitres 4 [2] et 13 [ 1] du cinquième livre de rien ajouter à ses lois, et il déclare au chapitre 12 [8] que le peuple ne doit pas faire ce que bon lui semble. De même, les Psaumes et tous les Prophètes tonnent contre ce peuple qui fait des bonnes œuvres qu'il a choisies lui-même et que Dieu ne lui a pas ordonnées. Car il ne veut ni ne peut admettre que les siens entreprennent quelque chose qu'il n'a pas commandé, aussi bon que cela puisse être par ailleurs. Car l'obéissance suspendue aux paroles de Dieu, c'est là la noblesse et la perfection de toutes les œuvres.


 Maintenant, puisque cette vie ne peut se dérouler sans culte ni dispositions extérieures, il a présenté à son peuple toutes sortes de dispositions et l'a doté de ses commandements, afin que celui-ci, s'il doit ou même veut rendre à Dieu un culte extérieur, en adopte un parmi eux au lieu d'en imaginer un de son cru. Le peuple sera ainsi sûr et certain que son œuvre se produira dans la Parole de Dieu et dans l'obéissance en celui-ci. Il lui est donc entièrement défendu de suivre sa rai­son ou son libre arbitre pour faire le bien et pour bien vivre, et il lui est en compensation fixé et présenté suffisamment de places, d'endroits, de moments, de personnes, d'œuvres et de dispositions pour qu'il ne puisse pas s'en plaindre ni avoir à suivre les exemples de cultes étrangers.


 En second lieu, il faut remarquer qu'il existe trois genres de lois. Certaines ne parlent que des biens temporels, comme le font chez nous les lois impériales. Dieu les édicté principa­lement à cause des méchants, afin d'éviter qu'ils n'agissent plus mal encore, et c'est pourquoi ces lois ne sont que des lois qui interdisent, plutôt que des lois qui enseignent. C'est le cas par exemple quand Moïse ordonne qu'on se sépare d'une femme avec une lettre de répudiation [Deut. 24, 1]. De même le fait qu'un homme puisse mettre sa femme au pied du mur par une oblation de jalousie [Nb. 5, 15] ou qu'il puisse prendre d'autres femmes : tout cela relève des lois temporelles. Il y en a d'autres par ailleurs qui enseignent le culte extérieur, comme je l'ai dit plus haut. Au-dessus de ces deux genres passent les lois de l'amour et de la foi. 11 convient et s'impose donc que toutes les autres lois prennent leur mesure dans la foi et dans l'amour : elles doivent par conséquent entrer en vigueur là où leurs œuvres tournent de telle façon qu'elles ne vont pas à rencontre de l'amour et de la foi, alors que lorsqu'elles se retournent contre l'amour et la foi, elles doivent être purement et simplement abrogées.

 Nous lisons ainsi [ 1. Rois 2,5] que David ne tua pas l'assas­sin Joab, bien que celui-ci eût mérité deux fois la mort. Et en 2. Rois 14 [= 2. Sam. 14, 11], il promit à la femme de Teqoa que son fils ne mourrait pas, bien qu'il eût étranglé son frère. De même, il ne tua pas Absalom [2. Sam. 14, 33]. De même encore, lui, David, mangea du pain consacré des prêtres, 1. Rois 21 [= 1. Sam. 21,7]. De même enfin, Tamar pensa que le roi pourrait la donner en mariage à son propre demi-frère Amnon [2. Sam. 13, 13]. Cette histoire et d'autres du même genre font bien voir que les rois, prêtres et généraux ont sou­vent empiété hardiment sur la loi, là où la foi et l'amour l'exi­geaient, et que donc la foi et l'amour doivent être les maîtres de toutes les lois et les avoir toutes en leur pouvoir. Car dans la mesure où toutes les lois tendent vers la foi et l'amour, plus aucune ne doit être en vigueur, ni même être une loi, là où elle se retourne contre la foi et l'amour.


 C'est la raison pour laquelle aujourd'hui encore les juifs se trompent tellement quand ils considèrent de façon si stricte et si rigide certaines lois de Moïse, préférant de loin laisser sombrer l'amour et la paix plutôt que de manger, de boire ou de faire d'autres choses de ce genre avec nous. Et ils ne voient pas correctement l'intention de la Loi. Car à tous ceux qui vivent sous des lois, et pas seulement aux juifs, il est néces­saire de la comprendre comme je l'ai dit. Le Christ en effet

dit lui aussi, Matth. 12 (11], qu'on peut rompre le sabbat quand un bœuf est tombé dans un fossé et qu'on peut l'en sortir, alors que ce n'est qu'une nécessité et un préjudice tem­porels. A plus forte raison, on doit hardiment rompre toute espèce de loi quand c'est une nécessité du corps qui l'exige, pour autant que rien ne se produise contre la foi et l'amour. C'est ce que fit David lorsqu'il mangea du pain consacré, comme le dit le Christ, Marc 3 [= 2, 25-26].

 Comment se fait-il pourtant que Moïse lance ses lois pêle-mêle dans un tel désordre ? Pourquoi ne met-il pas d'un côté les lois temporelles, d'un autre les lois spirituelles et d'un autre encore la foi et l'amour ? En plus de cela, il lui arrive de répéter une loi si souvent et de faire revenir un mot tant de fois qu'on se lasse vite de lire et d'écouter. Réponse : Moïse écrit comme il convient pour que son livre soit une image et un exemple du gouvernement et de la vie. Car les choses se passent de telle sorte quand elles se mettent en marche que c'est tantôt cette œuvre, tantôt cette autre qu'on doit accomplir, et que personne ne peut planifier sa vie (à moins que ce ne soit une vie divine) en sorte qu'il agisse aujourd'hui selon des lois purement spiri­tuelles et demain selon des lois purement temporelles : Dieu gouverne bien plutôt en mêlant ensemble toutes ces lois comme sont les étoiles dans le ciel et les fleurs dans les champs, si bien que l'homme doit être prêt à exécuter chacune à toute heure, et qu'il doit exécuter la première qui lui vient sous la main. Le livre de Moïse est mélangé de la même façon.


 Le fait qu'il insiste tant et qu'il répète souvent la même chose indique bien par ailleurs la nature de son ministère. A qui doit en effet gouverner un peuple à lois, il faut toujours persévérer, toujours insister et s'échiner avec son peuple comme avec des ânes. Car il n'est aucune œuvre des lois qui se fasse par attirance et par amour, tout est contraint et forcé. Or Moïse étant un précepteur de lois, il lui faut indiquer par son insistance à quel point les œuvres de la Loi sont des œuvres contraintes, et il lui faut épuiser le peuple jusqu'à ce que cette insistance lui fasse reconnaître sa maladie et sa répugnance pour la Loi de Dieu et le fasse aspirer à la grâce, de la manière qui suit.


  En troisième lieu, la véritable intention de Moïse est de révéler le péché par la Loi et d'anéantir par elle toutes les pré­tentions des capacités humaines. Car c'est pour cette raison que saint Paul, Gal. 1 [3, 19], l'appelle un ministre de la mort et son ministère un ministère de mort, 2. Cor. 3 17], et qu'il déclare, Rom. 3 [20] et 7 [7], que de la Loi ne vient rien de plus que la connaissance du péché. Comme il dit, Rom. 3 [20], que par les œuvres de la Loi personne ne devient juste devant Dieu. Car Moïse ne peut rien faire de plus par la Loi que de montrer ce que l'on doit faire et ne pas faire. En revanche, il ne donne pas la force ou la capacité de faire ou de ne pas faire et nous laisse par conséquent baigner dans le péché. Or quand nous baignons dans le péché, la mort ne tarde pas à se préci­piter sur nous, comme une revanche ou un châtiment infligés au péché : c'est pourquoi Paul appelle le péché l'aiguillon de la mort, pour dire que c'est du péché que la mort tient tous ses droits et tout son pouvoir sur nous. Mais là où il n'y aurait pas de Loi, il n'y aurait pas non plus de péché. C'est pourquoi, et telle est la charge qui incombe à son ministère, Moïse agite et dénonce le péché par la Loi, et la mort succède alors avec vio­lence au péché, à telle enseigne que saint Paul appelle juste­ment et à bon droit le ministère de Moïse un ministère de mort et de péché, car il ne nous apporte par sa législation que péché et mort.


 Pourtant, ce ministère de péché et de mort est bon et très nécessaire, car là où la Loi de Dieu n'est pas, la raison humaine est trop aveugle pour reconnaître le péché. Nulle raison humaine ne sait en effet que l'incroyance et le déses­poir en Dieu sont des péchés, elle ignore même complète­ment qu'on doit croire en Dieu et lui faire confiance, et elle va ainsi son chemin, endurcie dans son aveuglement, ne sen­tant plus jamais son péché. En même temps, elle fait aussi quelques bonnes œuvres et mène extérieurement une vie honnête. Elle pense alors que tout va bien pour elle et qu'elle en a fait suffisamment, comme nous le voyons chez les païens et les hypocrites quand ils vivent du mieux qu'ils peuvent. Elle ne sait pas davantage que les mauvaises in­clinations de la chair et la haine envers les ennemis sont des péchés; voyant et sentant que c'est le lot de tous les hommes, elle considère au contraire ces phénomènes comme naturellement et véritablement bons et pense qu'il suffit de s'opposer extérieurement à leurs œuvres. Ainsi va-t-elle son chemin, prenant sa maladie pour une force, son péché pour un droit, son mal pour un bien, et ne voit pas plus loin.


 Vois, chasser cet aveuglement et cette prétention entêtée, voilà ce qui incombe au ministère de Moïse. Or, ne pouvant les chasser, il doit plutôt les révéler et les faire connaître, et c'est ce qu'il fait par la Loi, en enseignant à craindre Dieu, à lui faire confiance, à croire en lui et à l'aimer, ainsi qu'à n'avoir et à n'entretenir de convoitise ni de haine envers qui­conque. Si la nature entend bien cela, elle doit prendre peur, car assurément elle ne trouve en elle ni confiance ni foi, ni crainte ni amour envers Dieu, non plus qu'amour et pureté envers le prochain, mais bien plutôt pure incroyance, doutes, mépris, haine envers Dieu, et pure mauvaise volonté et convoitise envers le prochain. Et au moment ou elle dé­couvre tout cela, la mort se trouve bientôt devant ses yeux, qui va dévorer un tel pécheur et l'engloutir en enfer.


 Vois, cela revient à précipiter la mort sur nous et à nous tuer par le péché. Cela revient à agiter le péché par la Loi, à le mettre devant nos yeux et à mener toute notre prétention au découragement, au tremblement et au désespoir, en sorte que l'homme ne puisse plus rien faire d'autre que de crier avec le Prophète : « Je suis réprouvé par Dieu » [Isaïe 6, 5] ou comme on dit en allemand, j'appartiens au Diable, je ne pourrai jamais être sauvé. Cela revient à être conduit tout droit en enfer. C'est ce que veut dire saint Paul par ces brèves paroles, 1. Cor. 15, 56 : « L'aiguillon de la mort est le péché, mais la Loi est la force du péché », ce qui revient à dire : que la mort nous perce et nous étrangle, c'est l'effet du péché, que nous trouvons en nous coupable de la mort. Que nous trouvions le péché en nous et que celui-ci nous livre si irrésistiblement à la mort, c'est en revanche l'effet de la Loi, qui nous révèle le péché et nous enseigne à reconnaître ce qu'auparavant, sûrs de nous, nous ne connais­sions pas.


 Vois à présent avec quelle violence Moïse exerce et oriente ce ministère qui est le sien : afin d'abaisser la nature au plus bas, il ne se contente pas de donner des lois du type de celles qui parlent de péchés naturels et véritables, comme sont

les dix commandements, mais il met aussi du péché là où il n'y en a pas par nature, pressant et accablant la nature de montagnes de péchés. Car si l’incroyance et la convoitise sont par nature des péchés qui méritent la mort, en revanche l'interdiction de manger du pain levé à Pâques, de manger des animaux impurs, de tracer des signes sur le corps et tout ce que les prêtres lévites créent en matière de péchés, tout cela n'est pas par nature un péché et un mal, et ne le devient bien plutôt que pour avoir été interdit par la Loi - Loi qui peut aussi bien ne pas être du tout. Mais tes dix commande­ments ne peuvent pas ne pas être, car là est le péché, quand bien même les dix commandements n'existeraient pas ou ne seraient pas reconnus. De la même façon, l'incroyance des païens est péché, bien que ceux-ci ne savent ni ne prennent garde que c'est un péché. Nous voyons donc que Moïse n'a pas seulement donné ces lois, et tant d'autres, pour éviter que quiconque ait à se choisir un moyen personnel de faire le bien et de bien vivre, comme je l'ai dit plus haut. Il l'a fait bien davantage pour que les péchés se multiplient et s'amoncellent à l'excès jusqu'à en alourdir la conscience : en sorte que l'aveugle­ment entêté soit forcé de se reconnaître lui-même et de res­sentir son incapacité au bien et son néant, et que la Loi l'oblige et le pousse à chercher quelque chose de plus que la Loi et ses capacités propres, à savoir la grâce de Dieu pro­mise en le Christ futur. Car toutes les lois de Dieu sont tou­jours bonnes et droites, quand bien même il n'ordonnerait que de charrier du fumier et de ramasser des brins de paille. Il ne doit donc pas être juste, ni avoir un bon cœur, celui qui n'observe pas cette Loi ou qui l'observe de mauvaise grâce. Or la nature entière ne peut faire autrement que de l'observer de mauvaise grâce, ce qui fait qu'elle doit, à cette bonne Loi de Dieu, reconnaître et ressentir sa méchanceté, soupirer après l'aide de la grâce divine et tendre vers le Christ.


 C'est pourquoi, quand le Christ vient, la Loi cesse, en par­ticulier la Loi lévitique qui, comme je l'ai dit, fabrique du péché là où par nature il n'y en a pas. De même cessent les dix commandements : non qu'on ne doive pas les observer ni les accomplir, mais ce qui cesse en eux, c'est le ministère de Moïse, en sorte que celui-ci ne renforce plus le péché par les

dix commandements et que le péché n'est plus l'aiguillon de la mort. Car par la grâce du Christ, le cœur est devenu si bon et si bien disposé envers la Loi, a laquelle elle satisfait, que le ministère de Moïse ne peut plus le punir ni le charger du péché de ne pas avoir observé les commandements et de mériter la mort, comme il le faisait avant la grâce et la venue du Christ.


 C'est ce qu'enseigne saint Paul, 2. Cor. 3 114-181, lorsqu'il dit que la clarté du visage de Moïse s'éteint devant celle du visage du Christ. Autrement dit, le ministère de Moïse, qui est de nous montrer nos péchés et nos infamies par l'éclat que nous procure la connaissance de notre méchanceté et de notre néant, ce ministère ne nous fait plus souffrir ni ne nous terrifie par la mort. Car nous avons à présent la clarté du visage du Christ, autrement dit le ministère de grâce auquel nous recon­naissons le Christ, par la justice, la vie et la force de qui nous accomplissons la Loi et triomphons de la mort et de l'enfer. De même les trois apôtres virent Moïse et Elias sur le mont Tabor sans s'en effrayer, grâce à l'adorable clarté du visage du Christ [Matth. 17, 1-4]. En revanche en Exod. 34 [33-35], au moment où le Christ n'était pas présent, les enfants d'Israël ne purent supporter la clarté et l'éclat du visage de Moïse, et il dut le recouvrir d'un voile.

 Car il y a trois genres de disciples de la Loi. Les premiers, qui entendent la Loi et la méprisent, mènent sans peur une vie infâme. A ceux-ci la Loi ne parvient pas, et ils sont symbolisés par les serviteurs du Veau d'or dans le désert, qui amenèrent Moïse à briser les Tables et à ne pas leur apporter la Loi. Les seconds, qui entreprennent de l'accomplir par leurs propres forces, sans la grâce, sont symbolisés par ceux qui ne purent voir la face de Moïse lorsqu'il apporta pour la deuxième fois les tables de la Loi. À ceux-là la Loi parvient bien, mais ils ne la supportent pas. C'est pourquoi, la recouvrant d'un voile, ils mènent une vie hypocrite pleine d'œuvres extérieures de la Loi, mais la Loi fait de tout cela un péché sitôt que le voile est retiré. Car la Loi prouve que nos capacités ne sont rien sans la grâce du Christ.


 Les troisièmes sont ceux qui voient clairement Moïse sans voile. Tels sont ceux qui comprennent l'intention de la Loi quand elle exige des choses impossibles. Là le péché se met  en marche, la mort est à pleine puissance, l'épée de Coliaih est grande comme une ensouple, sa pointe pèse six cents sieles de bronze et fait fuir tous les enfants d'Israël, à moins que David et lui seul, le Christ notre Seigneur, ne nous délivre de tout cela. Car si ta clarté du Christ ne venait pas â côté de celle de Moïse, personne ne pourrait supporter l'éclat de la Loi, du péché ni l'effroi devant la mort. Ils abandon­nent alors toute œuvre et toute prétention, et n'apprennent plus de la Loi qu'à reconnaître le péché et à soupirer après le Christ, ce en quoi consistent précisément le ministère de Moïse et la nature de la Loi.


 Aussi bien Moïse a-t-il lui-même indiqué que son minis­tère et son enseignement devaient durer jusqu'au Christ et cesser aussitôt après, lorsqu'il déclare, Deut. 18 115] : « Le SEIGNEUR ton Dieu réveillera parmi tes frères un prophète comme moi, écoute-le, etc. » C'est là la parole la plus noble et sans aucun doute le cœur de tout Moïse ; les Apôtres l'ont souvent citée et l'ont intensément utilisée pour renforcer l'Évangile et abolir la Loi, ainsi que tous les Prophètes, qui en ont tiré beaucoup de choses. Car puisque Dieu promet ici un nouveau Moïse qu'on doit écouter, il faut nécessairement que celui-ci enseigne autre chose que Moïse, et il faut que Moïse lui remette son pouvoir et lui cède la place afin qu'on puisse l'entendre. Or ce prophète ne peut certes pas ensei­gner la Loi, car de cela Moïse s'est acquitté au plus haut point, et il ne serait donc pas nécessaire d'éveiller un nou­veau prophète pour prêcher la Loi. Par conséquent, il s'agit ici certainement de la doctrine de la grâce et du Christ


 C'est pourquoi saint Paul donne aussi à la Loi de Moïse le nom d'Ancien Testament, comme le Christ lorsqu'il institue le Nouveau Testament. Et c'est un testament parce que Dieu y promit de donner en partage au peuple d'Israël la terre de Canaan, à condition qu'ils s'y tiennent. Et il la leur donna, et le testament fut scellé par la mort et le sang de l'agneau et du bouc. Mais dans la mesure où un tel testament reposait non sur la grâce de Dieu, mais sur des œuvres humaines, il devait vieillir et cesser, et la Terre promise devait à nouveau être perdue, puisque les œuvres ne pouvaient accomplir la Loi, Et un deuxième testament devait venir qui ne vieillirait pas et qui reposerait non sur notre action, mais sur la Parole et les œuvres de Dieu pour durer éternellement. C'est pourquoi il a été scellé par la mort et le sang d'une personne éternelle, et c'est pourquoi une terre étemelle y a été promise et donnée.


 En voilà assez sur les livres et le ministère de Moïse. Qu'en est-il cependant des autres, des livres des Prophètes et des livres historiques? Réponse : ils ne sont pas différents de Moïse, car ils exercent tous eux aussi le ministère de Moïse, empêchant les faux prophètes de conduire le peuple vers les œuvres et le faisant demeurer dans le vrai ministère de Moïse et dans la connaissance de la Loi. Et ils veillent fermement à maintenir le peuple dans son inaptitude par une droite compréhension de la Loi et à le pousser vers le Christ comme le fait Moïse. C'est pourquoi ils développent longuement ce que Moïse a dit du Christ, donnant à leur tour deux types d'exemples, ceux qui comprennent bien Moïse et ceux qui le comprennent mal, avec les récompenses et les punitions des uns et des autres. Si bien que les Prophètes ne sont rien d'autre que des défenseurs et des témoins de Moïse et de son minis­tère, qui par la Loi doivent porter chacun vers le Christ.


 Je devrais pour finir évoquer aussi la signification spirituelle de la Loi lévitique et du sacerdoce de Moïse. C'est là cepen­dant un sujet abondant qui requiert du temps et de la place et qui réclame d'être développé de vive voix. Car assurément Moïse est la fontaine de toute sagesse et de toute intelligence, dont est sorti tout ce que les Prophètes ont dit et su. De plus, le Nouveau Testament en jaillit et y trouve son fondement, comme nous l'avons entendu. Pourtant, je veux bien faire ma part en donnant une idée brève et rapide à ceux qui ont reçu la grâce et l'intelligence pour aller plus loin.


 Si tu veux interpréter correctement et avec certitude, prends le Christ devant toi, car c'est de lui que tout retourne de part en part. Ainsi, en le grand prêtre Aaron, tu ne verras personne d'autre que le Christ et lui seul, comme le montre l'Épître aux Hébreux qui à elle seule suffit presque pour interpréter toutes les figures de Moïse. II est certain égale­ment que le Christ lui-même est la victime sacrifiée, comme il est aussi l'autel, puisqu'il s'est lui-même sacrifié avec son propre sang; c'est aussi ce qu'apprend cette épître. Or, alors que le grand prêtre lévite ne fit par ce sacrifice que suppri­mer les péchés qui, parmi ceux commis, n'étaient pas par nature des péchés, notre grand prêtre le Christ a supprimé par son sacrifice et par son sang le véritable péché, celui qui par nature est péché, et il a rejoint Dieu au-delà du rideau

pour nous racheter. En sorte que tout ce qui est écrit du grand prêtre doit par l'interprétation être ramené au Christ personnellement et à personne d'autre.


 En revanche, les fils du grand prêtre, qui ont affaire aux sacrifices quotidiens, doivent être ramenés à nous les christiens, qui vivons ici sur Terre avec notre corps devant notre père le Christ qui est aux cieux, et ne sommes pas encore au-delà auprès de lui, sinon spirituellement par la foi. Leur ministère, lorsqu'ils égorgent et sacrifient, ne signifie rien d'autre que de prêcher l'Evangile par lequel le vieil homme est tué et sacrifié à Dieu, brûlé et consumé au feu de l'amour en le Saint-Esprit, ce feu qui dégage une si bonne odeur devant Dieu, autrement dit qui donne une bonne conscience, pure et sûre, devant Dieu. Cette interprétation est celle qu'adopte saint Paul, Rom. 12 [1], lorsqu'il enseigne que nous devons sacrifier nos corps à Dieu en victimes vivantes, saintes et propices, ce que nous faisons, comme nous l'avons dit, par un constant exercice de l'Evangile, à la fois en prê­chant et en croyant. En voici assez cette fois pour ces brèves instructions sur la manière de chercher le Christ et l'Évangile dans l'Ancien Testament.


 Celui qui lit cette Bible doit encore savoir que je me suis efforcé de rendre en majuscules le nom de Dieu que les juifs appellent Tétragramme, comme ceci, SEIGNEUR, et l'autre, qu'ils appellent Adonaï, à moitié en majuscules, comme ceci, SEIgneur. Car parmi tous les noms de Dieu, seuls ces deux-ci reviennent dans l'Ecriture au véritable, au vrai Dieu, les autres étant souvent aussi attribués aux anges et aux saints. J'ai adopté ce procédé pour qu'on puisse conclure sans aucune ambiguïté que le Christ est le vrai Dieu, puisque Jérémie 23 [6] l'appelle SEIGNEUR lorsqu'il dit : « Ils l'appelle­ront SEIGNEUR notre juste », comme on peut aussi le trouver chez lui à plusieurs autres endroits.


 Sur quoi je remets tous mes lecteurs au Christ et je les prie de m'aider à obtenir de Dieu de mener utilement cette œuvre à bien. Car je reconnais volontiers que je me suis chargé de trop de choses, notamment en voulant mettre l'Ancien Testament en allemand, car la langue hébraïque est hélas tombée si bas que les juifs eux-mêmes en savent trop peu et que leurs gloses et interprétations, je les ai essayées, ne sont pas fiables. Et prends-y garde : si la Bible doit percer l'obscurité, ce sera grâce à nous chrétiens, qui avons l'intelligence du Christ, sans laquelle la connaissance des langues elle-même n'est rien. C'est en raison de cette lacune que beaucoup de traducteurs anciens, y compris Jérôme, ont failli en de nombreux endroits. Mais moi, qui ne puis certes pas me vanter d'avoir réussi en tous points, j'ose pourtant affirmer que cette Bible allemande est plus claire et plus certaine en bien des endroits que la Bible latine, à tel point que, vraiment, si les imprimeurs ne la gâtent pas par leur paresse (comme cela leur est coutumier), la langue allemande possède certainement ici une meilleure Bible que le latin, j'en appelle aux lecteurs.


 Pourtant la boue va s'accrocher à la roue, et personne ne sera assez inculte pour ne pas vouloir me faire la leçon et pour ne pas me critiquer ici et là. Eh bien ! je les laisse faire : depuis le début je m'attendais bien à en trouver dix mille pour critiquer mon travail avant d'en trouver un seul capable d'en faire le vingtième. J'aimerais moi aussi être assez savant pour faire admirable étalage de ma science, s'il me fallait critiquer la Bible latine de saint Jérôme ; mais lui aussi en échange me donnerait du fil à retordre pour faire aussi bien que lui. Si donc il existe quelqu'un de telle­ment plus savant que moi, qu'il se mette à traduire toute fa Bible, et qu'il vienne me dire ensuite ce qu'il sait faire. S'il s'y prend mieux que moi, pourquoi ne pas le préférer à moi ? Je pensais aussi être savant, et me sais en tout cas plus savant, par la grâce de Dieu, que les sophistes de toutes les universités. A présent pourtant, je vois que moi non plus je ne connais pas encore l'allemand, ma langue maternelle. Je n'ai jusqu'ici pas lu non plus le moindre livre ou la moindre lettre où se trouverait le vrai usage de la langue allemande. Et personne ne se soucie de bien parler allemand, en particulier les chancelleries des seigneurs, tes prédicateurs en guenilles et les écrivains pour poupées, qui tous s'imaginent avoir le pouvoir de modifier la langue allemande et nous inventent tous les jours des mots nou­veaux, « corifier », « mainprendre », «jaillifiant », « ouvertifiant » et autres, ce qui, bien cher, est assurément insensifié et bouffonné.


 En conclusion, même en nous y mettant tous ensemble, nous aurions encore suffisamment à faire pour porter la Bible à la lumière, l'un avec le sens, l'autre avec la langue. Car je n'y ai pas travaillé seul, utilisant en plus de moi qui­conque je pouvais trouver. C'est pourquoi je prie chacun d'abandonner ses critiques et, au lieu d'embrouiller les pauvres gens, de m'aider là où il le peut. S'il ne veut pas, qu'il prenne lui-même la Bible et qu'il s'en fasse une pour lui. Car ceux qui ne font que critiquer et pinailler ne sont assurément pas assez justes et honnêtes pour souhaiter avoir une Bible pure : ils savent qu'ils n'en sont pas capables et préfèrent faire les messieurs je-sais-tout dans la science des autres, sans avoir jamais été élèves dans la leur. Dieu veuille mener à bien l'œuvre qu'il a commencée. AMEN.